𝟷𝟻 Š 𝙵𝙻𝙟𝙲𝙟𝙜𝚂 𝙳'𝙎𝚂𝙿𝙟𝙞𝚁¹

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𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟷𝟻
ᴘᴀʀᴛɪᴇ ⒈

« Rien n'est plus imminent
que l'impossible. »
— Victor Hᴜɢᴏ

 »— Victor Hᴜɢᴏ

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Mɪ-Fᴇ́ᴠʀɪᴇʀ

     Au sixième étage du bâtiment scolaire, une salle de classe se trouvait plongée dans le noir. À l'intérieur, une trentaine d'élèves regardaient avec attention le tableau blanc sur lequel était projeté un court-métrage de quelques minutes. Dans le cadre de son cours d'éducation civique et morale, Monsieur Shadis avait sélectionné plusieurs documents de différentes natures touchant au thème du harcèlement scolaire afin d'introduire ce nouveau sujet d'étude. Quand le petit film se termina, il ralluma les lumières et encouragea ses élèves à prendre la parole, tout en guidant leur réflexion. Il s'agissait d'abord de définir la notion même de harcèlement. Pour cela, l'enseignant appuya sur son caractère répétitif et lista grâce à leurs réponses les différentes situations dans lequel il s'observait. De fil en aiguille, Monsieur Shadis parvint à les entraîner dans un débat dont il se faisait l'arbitre, donnant la parole à ceux qui désiraient s'exprimer.

     — J'ai l'impression que le harcèlement a mauvaise réputation, exprima Mikasa. C'est un peu triste à dire, mais un sujet qui ennui les gens. Certains se plaignent d'en entendre parler tout le temps. Pourtant, même si la parole s'est libérée sur le sujet, beaucoup n'osent pas le dénoncer de peur d'être considérés comme des victimes ou des balances.
     — Il faut dire que la sensibilisation autour du sujet n'est pas toujours fameuse, renchérit Armin. Je trouve que les représentations du harcèlement sont souvent identiques, ce qui nourrit un certain cliché et créé des modèles-types de victimes et agresseurs.
     — C'est vrai qu'on oppose systématiquement des groupes populaires à des élèves plus solitaires. C'est assez réducteur, car tous les agresseurs ne sont pas des enfants de bourgeois à l'égo surdimensionné et toutes les victimes ne sont pas asociales. Les gens fonctionnent beaucoup par assimilation. Si la situation qui leur est décrite ne correspond pas identiquement à la leur, alors ils ne se sentiront pas concernés.

     Des élèves acquiescèrent en silence, d'autres levèrent la main pour participer à leur tour à la conversation.

     — En parlant de représentation, vous ne trouvez pas que certaines campagnes sont franchement peu crédibles ? railla Ymir. À part écrire en gros sur une affiche que le harcèlement scolaire c'est mal, que fais le ministère de l'éducation nationale ? On nous encourage à nous confier à un adulte, mais personne ne nous dit vraiment ce qui nous attend par la suite. Tu parles d'un climat de confiance.
     — D'ailleurs, on parle très peu du harcèlement par un professeur. Même si c'est moins fréquent, ça reste un problème qui mérite sa visibilité. À qui peut-on s'adresser quand c'est précisément l'adulte qui devrait nous aider qui nous rend la vie impossible ?

     À la fin de la séance, la majorité d'entre eux estimèrent que le scénario du court-métrage n'était pas vraiment réaliste et que la plupart des affiches ne leur inspiraient malheureusement pas une profonde sympathie. Seuls les documents consacrant des témoignages réels leur apparurent véritablement pertinents grâce à leur authenticité. Satisfait de cette première approche, Monsieur Shadis leur fit finalement part du projet soumis par Bertholdt avant de les libérer.

𝐓𝐇𝐄 𝐒𝐓𝐈𝐓𝐂𝐇𝐄𝐒 𝐔𝐍𝐃𝐄𝐑 𝐘𝐎𝐔𝐑 𝐒𝐊𝐈𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant