𝟹 ¦ 𝙳𝙸𝚂𝚂𝙴𝙲𝚃𝙸𝙾𝙽 𝙳𝚄 𝙲𝙾𝙴𝚄𝚁¹

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𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟹
ᴘᴀʀᴛɪᴇ ⒈

« Parfois, on se perd
entre l'amour qu'on
porte à une personne
et celui qu'on voudrait
qu'elle nous apporte. »

     Marco aurait pu le laisser là, fermer la porte sans un mot et prétendre n'avoir rien vu, rien entendu

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     Marco aurait pu le laisser là, fermer la porte sans un mot et prétendre n'avoir rien vu, rien entendu. Fuir à nouveau, loin de celui qui le mettait dans des états qu'il n'arrivait guère à contrôler. Au contraire, il aurait pu craquer, envahi par un trop-plein d'émotions qui se battaient entre elles. Avouer sa peur de l'abandon, pouvoir mettre des mots sur le désespoir qui l'avait traversé deux semaines durant. Mais face à ce regard vide, il avait perdu toute contenance. Face à un Jean si troublé, il n'aurait jamais pu claquer la porte. Ouvrant simplement celle-ci, il l'avait invité à entrer d'un geste las et se retrouvait avec son ami en phase de rupture dans son canapé.

     De tous les scénarios qui s'offraient à lui, c'était celui-ci qu'il avait choisi. La raison était probablement en rapport étroit avec l'expression qu'affichait le garçon. Une rupture était généralement difficile à vivre, encore plus quand la décision ne nous appartenait pas. Si l'on aime réellement, c'est un choix qui peut nous bouleverser pour une partie de notre vie. Mais quand on a passé des années de celle-ci à courir après l'être aimé et que ce dernier accepte enfin de nous aimer en retour pour mettre un terme à cette relation au bout de deux petites semaines, il y avait de quoi être profondement marqué.

     Pourtant, le visage de Jean n'exprimait rien. Aucune tristesse, aucun regret, aucun remord. Juste un regard un peu vague. Tout en lui respirait l'indifférence totale, pure et simple. Comment pouvait-il réagir comme cela ? Jean était un passionné, un persévérant, se faire jeter de la sorte aurait dû le blesser davantage que ce qu'il ne laissait paraître. Une telle maîtrise de soi-même ne lui ressemblait guère, mais l'absence d'une quelconque maîtrise était une réaction d'autant plus étrange.

     Jean était tant perdu dans ses pensées qu'il sursauta lorsque Marco déposa une tasse de chocolat chaud fumante devant lui. Il sembla réaliser par la même occasion la présence de son ami, comme s'il ne se souvenait déjà plus d'être entré chez lui. Papillonant des yeux, il finit par saisir entre ses doigts glacés l'ance de la tasse encore brûlante.

     — Eh Jean, ça va ? s'inquiéta son ami.

     La question pouvait paraître idiote au vu d'un tel contexte, mais l'état dans lequel se trouvait le châtain était vraiment étonnant. Jean était de ceux qui affichaient toujours des dizaines d'expressions à la fois sur leur visage. Il avait des yeux qui pétillaient, un sourire au coin des lèvres et de l'électricité statique dans tout le corps. Cette neutralité, cette froideur, ce n'était pas lui. Se perdre ainsi dans sa propre tête, c'était un comportement propre à Marco, pas à Jean. S'asseyant à ses côtes, le brun fixa son ami avec insistance, attendant que celui-ci ne se décide enfin à parler.

𝐓𝐇𝐄 𝐒𝐓𝐈𝐓𝐂𝐇𝐄𝐒 𝐔𝐍𝐃𝐄𝐑 𝐘𝐎𝐔𝐑 𝐒𝐊𝐈𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant