39 - Astrauliope

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Astrauliope suivit la déesse et Orléan. Il avait la peau marquée de plusieurs brûlures qui ressemblait à des éclairs et ses yeux luisaient du même bleu que son saphir. Mais elle ne les suivait pas pour se rendre compte de l'état d'Orléan, mais pour savoir où était l'enfant qu'elle avait confié au protecteur du palais.

Elle sentit quelque chose lui attraper la cheville et la tirer en arrière. Elle perdit l'équilibre et tomba à quelques mètres de l'entrée du palais. Elle se retourna et frappa avec son pied libre le visage de l'humain qui l'avait déséquilibré.

Piorazus gémit de douleur mais ne lâcha pas sa cheville. Elle distingua vaguement Genaye se rapprocher en courant. Elle frappa de nouveau le visage du Porteur. Sous ce nouvel assaut, il faiblit et lâcha sa prise. Elle se releva difficilement et se remit à fuir.

Astrauliope tourna la tête pour observer la progression de Prihya. Elle le découvrit si proche d'elle qu'il pourrait aisément planter son épée dans son dos. Elle se retourna pour rejoindre Ts'heayi quand on lui attrapa les cheveux.

Elle cria. Le Porteur de Genaye la fit mettre à genoux, toujours en tirant sur ses cheveux, et lui mit sous la gorge son épée.

– Ts'heayi ! héla-t-il. Dépose les armes si tu ne veux pas voir ta copine sans sa tête.

– Ne te fatigue pas, dit-elle tout bas, j'ai déjà plus toute ma tête.

– Ferme là !

Elle grimaça sous la douleur mais obéit malgré tout. L'écureuil avait torturé un dieu, et elle devait reconnaître qu'elle avait un peu peur de lui. Elle vit passer à côté d'elle, comme si de rien n'était, la vieille Porteuse. Elle leva les deux mains quand Ts'heayi la menaça.

– C'est inutile ma sœur, je n'ai pas l'attention de te combattre. Les histoires de Genaye ne sont pas les miennes. Si on me cherche, je serai dans mes appartements.

La vielle femme disparue à l'intérieur du palais. Astrauliope n'en revenait pas du culot de Merligor. Elle sentit la poigne du thérianthrope se relâcher, il devait tirer une de ces têtes. Elle le frappa dans le ventre avec son coude. Mais à en juger par leur différence de taille et le fait qu'elle était à genoux, cela ne devait pas être son ventre qu'elle avait frappé.

Astrauliope se libera de l'emprise de Prihya et se retourna pour le frapper une nouvelle fois mais elle ne trouva que du vide. Elle entrevit seulement une licorne de petite taille qui chargeait le roi.

Elle regarda hébéter le jeune animal. On pouvait le prendre pour une licorne, plus petite et élancée que ses congénères. Mais si on l'observait attentivement, on remarquait des caractéristiques propres aux dragons.

Ses sabots ressemblaient plus à des griffes, ses ailes étaient trop petites pour le soutenir dans les airs, deux cornes trônaient sur son front et une plus petite sur le museau et une rangée de petites excroissances se trouvait le long de son échine.

La petite licorne hurla, découvrant ses dents de carnivores. Elle avait coincé Tey'ro Prihya sous ses pattes et tentait de la mordre. Le porteur se débattait du mieux qu'il pouvait, mais la créature restait de la taille d'un cheval, et son poids était sans doute le même.

Au fond d'elle, Astrauliope savait qu'il s'agissait de son fils, mais pourquoi était-il plus âgé alors qu'elle l'avait laissé aux mains d'Akshey il y a quelques heures ?

– Miya !

La licorne draconique tourna la tête pour observer la jeune princesse aux cotées de sa tante et d'Orléan. Il regarda de nouveau Tey'ro sous ses griffes mais il s'arrêta pour observer Astrauliope.

Le clan des disparusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant