Interview.

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PDV STEVE

Cindy : c'est à elle que tu parlais?

Moi : ouais. Juste pour me rassurer qu'elle n'était pas en colère.

Cindy : pff.

     Elle vient de sortir de la salle de bains. Couverte d'un simple peignoir, et d'une serviette sur les cheveux.

Moi : la prochaine fois, préviens avant de venir chez moi. Si Scellia avait été là?

Cindy : c'est bon, elle ne l'était pas. Et puis, tu as aimé, non?

     Cette fille est vraiment imprudente. Mais bon, elle est bonne au lit quand même.

Cindy : tu vas vraiment la piéger?

Moi : bien sûr. Même si ce n'est pas pour moi que je le fais.

Cindy : tu ne m'as jamais véritablement parlé de ton plan.

Moi : un jour, je te le promets.

     Ou peut-être pas.

     Quand cette petite naïve de Cindy aura l'héritage de son père, je le récupèrerai et le garderai pour moi. Et si elle ose aller me dénoncer à la police, je les balancerai sa mère et elle aux flics, et elles m'accompagneront en tôle pour meurtre. Et oui, elle m'a parlé de son plan. Mais quelle idiote de l'avoir fait.

     Elle me rejoint dans le lit et se blottit contre moi. J'évite de peu une grimace d'apparaître sur mon visage et souris comme si de rien n'était.

PDV SCELLIA

     Quatre jours sont passés, et aujourd'hui, nous sommes samedi. Je suis chez moi, en train de me changer puisque j'ai déjà pris ma douche.

     J'opte pour une robe noire allant avec la mèche noire que j'ai et mes yeux. La robe en question est sans manche et m'arrive aux genoux. Le buste est parsemé de petits diamants noirs et la jupe est évasé à partir de la taille. Sur cet endroit, je porte une ceinture large et noire.

     Mes chaussures se composent de bottines à talon noires avec des lacets sur l'avant. Comme bijoux, je n'ai qu'une paire de boucles en diamant, un collier de taille moyenne fait de la même matière, un bracelet qui va bien avec le collier et c'est tout.

     Comme maquillage, je ne mets que trait d'eye-liner doré pour faire ressortir la couleur sombre de mes yeux et un fard à paupière doré que je n'applique que légèrement. C'est tout.

     Pour la coiffure, j'ai bouclé mes cheveux. Je me lève et avant de sortir de la chambre, prends mon portable, un manteau noir, un chapeau noir de designer et sac à main noir. Je ferme ma porte à clé et vais dans le salon.

Moi : Alice, tu me trouves comment?

     La concernée me regarde, et murmure :

Alice : il faut à tout prix que je te ressemble quand je serai grande.

     Je rigole doucement et tourne la tête vers mon père.

Moi : et toi papa?

     Il me regarde attentivement, avant de hocher la tête. Il a changé depuis qu'il a appris la sombre vérité. Il essaie d'être moins... Sévère, mais je crois que ça prendra du temps. Mais c'est déjà un bon début. Avant, il ne m'aurait même pas regardé.

Cindy : t'es moche, c'est fou.

Sandra : elle a raison. Tu devrais demander des conseils à des stylistes.

Moi : désolée, mais je ne crois pas être un miroir pour que vous vous miriez. Et Cindy, désolée qu'on ait pas eu la même mère. Parce que si tu lui ressemblais, tu aurais eu une once de beauté extérieur. Mais il a fallu que Sandra soit ta mère. Si moches mais pourtant si critiqueuses.

     Juste pour les énerver.

     Un fin sourire apparaît sur les lèvres de mon père tandis que Bertha qui est sortie à cause de l'agitation et Alice ne se gênent pas pour éclater de rire. Sandra et Cindy, elles, fument de colère.

Moi : bon, moi j'y vais. Je ne veux pas être en retard. À ce soir tout le monde.

     Je sors du manoir, un sourire triomphant sur les lèvres. J'entre dans la voiture qui doit m'accompagner à l'agence.

     Une quinzaine de minutes plus tard, je sors du véhicule, bien camouflée et entre dans le bâtiment.

Rayan : enfin, te voilà. J'ai cru que tu ne viendrais plus.

Moi : j'ai eu une altercation avec ma belle-mère et sa fille. Mais maintenant, je suis toute à vous.

Rayan : suis moi. On va bientôt commencer.

     Je le suis jusqu'à l'endroit où l'interview va avoir lieu en saluant tous ceux que je croise sur la route.

     Arrivés, alors que je m'apprêtais à enlever mon manteau, je me fais devancer par Rayan qui m'aide. Je lui souris en disant :

Moi : merci.

     J'enlève mon chapeau, et une personne le récupère.

     Une fois sur les feux des projecteurs, avec l'intervieweur devant moi, nous commençons, moi, un peu nerveuse.

Intervieweur : bonjour à tous et à toutes! Après tant de temps, voici enfin le moment tant attendu. Nous sommes heureux d'accueillir la célèbre idole de tous, l'incroyable Scellia Harper alias l'Étoile Solitaire. Avez-vous un mot pour vos fans?

Moi : k-konnichiwa min'na! Oups! Désolée je parle toujours en ma langue maternelle quand je suis nerveuse.

     Je rougis en souriant nerveusement tandis que l'intervieweur rigole ainsi que le staff.

Intervieweur : alors, mademoiselle Harper. Apparemment, vos parents sont de nationalités différentes. Est-ce vrai?

Moi : oui. Mon père est de ce pays tandis que ma mère est japonaise.

Intervieweur : comment c'est d'avoir deux parents de nationalité différentes?

Moi : eh bien, je ne sais pas trop. C'est assez bien puisque vous apprenez deux cultures à la fois. 

Intervieweur : et avez-vous une préférence entre les deux?

Moi : oui, mais je préfère ne pas le dire.

     Il sourit et déclare :

Intervieweur : maintenant, passons dans le vif du sujet. Vous avez affirmé que ça ne vous dérangeait pas de partager votre histoire avec le monde. Alors, vous avez sûrement dû avoir une enfance heureuse.

Moi : non, loin de là.

PDV OMNISCIENT

Scellia : quand j'étais petite, j'avais l'habitude d'être insultée, frappée, stigmatisée par mes camarades. De la maternelle au primaire, c'est comme ça qu'a été ma vie. À la maison, ce n'était pas mieux. Mon père n'était jamais présent. Et quand c'était le cas, j'avais toujours l'envie de le voir partir. Il me frappait souvent et ce, jusqu'à mes huit ans. Ma mère me défendait quand elle était là et avec ma sœur, elles étaient les seules en qui je pouvais avoir confiance.

Le Choix Compliqué De Mon Cœur. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant