32 - Xélion

22 8 6
                                    

Tw : mention d'une relation incestueuse

Il mit un vieux veston et sortit de sa chambre. Quand Panja était venu le réveiller car une jeune fille voulait le voir, il avait d'abord eu envie de se rendormir. Mais il avait décidé de la recevoir.

Xélion ouvrit la porte et observa la cour boueuse du bordel. Il vit la jeune fille, peut-être quatorze ans. Si elle voulait se prostituer, elle rapporterait gros. Il siffla et lui fit signe de le rejoindre. Elle le vit, observa son environnement, et se dirigea vers les escaliers.

Elle s'approcha de lui, une enveloppe scellée en main qu'elle lui tendit.

– J'ai une lettre pour vous Sar.

Il l'observa plus longuement. Elle était trop propre sur elle pour une coursière employée au coin d'une rue. Il sourit et prit son poignet. Il l'entraîna dans ses quartiers et referma derrière lui.

– Que faites-vous ?

Il observa ses mains douces.

– Tu n'es pas une gosse des rues.

Il la lâcha. La jeune fille recula en se tenant les poignets. Il vit alors ses yeux verrons et il l'a reconnu.

– Et ce n'est pas un lieu pour une princesse.

Elle le dévisagea et déclara sans détour.

– J'ai découvert des lettres de mon père récemment. L'une semble vous être adressée.

Il prit l'épais paquet des mains délicates de la princesse et alla s'asseoir à son bureau.

– Pourquoi venir en personne me la remettre ?

La princesse ne répondit pas, il lui indiqua une chaise en face de lui. Cette famille commençait à l'énerver de vouloir recourir ses services d'informateur.

– Je n'ai pas besoin de me justifier auprès de vous, Xélion.

Il soupira et brisa le sceau du dieu. Le petit colis était composé de deux lettres, l'une était une lettre comme il en existait des milliers, mais l'autre semblait avoir un caractère officiel au vu du papier utilisé et de la présence d'un autre sceau de cire.

Il faisait partie du testament de Samay ?

Il la déplia et lu.

Moi, Samay Kasharhar d'Ikade, reconnaît Xélion, fils bâtard de Sina Tan Poris, comme mon fils, dorénavant Xélion Kasharhar d'Ikade.

Il releva la tête. Il passa sa langue sur ses lèvres. Ce n'était pas possible, il ne pouvait pas être le fils d'un dieu, encore moins celui de Samay. Ils avaient couché ensemble.

Mais maintenant qu'il y repense, quand il avait révélé à la déité son nom complet, il avait blêmi et avait refusé, catégoriquement, de nouveau prendre du bon temps avec le rouquin. Ça expliquerait aussi pourquoi le dieu avait, pendant neuf ans, continuer à lui rendre visite.

Il se sentit mal. Il avait chaud. Il se leva, se précipita au-dessus de la bassine d'eau qu'il utilisait pour sa toilette et vomi le contenu de son estomac. Il entendit la princesse se précipiter vers lui, puis il sentit sa main fine sur son épaule.

– Vous allez bien ?

Il tourna la tête et la regarda.

– J'ai l'air d'aller bien ?

Elle regarda autour d'elle, à la recherche d'un objet.

– Vous souhaitez de quoi vous rincer la bouche ?

Le clan des disparusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant