Évasion.

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PDV SCELLIA

     Je longe les couloirs de ce manoir en faisant attention à ne pas être repérée. Je cherche un moyen de m'échapper sans donner d'alerte quelconque de ma fuite, mais ce n'est pas une partie de plaisir.

??? : c'est bon? Vous pouvez partir demain à la première heure avec elle?

??? : bien évidemment. Elle ne vous posera plus jamais de soucis. C'est gagnant-gagnant, n'est-ce pas? Vous avez votre argent et moi, ma dulcinée.

     Mais ce sont les voix de... Sandra et de l'obsédé.

??? : enfin débarrassées d'elle. La petite ne nous posera pas de problème. Elle n'a que 14 ans. Et qui, à 14 ans, pourrait être à la tête d'entreprises?

     Cindy... J'aurais dû me douter qu'elle était avec eux.

     Sandra et elle ont comploté contre moi juste pour l'héritage de mon père... Je vais les tuer, ces connasses!

??? : hey! Toi là!

     Je me tourne et... Oh oh...

     Je prends mes jambes à mon cou et commence à courir dans la direction opposé à eux. C'est sûr que Sandra, Cindy et l'obsédé ont entendu et sont sortis de la pièce dans laquelle ils étaient.

     Bon Dieu, quelle poisse!

     J'entends les pas lourds et précipités de mes poursuivants et accélère. Je n'ai pas très envie de retourner dans cette satanée chambre.

     Je vire à gauche et cours encore un peu. Je n'entends plus rien derrière moi et sautille de joie en remarquant que je les ai semés. Trop facile!

     Je déambule de corridor en corridor mais m'arrête immédiatement en voyant un ombre devant moi. Je me mets en position de combat, prête à botter le cul à celui qui se trouve là. Je ne vois pas très bien la personne à cause du trop peu de lumière qu'il y a.

??? : Scellia?

     Mon cœur rate un battement en reconnaissant la voix de Dean.

Moi : qu'est-ce que tu fais là?

     Il sort de l'ombre et se rapproche de moi, mais aussitôt, je me sens tirée en arrière et plaquée contre un torse, la main droite de mon assaillant ayant un couteau juste en dessous de ma gorge tandis que sa main gauche me tient les poignets derrière le dos.

Yamada : tu croyais vraiment pouvoir t'échapper comme ça?

Moi : lâche moi, espèce d'obsédé!

Yamada : pour que tu partes avec lui? Pour que tu me laisses seul? Ça jamais! Il en est hors de question. Tu es à moi!

Moi : c'est pas de l'amour, ça ! C'est de l'obsession. Combien de fois je vais devoir te le répéter ?!

     Je sens la lame de son couteau me toucher la gorge et déglutis difficilement.

Dean : lâche la. Si tu l'aimes vraiment comme tu le prétends, tu ne lui ferais pas de mal. Tu ne lui ferais pas aussi peur.

     Je déteste quand il a raison! J'ai vraiment peur de ce qu'il pourrait se passer. J'ai peur de ce fou!

     Les larmes commencent à franchir mes glandes lacrymales et à rouler sur mes joues.

??? : c'est un tel plaisir de voir ton visage en larme.

     Je vois très faiblement le visage surpris de Dean avant d'apercevoir la silhouette de Sandra derrière lui... Avec une arme pointée vers sa tête.

??? : c'est vrai. Tu n'as plus cet air supérieur sur le visage. C'est plaisant.

     Parce que j'en avais un?

Sandra : toi, mon mignon, tu vas gentiment nous suivre si tu ne veux pas qu'il arrive quelque chose de malencontreux à cette garce.

Yamada : mesure tes paroles.

Cindy : pourquoi doit-il nous suivre? On a qu'à l'éliminer maintenant.

     Se disant, elle pointe le canon de son révolver en direction de Dean. Mais elle n'a pas le temps d'appuyer sur la gâchette qu'elle s'écroule.

??? : franchement, j'ai bien fait de venir. Vous croyiez vraiment que j'allais rester blottie dans mes couvertures sans rien faire?

     Alice... Cette fille est formidable.

     Je ne peux empêcher un soupir de soulagement de traverser mes lèvres.

Sandra : tu n'auras sauvé personne petite peste.

??? : oh que si. Elle aura sauvé tout le monde. Baissez votre arme tout de suite. Vous êtes en état d'arrestation pour complot à l'enlèvement et à la séquestration de mademoiselle Harper.

??? : et vous aussi.

     La poigne de Yamada sur le couteau faiblit légèrement. Le visage de Sandra se déforme à cause de la colère tandis qu'elle baisse doucement son arme.

Sandra : si je dois aller en prison, autant y aller en conduisant ce charmant petit garçon dans la tombe.

     Quoi?

     Un coup de feu retentit et je me fige. Je regarde, impuissante, Dean s'écrouler, du sang s'échappant de sa blessure.

Moi : Dean... Dean!

     Tandis que l'officier derrière Yamada menotte ce dernier, je cours en direction du blessé, mes larmes chaudes coulant à flot. Je me mets à genoux et retourne Dean pour poser sa tête sur ces derniers.

Moi : Dean... S'il te plaît, reste en vie. Ne me fais pas ça.

     J'entends brièvement Alice appeler les urgences, puis sens une main dans mon dos.

Alice : il respire encore, ne t'inquiète pas. Il est solide, alors, il va forcément vite s'en remettre. Pour l'instant, essaie de ralentir l'hémorragie.

     Elle me donne son pull-over que je prends avec empressement pour plus tard le poser et faire pression avec sur la plaie de Dean.

     Je n'arrête pas de pleurer jusqu'à l'arrivée des urgences. Ils prennent Dean en charge, mais alors que je m'apprête à monter avec eux, Alice m'arrête.

Alice : on ira le voir plus tard. Pour l'instant, rentrons. Prends une douche, essaie de te détendre même si ça sera compliqué, et tu pourras immédiatement aller le voir si tu veux.

Moi : mais...

Alice : maman est inquiète.

     Elle est là?

??? : vous devriez suivre les conseils de votre sœur. Nous nous occuperons très bien de lui, ne vous en faites pas.

     J'acquiesce après quelques secondes,et les officiers de police se proposent pour nous ramener chez nous.

***

     À peine entrées, Bertha nous prend dans ses bras. Maman, qui était dans la cuisine, sort de là. Lorsqu'elle me voit, elle lâche sa tasse qui finit brisée par terre.

     Comme moi.

     Elle s'approche de moi et, à peine m'a-t-elle prise dans des bras que je m'écroule, les larmes aux yeux, l'emmenant avec moi.

Le Choix Compliqué De Mon Cœur. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant