La maison.

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PDV SCELLIA

     Perdue dans mes pensées, je n'entends pas Steve m'appeler jusqu'à ce qu'il me prenne dans ses bras en me donnant un baiser dans la cou.

Moi : qu'est-ce que tu fais? Alice est juste devant nous, je te rappelle.

Steve : elle ne verra rien.

Moi : mais quand même!

Steve : c'est bon. C'était juste pour te sortir de ton rêve éveillé.

Moi : hmm.

Steve : qu'est-ce qu'il y a?

Moi : je ne sais pas si j'ai bien fait de suivre le conseil de maman et de revenir ici. Je n'ai pas très envie de revoir certaines personnes.

Steve : moi, je dis que tu as bien fait. C'est seulement pour un an, allez.

Moi : mouais...

     On nous prévient que l'avion privé atterrira bientôt. Et quinze minutes plus tard, nous sommes enfin sur le sol américain, plus précisément à New York. Lorsque nous descendons, une personne en costume noir se charge de porter nos valises jusqu'à un 4X4 noir blindé et de nous ouvrir la portière. Alice est la première à entrer, suivie de moi et de mon petit ami.

     Ce n'est que quelques minutes plus tard que nous partons de l'aéroport. Après plusieurs autres minutes, trente je dirai, nous arrivons devant un grand manoir.

Alice : c'est endroit m'a manqué.

Moi : pas à moi, en tout cas.

     Mon petit ami est le premier à sortir du véhicule pour ensuite nous tenir la portière à Alice et à moi. Nous sortons nous aussi, et laissons à Bertha, après lui avoir fait une énorme câlin, le soin de prendre nos bagages sauf ceux de Steve qui ne restera malheureusement pas avec nous.

     Je tourne mon regard vers l'entrée de la maison, où sont placés mon père, ma belle-mère et ma demi-sœur. J'avance vers eux et leur serre la main à tous les trois en me retenant de grimacer de dégoût. Alice en fait de même, puis Steve également, mais en les saluant différemment. Je vois bien comment Cindy ne se gêne pas pour le relooker et ça a le don de me mettre en colère.

Moi : c'est bon, on peut entrer? Ou vous voulez rester ici dehors à vous embrasser pour le restant de vos jours?

     J'ai été sèche, très sèche. Mes parents sont surpris, ainsi que Cindy.

Moi : vous avez cru que je resterai la gentille petite fille muette ou quoi?

     Après ça, je pousse les grandes portes du manoir et entre en me fichant de leurs regards. J'examine la salle à vivre et ne trouve rien qui peut avoir changé. Tout est comme dans mes souvenirs. Pour une fois qu'ils ont fait quelque chose de bien.

Jules : Scellia, il faut qu'on parle. Viens dans mon bureau.

Moi : pourquoi? Qu'ai-je fais de mal?

     Malgré ça, je le suis quand même, trop curieuse pour ne pas le faire.

     Une fois dans son bureau, il me dit :

Jules : je veux que tu gardes un œil sur Sandra.

Moi : pourquoi? Et pourquoi maintenant?

Jules : fait juste ce que je te demande.

Moi : t'en avais pas besoin. De toute façon, j'avais décidé de le faire bien avant que tu ne me le demandes. Et quand je te prouverai qu'elle en a juste après ton argent, tu me remercieras à genoux. Mais je ne le ferai pas pour l'instant. Je veux profiter de deux mois de liberté d'abord.

     Sans demander mon reste, je lui tourne le dos et m'éloigne. Je pose ma main sur la poignée de la porte et l'ouvre. Mais avant de sortir, je lance :

Moi : en passant, maman va très bien. Merci de demander.

     Je claque la porte derrière moi et m'en vais dans mon ancienne chambre.

     Non mais sérieux! Il pouvait pas au moins prendre des nouvelles de maman?!

     J'arrive dans ma chambre en colère, et me jette sur mon lit, la face contre le matelas. En parlant de prendre des nouvelles, maman m'a fait promettre de l'appeler lorsque nous serons arrivés.

     Je me retourne sur le dos et prends mon portable, puis l'allume et le déverrouille. Je compose le numéro de ma mère, et lance l'appel. Ça sonne pendant plusieurs secondes, avant que je n'entende la voix de ma mère.

Moi : allô maman?

Maman : ma chérie, comment vous allez? Êtes-vous arrivés? Vous n'avez rien j'espère.

Moi : calme toi maman. Nous allons tous bien et oui, nous sommes arrivés. Et non, nous n'avons rien.

     J'entends la porte de ma chambre s'ouvrir et des pas venir vers moi. Je vois ensuite Steve se mettre au dessus de moi avec un sourire malin scotché au visage.

Maman : très bien. Salut ton père de ma part alors, d'accord?

Moi : oui... Maman.

     Je pose un doigt sur ma bouche pour faire signe à Steve de se taire et d'arrêter ce qu'il fait.

Maman : ça va, chérie?

Moi : oui maman... Tout va bien. Bon, je te laisse. Tu as un autre message à faire passer?

Maman : prends soin de ta sœur et toi.

Moi : d'accord. À plus maman.

Maman : à plus, ma Sisi.

     Je raccroche.

Steve : alors, Sisi?

Moi : abruti! Arrête et descends de là.

     Cet idiot n'a fait que m'embrasser le cou pendant l'appel avec ma mère. Je vais le tuer!

Steve : alors, toujours pas envie?

Moi : obsédé sexuel.

     Que ce soit clair, lui et moi n'avons jamais eu de rapport... Sexuel. Juste pour prévenir.

Moi : lève toi, faut que j'aille manger, puis prendre un bain, et ensuite me coucher et dormir pour me réveiller le lendemain.

Steve : marmotte va.

Moi : j'assume au moins. Pas comme certains.

Steve : ouais, c'est ça. Moi, je vais directement y aller. On se voit au lycée demain?

     J'acquiesce et l'embrasse. Mais évidemment, moi qui voulais un baiser rapide, je n'ai pas eu de chance puisque monsieur en a décidé autrement.

Moi : bon, vas-y maintenant. Tu risques d'être excité sinon, je te connais.

Steve : tu pourras toujours me calmer.

Moi : ne rêve pas éveillé, s'il te plaît. Tu me connais, et ça ne sera pas avant le mariage.

Steve : oui, je sais.

     Il se lève, et m'embrasse une dernière fois avant de sortir de ma chambre.

     Finalement, je vais sauter le dîner.

Le Choix Compliqué De Mon Cœur. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant