𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟷𝟻
ᴘᴀʀᴛɪᴇ ⒊Le soleil s'élevait déjà haut dans le ciel, mais deux garçons s'éternisaient encore dans le salon baigné de lumière. Réveillé depuis quelques minutes, Jean jouait silencieusement avec les doigts de Marco, profitant du sommeil persistant de ce dernier. Heureux de le voir se reposer ainsi, il n'avait pas pu se résoudre à quitter leur matelas douillet et il s'amusait donc à plier et déplier ses phalanges en attendant que leur propriétaire ouvre ses yeux. En réalité, le brun faisait simplement mine de dormir depuis un bon bout de temps, sans vraiment savoir pourquoi. Une petite voix lui murmurait qu'il avait probablement un peu peur de se retrouver face à Jean, après leur étrange... rapprochement de la veille. Son ami réalisait-il seulement ce qui aurait pu se produire ? Le châtain n'était pas toujours très attentif au sens que revêtaient parfois certains gestes ou certaines situations, mais seul un aveugle aurait pu ignorer cette attirance mutuelle qui les avait poussés l'un vers l'autre. Maintenant qu'il simulait le sommeil, Marco se bornait à attendre un prétexte qui lui permettrait de s'éveiller pour de bon. Celui-ci lui fut finalement apporté par Mikasa qui rappela à Jean de venir prendre son petit-déjeuner avant qu'il ne soit trop tard.
— On le réveille ? fit-elle en désignant Marco.
— Ça vaudrait mieux, plaisanta le châtain. Il est grognon lorsqu'il ne prend pas son chocolat chaud.La jeune fille eut un petit rire alors que le garçon endormi s'efforçait de ne pas l'imiter, quand bien même l'affirmation, certes peu glorieuse, était véridique. Une main se faufila dans ses cheveux bruns pour les ébouriffer gentiment et la voix de Jean lui parvint.
— Debout la marmotte, c'est l'heure de manger.
Marco ouvrit enfin les yeux un court instant avant de les refermer en fronçant le nez, incommodé par la lumière trop vive de la pièce. À l'aveugle, il se redressa en position assise et sentit que Jean passait un bras autour de ses épaules pour l'attirer contre lui, le décoiffant un peu plus au passage. Le brun grommela pour la forme, mais ses lèvres s'étirèrent en un sourire tandis qu'il le regardait de ses yeux entrouverts. Il était plutôt soulagé de voir que son ami agissait comme il le faisait habituellement, en dépit des évènements de la veille. Marco se leva en baillant et, puisqu'il avait assez chaud, il retira le pull qu'il portait depuis la veille pour rester en t-shirt. Encore dans les vapes, il ne remarqua pas le sourire moqueur de Mikasa qui venait de surprendre le regard de Jean posé à la lisière de son pantalon, là où le tissu s'était relevé. Prit en flagrant délit, le garçon sentit ses joues rosir d'embarras, ce que la jeune fille ne manqua pas de souligner.
— Bin alors Jean, on a chaud ?
Le châtain détourna les yeux, une moue boudeuse sur le visage.
— Non, au contraire : j'ai froid.
Pour illustrer ses paroles, il s'empara du pull marron que Marco venait justement de dévêtir pour l'enfiler, humant au passage sa délicieuse odeur vanillée. Lorsqu'il passa près de Mikasa pour rejoindre la salle à manger, il n'eut pas besoin de la regarder pour deviner son petit rictus malicieux. Tous trois s'installèrent face à la grande table sur laquelle on avait laissé traîner une pile de crêpes froides, un demi-paquet de brioche, un autre de pain de mie et de quoi agrémenter tout cela selon les préférences de chacun. Après un petit-déjeuner copieux, Marco profita du fait que la salle de bain se libère pour aller prendre une douche à l'étage. Jean se retrouva donc seul avec Mikasa qui sirotait lentement son thé noir. Le châtain pouvait très clairement sentir ses yeux le dévisager par-dessus sa tasse : il était évident que la jeune fille avait une idée derrière la tête.
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𝐓𝐇𝐄 𝐒𝐓𝐈𝐓𝐂𝐇𝐄𝐒 𝐔𝐍𝐃𝐄𝐑 𝐘𝐎𝐔𝐑 𝐒𝐊𝐈𝐍
Teen FictionEnfant, Marco avait le corps parsemé de bleus, ces marques aux drôles de formes qui changeaient de couleur et ressemblaient à d'étranges galaxies. C'était là l'une des nombreuses traces que laissait sur lui le harcèlement scolaire dont il était vict...