Baiser et mise en couple.

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PDV SCELLIA

     Je souffle et range le téléphone d'Alice dans son sac. J'ouvre la porte pour sortir et vois Rayan qui s'apprêtait sûrement à toquer.

Moi : salut Rayan. Que fais-tu là? Tu ne travailles pas aujourd'hui?

Rayan : si, mais je voulais te voir pour te demander de me rejoindre au café habituel. Il faut qu'on parle de quelque chose. Même si je me doute déjà de ta réponse.

Moi : en rapport avec tes sentiments?

     Il ne répond pas et je souffle.

Moi : parlons de ça ici. Entre.

     Je le laisse entrer et ferme la porte derrière lui.

Moi : écoute... Rien n'a changé, tu sais?

Rayan : je sais mais... Je suis au courant que celui que tu aimes est en couple avec une autre.

     Hein?!

Moi : c... Comment? Et puis... Comment tu sais que j'aime quelqu'un?

Rayan : je suis journaliste, je te rappelle. J'ai mes sources.

Moi : oui, c'est vrai. Et alors?

Rayan : on pourrait essayer.

     Il ne passe pas par quatre chemin.

Moi : je ne ressens rien pour toi alors non, je ne peux pas.

Rayan : mais si tu nous laisses une chance, qu'est-ce qui te dit que tu ne tomberas pas amoureuse de moi?

     Ah la la... Qu'ai-je fait pour attirer les garçons? Et puis, il a l'air sûr de lui.

Moi : Rayan...

Rayan : tu ne vas pas souffrir éternellement à cause d'un garçon, si?

Moi : et toi à cause d'une fille?

     Il s'approche de moi alors que je recule... Pour finalement me heurter à la porte. Il pose une de ses mains contre la porte près de ma tête et se penche légèrement pour être à ma hauteur.

Moi : qu'est-ce que tu fais?

     J'essaie de m'échapper de l'autre côté et réussis. Je me rapproche du canapé, et souffle.

     J'ai le cœur qui bat rapidement.

     Je porte une main à cet endroit et ferme les yeux, puis je me tourne vers Rayan.

Moi : tu voulais faire quoi au juste?

Rayan : t'embrasser.

Moi : tu le dis avec un tel naturel...

Rayan : je ne vais pas avoir honte de mes sentiments. Ni de ce que je prévois de faire si tu m'en laisses l'occasion.

     Il s'approche à nouveau de moi et cette fois-ci, je ne recule pas. Il pose ses mains sur mes hanches et je ne le repousse pas.

     Mais oh bordel! Qu'est-ce que je dois faire exactement? Il serait parfait comme petit ami... Je dois lui laisser sa chance?

     Les souvenirs de ma conversation avec Louisa me reviennent en tête.

     Je ne peux pas faire ça et le larguer après.

     Mais Rayan a quand même raison. Je ne vais pas souffrir pour un garçon. Dean a déjà une petite amie alors, je ne devrais plus penser à lui. Et puis, je dois bien faire ma vie aussi. Il s'est déjà bien assez moqué de moi comme ça, en me faisant croire qu'il m'aimait.

     Rayan nous fait basculer sur la partie la plus longue du canapé et, sans prévenir, il scelle ses lèvres aux miennes, collant nos corps l'un contre l'autre. Je reste figée de surprise, lui laissant inconsciemment le passage à ma bouche. Il y infiltre sa langue qui commence plus tard à jouer avec la mienne. Je ne sais pas ce qui me prend mais, à un moment, je me laisse aller contre lui et participe même au baiser, entourant son cou d'un de mes bras tandis que ma seconde main plonge dans ses cheveux châtains et qu'une de ses jambes est entre les miennes.

     Il embrasse bien aussi. Très bien même... C'est agréable.

     Je prends soudainement consciente de ce que je suis en train de faire et essaie de me séparer de Rayan. Mais lui, il n'est pas de cet avis. Je suis donc obligé de lui mordre la lèvre pour me libérer de cette étreinte buccale.

Moi : arrête... Je... Je...

     Je le repousse assez, me lève et mets une distance d'au moins un mètre entre nous.

Moi : désolée. J'aurais pas dû répondre à ce baiser.

Rayan : non, c'est moi. Je me fais toujours des illusions et je finis par me tromper moi-même. J'ai pensé que tu accepterais peut-être cette fois. J'ai été trop obstiné.

     Je baisse la tête et me lèche les lèvres. Elles sont un peu gonflées et sucrées. Le goût de ses lèvres est resté sur les miennes apparemment. Je me mords la lèvre inférieure et détourne le regard en plaçant mon bras gauche en dessous de ma poitrine et en posant mes doigts sur les lèvres, le second bras replié et le coude au niveau du premier.

     Devrais-je vraiment lui laisser une chance? Après tout, qu'est-ce qui me dit que je ne tomberai pas amoureuse de lui? Il est beau, a un corps de Dieu, et en plus d'être gentil, attentionné et aimant, il est intelligent et est un vrai gentleman. Et puis... Je ressens de l'attirance, je vais pas le nier.

     Je soupire pour la énième fois et tourne mon regard vers lui.

Moi : finalement... On pourrait bel et bien tenter quelque chose.

     Ses yeux brillent soudainement, pleins d'espoir.

Moi : mais je ne te garantis pas que ça sera éternel. Si je sens que je ne peux vraiment pas, on laisse tomber, d'accord?

Rayan : d'accord.

Moi : n'empêche, je ne sais pas si c'est une bonne idée. Je n'aime pas te voir souffrir et j'ai peur de te blesser... Plus qu'avant.

     Il me prend dans ses bras, me serrant contre son torse chaud.

Rayan : ce sont les risques à prendre en amour, tu sais.

Moi : et toi, tu prends ces risques.

Rayan : j'ai pas vraiment le choix si je veux un temps soit peu être avec toi.

     Je relève mon regard noir vers lui.

Rayan : on t'a déjà dit que tu as les plus beaux yeux du monde?

Moi : non. Et puis, je ne crois pas que ça soit le cas.

Rayan : pour moi, ça l'est.

     Il fond sur mes lèvres, les suçant et les mordillant, ce qui a le don de me pousser à en faire de même.

     Je dois l'avouer, je suis attirée par lui même si je ne l'aime pas. C'est pour ça que j'ai décidé de lui laisser une chance. Secrètement, je prie pour l'aimer.

     La porte s'ouvre et je me dépêche de me séparer des lèvres de Rayan pour regarder derrière lui la personne qui a ouvert la porte.

     Je vois une Alice avec une bouche ouverte, choquée.

Alice : d-désolée de vous interrompre, mais Sisi... On va bientôt... Commencer.

     Elle ferme brusquement la porte, le rouge aux joues.

Moi : il faut que j'y aille.

Rayan : moi aussi. On se voit ce soir, au Grumpy à 16h. D'accord?

Moi : d'accord.

     Il m'embrasse rapidement et nous sortons de la loge. Il dit un rapide au revoir à ma sœur, qui le regarde toujours surprise, avant de s'en aller.

Alice : on doit parler toutes les deux.

Moi : quand on rentrera, promis.

     Nous allons donc rejoindre l'équipe de tournage.

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