𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟸𝟶
ᴘᴀʀᴛɪᴇ ⒊La première chose que vit Marco en ouvrant ses paupières, ce matin-là, fut une paire d'iris couleur ambre. Plissant ses yeux encore endormis, le garçon s'éveilla doucement, ronronnant presque sous les douces caresses que son amoureux destinait à ses flancs chatouilleux. La silhouette de Jean se découpa difficilement devant Marco. La lumière du jour pénétrait dans la chambre à travers la fenêtre dont ils avaient oublié de tirer les rideaux. Elle brillait tant derrière le châtain qu'on ne distinguait qu'à grand-peine ses cheveux en bataille ou son léger sourire. Les rayons de lumière l'entouraient ; on aurait dit qu'ils émanaient de lui, et Marco s'en trouva presque ébloui.
— Bonjour, mon Soleil, souffla-t-il.
Le sourire de Jean s'agrandit. Ses doigts glissèrent instinctivement jusqu'au médaillon doré qui ornait la poitrine de Marco.
— Bonjour, mon Étoile, lui dit-il sur le même ton complice. Bien dormi ?
— Avec toi, toujours. Tu es réveillé depuis longtemps ?
— Dix minutes. Quinze, peut-être.
— Sans te rendormir ? s'étonna Marco. Voilà qui relève du miracle.Il était probablement, après Marie, le mieux placé pour savoir que Jean ne résistait jamais à un bon matelas, même après une bonne nuit de sommeil. C'était plus fort que lui : ses paupières se refermaient d'elles-mêmes, si bien qu'on devait généralement le tirer de son lit si l'on voulait avoir le plaisir de sa compagnie. Enfin, Marco avait peut-être tendance à exagérer ce trait de personnalité dont il aimait rire, mais cela n'en restait pas moins intriguant. Jean se contenta de hausser les épaules avec amusement.
— Que veux-tu ? J'étais trop occupé à te contempler, lui confia-t-il. Le temps passe vite à tes côtés, alors j'essaie d'en profiter.
— Ne me regarde pas trop. Tu pourrais te lasser de la vue...
— Impossible, assura Jean sans la moindre hésitation. Je ne m'en lasserai jamais.Marco, qui sentait le rouge lui monter aux joues, chercha à dissimuler son embarras par une pointe d'humour.
— Dans ce cas, j'espère que je ne dormais pas la bouche ouverte. Ou que je ronflais. Ou les deux en même temps. Ce serait franchement gênant.
— Tu fais un parfait beau au bois dormant, affirma son amoureux. Même si j'avoue te préférer réveillé. Tes yeux sont trop jolis pour rester cacher.Marco eut l'impression de fondre comme une bougie au soleil.
— Mais depuis quand es-tu devenu un aussi beau parleur ? lui fit-il remarquer en bafouillant.
— Je suis un autodidacte, répondit Jean avec un clin d'œil malicieux. J'ai remarqué que c'était le moyen le plus efficace pour te faire rougir, alors j'y consacre beaucoup d'efforts.Feignant d'être vexé qu'on s'amuse ainsi de ses réactions, Marco fronça son nez tacheté sur lequel Jean déposa un baiser papillon. Pour achever de se racheter, ce dernier attira son amoureux contre lui, glissa ses mains dans son dos et fit courir ses doigts sur la peau nue qui s'offrait à lui. Jean aimait lui donner des papouilles autant que Marco aimait les recevoir, alors ce n'était qu'une question de temps avant que ce dernier ne ferme à nouveau ses yeux pour apprécier les caresses de son amoureux. Le silence ne fut brisé que quelques minutes plus tard par le gargouillement surprise qu'émit l'estomac d'un des garçons.
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𝐓𝐇𝐄 𝐒𝐓𝐈𝐓𝐂𝐇𝐄𝐒 𝐔𝐍𝐃𝐄𝐑 𝐘𝐎𝐔𝐑 𝐒𝐊𝐈𝐍
Teen FictionEnfant, Marco avait le corps parsemé de bleus, ces marques aux drôles de formes qui changeaient de couleur et ressemblaient à d'étranges galaxies. C'était là l'une des nombreuses traces que laissait sur lui le harcèlement scolaire dont il était vict...