𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟹
ᴘᴀʀᴛɪᴇ ⒊Qᴜᴇʟϙᴜᴇs Hᴇᴜʀᴇs Pʟᴜs Tᴏ̂ᴛ
Les sourcils froncés dans une expression plus que perplexe, Jean quitta l'établissement scolaire avec un certain empressement. Sous ses yeux, l'écran lumineux de son cellulaire affichait encore le dernier message que lui avait envoyé Mikasa. Depuis sa réception, le garçon l'avait frénétiquement relu plusieurs fois, sans pour autant comprendre pourquoi il sentait son corps se crisper à sa lecture. La jeune fille lui demandait simplement de la rejoindre dans le parc derrière la bibliothèque municipale, sans préciser la raison de ce rendez-vous. Et Jean ne saurait comment l'expliquer, mais au fond de lui, il avait l'étrange et désagréable sentiment qu'une importante discussion se profilait.
C'est avec une appréhension fortement prononcée qu'il prit la direction du bâtiment aux milles ouvrages, l'un des plus anciens de la ville. Connaissant bien les lieux, Jean marcha machinalement vers l'entrée du parc qui y été annexé et chercha des yeux la personne qui l'y avait convié. Il ne lui suffit que de quelques secondes pour repérer Mikasa grâce à l'imposante écharpe rouge qui entourait ses épaules. Après s'être mentalement donné un peu de courage, il s'avança pour arriver à la hauteur de la jeune fille. Quand cette dernière le remarqua, elle lui sourit doucement et, silencieusement, lui initia de s'assoir à ses côtés. Une fois ceci fait, plusieurs secondes passèrent sans qu'aucun d'entre eux ne prenne la parole. Mais lorsque Mikasa s'adressa enfin à lui, il tomba des nues.
— Jean, commença-t-elle d'une voix claire, est-ce que tu m'aimes ?
L'interpellé supposa dans un premier temps qu'il avait mal compris l'interrogative qui venait de lui être formulée. Pourtant, le visage de la jeune fille affichait un léger sourire énigmatique qui lui confirma la non-déficience de son système auditif.
— Pourquoi cette question ? s'étonna-t-il, ses sourcils de nouveau froncés.
— Car elle me paraît légitime.Décidément, Jean allait de surprise en surprise. Se raclant difficilement la gorge afin de cacher du mieux qu'il le pouvait l'inexplicable malaise qui le traversait, il laissa échapper malgré tout un rire nerveux.
— Je ne te suis pas, là, bafouilla-t-il. Cela me semble assez évident. Depuis des années, j'ai-
— Dans ce cas, le coupa-t-elle, pourquoi es-tu incapable de me répondre ?Durant plusieurs secondes, le garçon resta interdit, ses yeux figés dans les iris sombres de Mikasa. Incapable de supporter son regard plus qu'insistant, il se détourna afin de fixer le sol, et les dizaines de feuilles qui le jonchaient, non sans se départir de son mutisme. Jean ne comprenait pas sa réaction, ou plutôt son manque de réaction. Ne devrait-il pas se lancer dans un long et pompeux discours sur l'amour qu'il ressentait envers la jeune fille ? N'était-ce pas le moment de se confesser à elle une énième fois ? C'était le comportement qu'il aurait dû adopter avec spontanéité, comme il l'avait toujours fait depuis des années. Mais la vérité, c'était que Jean ne pouvait pas répondre avec sincérité à cette question.
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𝐓𝐇𝐄 𝐒𝐓𝐈𝐓𝐂𝐇𝐄𝐒 𝐔𝐍𝐃𝐄𝐑 𝐘𝐎𝐔𝐑 𝐒𝐊𝐈𝐍
Teen FictionEnfant, Marco avait le corps parsemé de bleus, ces marques aux drôles de formes qui changeaient de couleur et ressemblaient à d'étranges galaxies. C'était là l'une des nombreuses traces que laissait sur lui le harcèlement scolaire dont il était vict...