Déjà enfant, Fanrei avait compris qu'il était différent et il avait aussi compris que c'était sa mère qui le protégeait. C'est une des rares personnes qui lui avait donner de l'amour. Ses sœurs ainées ne l'approchaient pas mis à part Nirmala. Ils étaient nés la même année et par conséquent, leur mère s'était occupée simultanément d'eux.
Il avait progressivement appris à faire profil bas, son père était la personne à éviter, car il pourrait le tuer. Ça, il en avait pris conscience à cinq ans, lorsque son paternel avait fait exécuter un homme dans la cour du palais, avec seulement un signe de la main. Les avertissements de sa mère avaient pris tous leurs sens.
Il fut amené à craindre chaque grossesse de sa mère. Là aussi, il avait compris que sa survie c'était joué avec ce qu'il avait entre les jambes. Si jamais il avait un petit frère, il devrait partir pour ne pas mourir.
Cette peur partie peu à peu, car sa mère ne donnait que de jolies petites filles potelées. Il restait toujours aux côtés de sa mère la journée, il n'a jamais eu le droit d'avoir un professeur comme ses sœurs. C'était Nirmala qui venait en cachette le voir et lui apprendre à lire, à écrire et à compter.
Il s'était alors trouver une passion pour le savoir, il commençait à se détacher de sa mère, son cocon de sûreté. Régulièrement, il allait dans la petite bibliothèque de chez lui prendre des livres puis venait les reposer. Il en avait dévoré une grande partie, c'était ainsi qu'il avait découvert le monde extérieur. Il avait toujours eu l'interdiction de sortir, même dans le grand jardin de sa maison.
Puis, un soir de sa quinzième année, tout son petit monde tranquille s'effondra.
Sa mère avait débuté le travail en début d'après-midi, et la nuit avait déjà pris ses quartiers dans le ciel. Ils s'inquiétaient tous. Leur mère était âgée, et un accouchement pouvait lui être fatal.
Il n'arrivait pas à dormir et il s'était promené dans les couloirs. Il avait surpris une bribe de conversation entre deux servantes. Sa mère venait de rendre l'âme en mettant au monde un petit garçon « normal » et il avait ainsi appris que son père était parti à cherche.
Il avait alors pris la fuite, effrayer par la perspective de son assassinat. Il n'était qu'un pion, sans éducation réel, élevé parmi les femmes, différent des autres, un porte-malheur ambulant. Son père pouvait se passer de lui et éliminer la vermine de sa descendance.
Il s'était rendu aux écuries. Il avait toujours vu les chevaux de loin, mais il allait devoir en monter un pour partir rapidement de la ville. Il avait ensuite choisi sa monture, en se demandant laquelle de ses bêtes manqueraient le plus à son père. Il choisit le grand cheval noir, celui de son père, son trophée ultime.
Il dut grimper sur la porte du box pour monter à cru l'animal. Il remua un peu quand le cavalier inexpérimenté s'installa sur sa croupe. L'albinos prit à pleine main la crinière et donna un petit coup de talon à la bête sombre. Elle sortit paisiblement de l'écurie et l'amena d'un pas lourd vers le grand portail.
Il sentit son cœur battre la chamade. Il allait s'en aller de chez lui, sortir, découvrir le monde, comme dans ses livres. Il donna une nouvelle tape au grand cheval, peut-être trop violente, car il se mit à galoper. Il hurla de surprise. C'était grisant la vitesse de cette bête, il comprit pourquoi son père l'avait choisi.
Il était allé dans la ville voisine et y était resté trois jours. Il avait appris que son père avait déclaré la mort de sa mère et la sienne d'une mystérieuse maladie, la soi-disant même qui l'avait forcé à le séquestrer. Il avait aussi appris le nom de son petit frère, Shri, celui qui prolifère.
Mais une chose l'avait troublé, des soldats le recherchait. Il avait alors de nouveau pris la fuite avec sa monture, se dirigeant vers le sud et longeant la mer intérieure. Il regrettait d'être parti si vite, il brûlait littéralement au soleil, et il était peu vêtu, mais aussi il ne possédait pratiquement rien, si ce n'est son cheval et lui-même.

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Le clan des disparus
FantasyLes dieux règnent depuis plus d'un millénaire sur le continent d'Ikade. Tey'ro Prihya, le bras droit de l'un d'eux, rêve depuis toujours d'un monde où ces huit tyrans ne seront plus qu'un mauvais souvenir. L'occasion se présente un soir, où il neut...