Épilogue

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Elle détestait ce pays chaud et ce soleil de plombs. Elle avait troqué son manteau de peau et de fourrure pour une fine couverture de laine pour protéger ses bras de la chaleur rayonnante.

Ses soldats avaient pris la cité de Samudr comme on cueille une pomme. Ils étaient partout, prenant ce qui les intéressaient dans les vestiges de la cité.

Elle avait aussi ordonné le rassemblement des survivants, pour récupérer le plus d'information possible sur les membres son clan.

– Cesse de tourner en rond Ainmuir, tu me donnes le tournis.

Elle regarda l'homme avec elle, c'était grâce à lui qu'elle avait eu ces tubes à poudre. C'était une invention récente et dangereuse même pour ses détenteurs. Un de ses drakkars s'était incendié à la suite d'un tir.

– Ils sont toujours là, sinon, cette ville serait redevenu ce qu'elle était à l'origine, une plage.

Il était assis sur un fauteuil rembourré, une bouteille à la main.

– Ou sinon, ils se sont suicidés.

– Peux-tu arrêter de parler de suicide une seule fois Hariq ?

Il ne réagit pas, et bu au goulot. Pour le dieu du feu, il était sacrement mélancolique. La Gardienne des océans entra dans la pièce où les deux divinités se trouvaient. Elle les salua.

– Vos Majestés, une fille et un homme souhaitent s'entretenir avec vous.

Elle semblait extrêmement mal à l'aise.

– Dégage-les, et si ils ne comprennent pas, frappe-les.

Alors que sa Gardienne allait se retirer, une jeune fille entra, la détermination se lisait dans son visage, la colère aussi. Un homme la suivit, les traits tirés et visiblement aussi mal à l'aise que sa seconde. L'adolescente pointa un doigt accusateur sur la divinité des océans.

– C'est vous que je vais frapper ! Vous savez combien de personnes viennent de périr dans votre raz-de-marée ! Plusieurs milliers ! Tout ça pour satisfaire votre petit égo de déesse.

– Réshulina, évite de l'énerver, tenta de calmer l'adulte.

– La ferme Xélion, tu n'es toujours pas reconnu, je suis encore l'héritière de ce royaume.

Ainmuir les dévisagea plus attentivement et sourit.

– Il a raison petite, la diplomatie, tu connais ?

– Je vais te la mettre où je pense la diplomatie !

Hariq soupira et s'interposa entre elles.

– Tu me rappelles Samay à ton âge, dit-il. J'imagine que tu es sa descendance ?

Puis il leva les yeux vers l'homme.

– Vous êtes ?

– Sa descendance, aussi, déclara-t–il.

Hariq joignit ses deux paumes et se retourna vers la déesse.

– Met ta colère de côté un instant Ainmuir. Nous allons discuter d'un pourparlers avec ces enfants.

Elle dévisagea les enfants de Samay.

– Svala, je souhaite ne pas être déranger jusqu'à nouvel ordre.

La Gardienne salua sa souveraine et se retira.

– Maintenant, déclara magistralement Hariq en s'asseyant, discutons.

Le clan des disparusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant