𝟞 Š 𝙳𝙟𝚄𝙲𝙎𝚁𝙎𝚄𝚂𝙎 𝙞𝙻𝙻𝚄𝚂𝙞𝙟𝙜²

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𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟸
ᴘᴀʀᴛɪᴇ ⒉

     En ce triste lundi, le ciel était terriblement gris

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     En ce triste lundi, le ciel était terriblement gris. C'était à peine si quelques rayons parvenaient à traverser l'imposante couche nuageuse, tant celle-ci était dense. Le temps avait quelque chose de maussade, et les nuages commençaient lentement à pleurer. De la fenêtre de son cours de philosophie, Marco observait avec un air las les gouttes qui venaient s'échouer puis rouler contre la vitre. Il ferma les yeux un instant, et savoura le bruit de la pluie qu'il aimait tant. En restant ainsi, à écouter ce son qui se mêlait aux divagations de son professeur sur les pouvoirs de la parole, il aurait pu tout oublier, et s'abandonner à une autre vie. Ce fut sans compter sur la présence de la personne à ses côtés qui lui murmura à l'oreille une phrase qui le fit frissonner.

     — Ne regarde pas en bas.

     Sortant de ses songes, il tourna la tête vers Bertholdt, assis à côté de lui. Le sourire gêné qu'il afficha ne laissa aucun doute pour Marco : il y avait là quelque chose, ou quelqu'un, qu'il lui valait mieux ne pas voir. Il poussa un long soupir, et rougit légèrement en réalisant qu'il ne l'avait pas dissimulé à son ami. Au bout de quelques secondes de silence, il osa enfin tourner la tête dans sa direction, un sourire triste sur le visage.

     — Tu l'as remarqué, n'est-ce pas ?

     Son interlocuteur ne répondit pas, mais Marco savait pertinamement qu'il avait réussi à lire en lui depuis un long moment déjà. Bertholdt était quelqu'un de très discret, et de très gentil. Mais surtout, il était extrêmement observateur. Marco se doutait bien que ses cernes étaient de plus en plus marquées depuis quelques semaines, et qu'il n'y avait pas besoin d'être un devin pour en comprendre la raison. Il se passa une main dans les cheveux, avant de se masser légèrement les tempes. Son esprit était en effusion, et ce chamboulement intérieur lui donnait de fortes migraines.

     — Qu'est-ce que tu comptes faire ? lui demanda néanmoins Bertholdt.
     — Rien, souffla-t-il.
     — Tu ne risques pas de le regretter ?

     Il rouvrit les yeux en soupirant. Il n'avait pas l'intention de faire quoi que ce soit, quand bien même aurait-il pu faire quelque chose. Il avait toujours été un être passif, observant les choses se dérouler sans jamais y participer réellement. Il avait toujours été un membre du décor de sa propre vie, comment aurait-il pu, en quelques semaines, en devenir l'acteur principal ? Le devant de la scène n'était pas fait pour lui, il s'était jusque-là contenté d'observer depuis les coulisses. Affirmer qu'il aimait que les choses soient ainsi serait un indiscutable mensonge, mais c'était toujours bien plus simple pour lui de prétendre aller bien que de s'exprimer et de faire pleinement confiance à quelqu'un.

𝐓𝐇𝐄 𝐒𝐓𝐈𝐓𝐂𝐇𝐄𝐒 𝐔𝐍𝐃𝐄𝐑 𝐘𝐎𝐔𝐑 𝐒𝐊𝐈𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant