Il n'avait pas dormi de la nuit, il s'était senti mal, sa peau le démangeait, il avait eu chaud, et il avait eu envie de vomir. Il était donc resté éveiller sur sa couche pendant une bonne partie de la nuit.
Orléan avait ensuite décidé pour tuer le temps de se laver, avant que les bains de l'armée ne soient entièrement remplis par d'autres soldats. Il traversa tout l'étage des dortoirs pour s'y rendre avec du linge propre.
Il y avait deux grands bains, l'un d'eau salé, l'autre d'eau douce. Chaque soldat pouvait se laver correctement dans une pièce où un seau d'eau chaude attendait chacun d'entre eux.
Le blond passa sa chemise noire au-dessus de la tête puis retira ses bottes. Il se débarrassa la bande maintenant ses seins plaqués contre son torse. Ils avaient perdu de leur volume avec son récent entraînement militaire. Mais ce n'était pas assez, on pouvait déceler encore nettement leurs courbes à travers sa chemise. Il finit par enlever son pantalon et enleva le saphir qui pendait à son cou.
Il se toiletta rapidement. C'était si agréable de se laver, surtout après tant de jours passé dans les mêmes vêtements. Il frotta avec du savon ses cheveux humides, les rinça, et recommença. Quand la mousse qu'il faisait devint plus blanche que marron, il passa à son propre corps. Il finit par verser entièrement le seau d'eau chaude sur lui et alla dans le grand bassin d'eau salé pour enlever l'excédent de mousse.
Il sortit de l'eau après plusieurs minutes, préférant se rhabiller avant que d'autres soldats n'aient l'envie d'une douche et le voit dans le plus simple appareil. Il enfila son pantalon, ses bottes, banda de nouveau ses seins, remit son bijou et sa chemise. Il laissa égoutter ses cheveux courts en retournant au dortoir.
Seth dormait encore. Il retourna sur sa couche et attendit que le temps passe. Il bougea, tentant de trouver une position agréable et sursauta en voyant le protecteur du palais à quelques pas de lui.
– Préviens quand tu viens...
– Il a disparu.
Il se redressa et regarda la créature à la peau bleue.
– Quoi ?
– Son corps a disparu, et l'albinos aussi.
– Pourquoi tu dis ça à moi ?
– Car l'enfant n'écoute pas.
Orléan soupira et se leva. Il alla encore devoir gérer les inquiétudes de la créature. Il n'avait pas l'impression qu'il savait gérer ses problèmes malgré son âge avancé.
– Tu ne peux pas te débrouiller tout seul ?
– Cœur, tu as une forme physique mobile, la mienne ne l'est pas !
Il prit son petit poignard, c'était plus aisé à dissimuler.
– D'abord, on cherche le vivant, tu le sens ?
La créature disparut. Le blond sortit une nouvelle fois de son dortoir et feinta se promener pour le plaisir.
– Il est dans le pont...
– Ça marche, après on cherche le corps de Samay.
Il connaissait à peu près tous les passages secrets d'Akshey, mais leurs plans et leurs destinations étaient plus complexe et il se perdait souvent. Le passage du pont permettait de sortir et de rentrer en toute discrétion dans le palais, et il passait sous le grand pont reliant le palais à la ville.
Il se munit d'une torche et parcouru les longs couloirs jusqu'à l'une des entrées. Il poussa une décoration murale libérant l'accès à la cavité noire. Il se hissa dedans et prit soin à refermer l'accès. Il s'assit un instant, le temps de s'habituer à l'obscurité et il repartit dans les entrailles du palais.
Il suivit son instinct pour retrouver l'albinos. Il ne l'aimait pas spécialement, mais s'il ne l'aidait pas, le protecteur allait le harceler et ses sentiments aussi. Il arriva enfin dans le passage pas plus large que lui et si engouffra.
– Eh oh !
Sa voix résonna. Il fallait plus de lumière, il leva le bras et l'abaissa aussitôt. Des flammes surgirent devant lui et tout le long du couloir. Un cri retentit, un cri d'horreur et de peur. Il sentit une étrange odeur.
Feu.
Air.
Brûler.
Il se trouva soudainement con. Lui qui avait des connaissances en chimie assez développé, il avait oublié l'essentiel d'un feu. Il courut. Il fallait absolument qu'il retrouve l'albinos et qu'il le sortait des souterrains avant qu'ils ne finissent asphyxiés par sa bêtise.
Il vit enfin l'albinos, et pourquoi il avait crié. Ces vêtements prenaient feu. Orléan tapa dans ses mains. Une fois, deux fois, mais toujours rien. Ses propres sentiments de peur l'empêchaient de convertir la source de chaleur.
Il prit l'homme par le col et le plaqua contre lui. Il remarqua que c'était le sac qu'il avait à l'épaule qui se faisait dévorer par les flammes et non l'humain à proprement parler. Il enleva le sac puis le lança plus loin. Il étouffa le feu qui s'était propagé à la chemise du jeune homme. Il se sentit repoussé.
– Que faites-vous là ? paniquaFanrei.
– Je pourrais te retourner la question.
Les yeux sanglants le détaillèrent avec peur. Orléan prit le poignet de Fanrei et le tira pour l'inciter à le suivre.
– Viens, le feu va brûler encore longtemps, le seul moyen de le tuer est de sortir d'ici le plus vite possible avant qu'il ne nous tue.
L'albinos le regarda sans comprendre mais il le suivit au pas de course. Le soldat le guida à travers les couloirs sombres et inconnus, hors de questions de sortir dans les sous-sol, il fallait qu'il le remonte minimum aux niveaux des cuisines.
– Ferme toutes les issues.
– Pardon ?
– C'est pas à toi que je cause.
Ils arrivèrent dans un cul-de-sac, enfin, un cul-de-sac s'il on ne savait pas comment ouvrir la porte. Il fit glisser ses doigts sur le mur de pierre, il découvrit le petit levier et le poussa. Un bruit sourd retentit. Il suffisait juste de pousser le mur.
Il accueillit l'air frais s'engouffrant dans ses poumons. Il tira l'albinos en dehors du passage et le referma. Il respira encore une fois et regarda l'ikadi au sol.
– Que faisiez-vous là soldat ?
– Alors, d'un, soit sympa, je t'ai sauvé la vie.
Il rajouta plus faiblement.
– Même si c'est moi qui ai failli nous tuer. Et de deux, reprit-il. Je peux te dire la même chose.
Fanrei déglutit péniblement et se releva.
– Maintenant, reprit le blond, tu sais comme moi que si l'un dénonce l'autre, on est tous deux dans la merde.
Il sortit son poignard et approcha la lame du cou fragile de l'homme.
– Alors tu la fermes sinon je m'occuperais de toi. Compris ?
Fanrei acquiesça faiblement. Il n'aimait pas spécialement menacer les gens mais il devait se montrer radical s'il ne voulait pas que sa couverture tombe. Il rangea son couteau et sortit de la réserve de la cuisine, laissant l'albinos à ses pensées. Maintenant, il fallait retrouver le maître.

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Le clan des disparus
FantasyLes dieux règnent depuis plus d'un millénaire sur le continent d'Ikade. Tey'ro Prihya, le bras droit de l'un d'eux, rêve depuis toujours d'un monde où ces huit tyrans ne seront plus qu'un mauvais souvenir. L'occasion se présente un soir, où il neut...