𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟷𝟾
ᴘᴀʀᴛɪᴇ⒉Aux alentours de dix-neuf heures, on sonna à la porte des Bodt. Gabriel quitta le bureau qu'il occupait depuis une petite heure pour s'enquérir de l'identité de ces visiteurs imprévus. Il fut assez surpris de trouver les Beaumont sur le seuil, les bras chargés de paquets dont s'échappaient plusieurs effluves alléchantes. Un peu perdu, Gabriel craignit qu'il eut oublié un rendez-vous qu'ils auraient antérieurement prévu. Laure le détrompa de suite.
— On vient te féliciter pour ton divorce. Ça mérite bien une petite fête, non ?
L'air plus enjoué que jamais, elle se dirigea d'office vers la cuisine où elle déposa les sacs qui l'encombraient. Elle en extirpa trois plateaux remplis de petits fours sacrément appétissants. Gabriel tourna un visage confus vers Étienne qui lui désigna les bouteilles d'alcool qu'il portait. Visiblement, ses vieux amis avaient pris l'initiative d'organiser un dîner surprise pour célébrer la dissolution officielle de son mariage. Voilà une initiative qui n'aurait pas dû tant l'étonner ; c'était bien le genre de Laure de fêter une chose pareille. Enfin, Gabriel décida de se laisser prendre au jeu. Divorcer n'était pas une mince affaire, surtout dans son cas, alors il avait bien droit à un verre de champagne. Il ferma la porte derrière ses invités surprises et héla son fils depuis les premières marches de l'escalier, l'informant qu'ils passaient déjà à table.
Le temps pour lui de se déplacer dans la cuisine, on entendit de nouveau la sonnerie résonner contre les murs de la maison. Gabriel se tourna vers Laure, les sourcils froncés, pour lui demander s'ils attendaient quelqu'un d'autre. Elle lui répondit par un petit sourire mystérieux. Au même moment, Marco descendait tranquillement au rez-de-chaussée, curieux de découvrir ce que cachait tout ce remue-ménage qu'il pouvait entendre depuis sa chambre. Il ouvrit au passage la porte d'entrée, tombant nez à nez avec Marie et Jean, eux aussi bien encombrés.
— Qu'est-ce que vous faites là ? s'étonna-t-il, bien que ravi de les voir. Ça sent drôlement bon. C'est l'anniversaire de quelqu'un ?
— Laure organise une petite fête, répondit la quadragénaire en lui faisant la bise. Je me suis dit que j'allais vous faire le risotto aux légumes que tu aimes tant.
— Génial ! D'ailleurs, si tu pouvais glisser quelques conseils culinaires à mon père, ce ne serait pas de refus. Il a encore fait cramer des œufs sur le plat hier, je me demande comment il s'est débrouillé...Marco et les Kirschtein rejoignirent les autres dans la cuisine où tout ce beau monde commença bientôt à prendre l'apéro. Étienne fit sauter le bouchon d'une bouteille de champagne et rempli du breuvage pétillant une demi-douzaine de flûtes retrouvées au fond d'un placard. Ils trinquèrent tous au divorce de Gabriel qui, même s'il leva les yeux au ciel, affichait déjà un large sourire. On dégusta d'abord les feuilletés au fromage et les toasts à la tapenade avant de s'attaquer au risotto qui ravit les papilles gustatives de chacun. Quelques bouteilles furent également rapidement vidées, notamment par Laure et Gabriel, la première prenant un malin plaisir à remplir le verre du second dès qu'il se trouvait à moitié vide. Marco s'amusait de voir comment son père agissait en compagnie de ses vieux amis : sans malaise, sans apathie et sans faux-semblants. L'alcool aidant probablement, il paraissait vraiment détendu et heureux comme son fils ne l'avait jamais vu auparavant. Laure leur raconta de drôles d'anecdotes sur son travail et Marco rit avec les autres lorsqu'elle évoqua une vieille dame qui était venue la voir, persuadée que ses voisins étaient des vampires parce qu'ils ne sortaient qu'une fois le soleil couché, alors qu'il s'agissait en réalité d'un couple d'infirmiers occupant des postes de nuit.
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Novela JuvenilEnfant, Marco avait le corps parsemé de bleus, ces marques aux drÎles de formes qui changeaient de couleur et ressemblaient à d'étranges galaxies. C'était là l'une des nombreuses traces que laissait sur lui le harcÚlement scolaire dont il était vict...