𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟼
ᴘᴀʀᴛɪᴇ ⒈« Je ne sais où va mon chemin
mais je marche mieux quand
ma main sert la tienne. »
— Aʟғʀᴇᴅ ᴅᴇ MᴜssᴇᴛLa nuit noire était tombée depuis bien longtemps lorsque Jean émergea doucement du sommeil dans lequel il était plongé. Alors qu'il avait l'habitude de bouger dans tous les sens quand il dormait seul, il remarqua avec étonnement qu'il se trouvait presque dans la même position que quelques heures plus tôt, comme si son corps s'était refusé de déranger celui qui reposait contre lui. Dans cet état semi-conscient qui précédait l'éveil du corps et de l'esprit, Jean posa ses yeux sur Marco qui, allongé à ses côtés, s'était légèrement éloigné de lui. Observant son visage parsemé de taches de rousseur, le châtain ne pu résister à l'envie de toucher du bout des doigts l'une d'entre elles. Au moment même où il songeait à refermer ses paupières, il remarqua les deux iris chocolat qui le fixait depuis quelques secondes. Marco était réveillé, et le petit sourire qui éclairait son visage traduisait le sentiment de plénitude qu'il ressentait en trouvant son ami près de lui au petit matin — ou plutôt, au milieu de la nuit.
Sans un mot, il vint à nouveau nicher sa tête dans le creux de son cou, là où il se sentait si bien. Loin d'être dérangé par cet élan d'affection, Jean pouffa légèrement avant de le serrer un peu plus fort dans ses bras. L'obscurité de la nuit aidant, tout comme leurs esprits embrumés par les limbes du sommeil, ils se laissèrent aller contre l'autre sans trop y réfléchir.
— Quelle heure est-il ? demanda soudainement le brun d'une voix pâteuse.
D'un mouvement habile de l'épaule, son ami se contorsionna pour attraper le téléphone portable posé sur la table de chevet. Il grimaça en découvrant l'heure, mais ne pu être surpris qu'il soit si tôt dans la nuit étant donné qu'ils s'étaient endormis il y a déjà huit heures de cela.
— Deux heures du matin.
Alors qu'il se replaçait correctement sous la couette, Jean sentit le brun se crisper contre lui. Minuit étant passé, la journée s'était donc officiellement terminée pour en succéder à une autre. Les deux garçons savaient ce que cela signifiait : l'heure de la discussion était arrivée. Et même s'ils auraient pu la repousser au petit matin pour se rendormir à nouveau, ils n'en firent rien. C'était peut-être le genre de conversation que l'on cherchait à éviter, mais les deux garçons étaient bien placés pour savoir qu'il était important de parler à cœur ouvert de ces choses-là. Repousser l'inévitable n'auraient fait qu'aggraver la situation, ils le savaient tous les deux. Cherchant à s'armer de courage, Jean profita un dernier instant de cette odeur vanillée qui s'échappait des cheveux du brun avant de se lancer.
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𝐓𝐇𝐄 𝐒𝐓𝐈𝐓𝐂𝐇𝐄𝐒 𝐔𝐍𝐃𝐄𝐑 𝐘𝐎𝐔𝐑 𝐒𝐊𝐈𝐍
Ficção AdolescenteEnfant, Marco avait le corps parsemé de bleus, ces marques aux drôles de formes qui changeaient de couleur et ressemblaient à d'étranges galaxies. C'était là l'une des nombreuses traces que laissait sur lui le harcèlement scolaire dont il était vict...