Le clan des disparus

35 - Astrauliope

Il était arrivé dans sa vie plus vite que prévu. Les contractions étaient arrivées peu après le départ d'Orléan, plusieurs jours auparavant. Et en l'espace de quelques heures elle s'était retrouvé maman. Ils étaient tous sous le choc, elle était enceinte de quelques mois à peine. 

Elle avait alors comprit qu'elle était peut-être enceinte depuis plus longtemps que cinq mois, mais qu'entre ses désincarnations fréquentes et son lien de sang avec l'alcano, son corps s'était modifié considérablement.

C'était un petit garçon au développement étrange baptisé Elijah. En l'espace des quelques jours depuis sa naissance, il avait grandi vite. Il se tenait bien, pouvait quasiment marché et quelques dents étaient déjà apparu.

Même l'alcano ne comprenait pas cette croissance rapide de l'enfant. La seule explication plausible qu'ils avaient trouvée venait de leurs dons de métamorphose plus au moins maîtriser.

Elle leva les yeux vers Orléan, qui tenait l'enfant endormi. Elle s'apprêta à le récupérer quand l'alcano déboula dans l'établi, paniqué, suivit du protecteur du palais.

– Les gars, on remonte à la surface, on va le sauver immédiatement.

Ils ne mirent pas longtemps à comprendre que leur mission devait avoir lieu plus tôt que prévu. Orléan enfila sa paire de bottes modifiées et elle confia malgré elle Elijah à Akshey. Orléan prit la main que tendait l'alcano et disparu presque instantanément. 

– Il a un seul bobo à mon retour, je t'écorche vif Akshey.

Elle prit à son tour la main de l'alcano.

– Je suis déjà mort Astrauliope.

Ils étaient un. La sensation d'un corps pour tous était étrange, c'était comme si l'un d'eux pilotait le corps et les autres observaient. Mais ils se partageaient la mémoire, les émotions, les pensées et les sens. Et c'était d'un pas déterminé qu'ils prirent les passages secrets pour remonter aux niveaux des prisons.

Le but est d'être discret les gars.

La pensée fut brève mais claire.

Donc pas de morts aujourd'hui. On le sort juste de sa cellule.

Et on fait genre de se cacher en ville mais on passe par les passages souterrains. On avait compris la première fois Tagada.

Edward adorait énerver l'alcano avec ce surnom.

L'alcano trouva aisément le panneau pour rejoindre les artères principales. Personne dans les alentours. Ils traversèrent le couloir jusqu'aux prochains escaliers pour rejoindre le niveau inférieur où se trouvait la prison. Il s'arrêta brusquement et se tapit dans l'ombre.

Une femme était appuyée contre un des murs, elle pleurait.

C'est Saia.

Orléan avait partagé l'information dès qu'il l'avait reconnu. L'angoisse de Sable se propagea aussi rapidement qu'un feu de forêt. L'alcano informa ses camarades de ceux qu'il se trouvait non loin d'eux.

Des salles de torture.

Orléan ! Eteints les lumières.

L'ordre fusa aussi vite que la magie du blond. Le couloir fut plongé dans le noir, un cri de surprise résonna. Ils bondirent en direction de la pièce.

L'alcano se sépara d'eux, matérialisant son corps avec leurs énergies. Une confrontation muette eut lieu dans leur corps, aucun d'eux n'arrivait à reprendre le contrôle du corps, et ils se séparèrent violemment. Un cri, puis un second d'agonie.