40 - Elijah

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Il ne bougea pas.

La dame à l'odeur chaude lui avait interdit.

Il aimait son odeur, mais elle était un peu piquante.

Il préférait celle de maman.

Maman.

Il l'entendait.

Ce n'était pas des mots comme les autres.

C'étaient des sentiments.

Ils se comprenaient comme ça.

Papa ne parlait pas comme ça.

Il devait pleurer pour qu'il s'occupe de lui.

Le Loup semblait comprendre et parler en sentiment aussi.

Mais son langage était trop compliqué pour lui.

Avec maman, il parlait simplement.

Faim.

Et maman lui donnait du lait.

Sale.

Et maman le changeait.

Peur.

Et maman le prenait dans ses bras.

Il avait peur.

Car maman était en colère.

Il avait peur car il était loin de maman.

Alors, il désobéit à la dame à l'odeur chaude.

Il bougea.

Il enleva les vêtements qui l'entouraient.

Puis il sortit sa peluche du tas.

Maman le lui avait fait.

Elle était belle et sentait comme maman.

C'était une licorne, avec des ailes, comme les dragons.

Il descendit de la chaise bizarre.

Maman avait de nouveau crié.

Douleur.

Il eut encore plus peur.

Il fallait trouver maman.

Une vieille dame entra dans la salle.

Il ne comprit pas pourquoi, mais son ventre lui fit mal.

Il ne devait pas l'approcher.

Il recula, mais il ne bougea pas.

La vieille dame sortit aussi vite qu'elle était entrée.

Puis la dame à l'odeur chaude entra.

Elle marchait à l'envers comme les deux autres.

Puis elle reprit le tas, et s'en alla de nouveau à reculons.

Mais ça allait vite.

Trop vite.

D'autres gens apparurent, tous marchaient à reculons.

Il n'arrivait plus à voir les gens.

Sa tête lui fit mal.

Il porta ses mains à ses oreilles.

Quelqu'un cria.

Douleur.

Colère.

Haine.

Il avait peur.

Sa peluche s'accrocha à quelque chose et cassa.

Plus rien.

Il n'eut plus aucun bruit.

Il arrivait à bouger ses petits pieds.

Ça sentait la poussière.

Il faisait nuit.

Il avait peur.

Maman changeait de corps quand elle avait peur.

Il fit pareil.

Maman allait revenir.

Il pleura.

Les portes s'ouvrirent.

Un grand monsieur entra.

Il ne semblait pas content.

Il ressemblait au chien.

Mais ce n'était pas un chien.

C'était une licorne.

Avec de grands cheveux roses et des beaux yeux verts.

Il n'eut plus peur.

Il allait le ramener à maman.

Car c'était Sable du Temps

Le clan des disparusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant