L'arrivée inopinée/plan.

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PDV ALICE

      Je suis à la maison, dans la cuisine, discutant avec Bertha. Mon père se repose dans sa chambre. Ça fait plus de deux jours que Scellia a disparu, et plus de deux jours que nous menons des recherches de notre côté, Dean et moi.

     Nous avons déjà fouillé dans certains endroits de la ville, mais malheureusement, nous n'avons rien trouvé. Par contre, un voyou nous a bien aidé en nous disant qu'il avait vu une voiture noire se digérer vers l'est. Ça fait aussi deux jours que Cindy et Sandra sont rarement à la maison.

     Le bruit de la sonnette retentit, me faisant sortir de mes pensées.

Moi : on attendait quelqu'un aujourd'hui?

Bertha : je ne crois pas, non.

     Je me lève, et sors de la cuisine. Je vais ouvrir et...

Moi : mama!

     Je lui saute dans les bras, toute contente.

Maman : o genki desu ka? (Comment tu vas?)

Moi : watashi ha genki desu! (Je vais bien! )

     Je la fais entrer, et nous nous asseyons, puis je lui demande :

Moi : tu préfères avoir une chambre à toi seule, ou...?

Maman : une chambre pour moi.

     Je hoche la tête et demande à Bertha d'aller poser les affaires de ma mère dans la chambre proche de celle de mon géniteur. Une fois qu'elle est éloignée, ma mère me demande :

Maman : où est Scellia?

     La tristesse apparaît sur mon visage et je baisse la tête.

Moi : je... Elle... En fait...

Maman : qu'est-ce qu'il y a?

     Je calme ma respiration. Enfin j'essaie, et souffle. Quelques secondes s'écoulent et je lâche :

Moi : elle s'est faite enlever.

     Le choc se lit dans les yeux de ma mère. Mais aussi la tristesse et la peur. Je peux très bien comprendre. Après tout, Scellia est sa fille. Et savoir sa fille en danger...

Maman : c'est pas possible... Qui pourrait lui en vouloir?

Moi : je ne sais pas. Nous cherchons actuellement qui. Et d'ailleurs, nous avons bien avancé. Nous savons que Steve fait parti de ses ravisseurs.

Maman : ma chérie...

     Elle fond en larmes. Je me lève et vais à ses côtés, puis la prend dans mes bras.

Moi : maman, nous allons la retrouver, ne t'en fais pas. Je te le promets.

     Elle ne se calme qu'après quelques minutes, et me demande en séchant ses larmes :

Maman : où est ton père?

     Je soupire et lui dis, triste :

Moi : son cas s'est aggravé en apprenant la disparition de Scellia. Il est dans sa chambre, en train de se reposer.

Maman : d'accord...

     Ça se voit qu'elle est très inquiète. Autant pour papa que pour Scellia.

Moi : tu pourras aller le voir bientôt, ne t'inquiète pas. Pour l'instant, va te reposer toi aussi. Le voyage a été long et rajouté à ça le choc de la nouvelle...

Maman : tu as raison.

     Elle se lève, aidée par moi, et monte à l'étage alors que Bertha en revient.

Bertha : comment a-t-elle pris la nouvelle?

     Je soupire et me rassois.

Moi : mal. Très mal.

     Où es-tu, grande sœur?

***

     Ça fait à présent presque une semaine que la police n'a pas trouvé un indice sur la disparition de Scellia. Nous en avons trouvé, mais Dean ne veut pas que je l'aide à trouver la demeure dans laquelle est retenue Sisi. Tout ça parce que c'est "trop dangereux" pour moi. Alors, il s'en charge seul. Mais, bien évidemment, je n'ai pas obéi.

     Je l'ai suivi. Il s'est dirigé vers l'adresse que Rayan nous a donné après avoir suivi son frère grâce au micro-émetteur qu'il avait installé sur sa voiture par sécurité, ne pouvant nous aider puisqu'il n'est pas aux États-Unis à présent.

     Nous sommes actuellement devant un... Manoir assez isolé du reste de la population. Et pour un manoir isolé, il est très sécurisé. C'est sûr que celui qui a enlevé ma sœur est un idiot ou je ne m'y connais pas.

     Cette fois, j'arrête de suivre mon futur beau frère et rôde discrètement autour de la maison à la recherche d'une entrée non surveillée.

PDV SCELLIA

     Je pousse un nouveau soupir. Cinq jours. Cinq bordels de jours que je suis enfermée ici. On m'a enlevé ces fichues chaînes, mais malheureusement, on ne me laisse jamais sortir.

     Je ne peux plus rester ici. Il faut que je trouve un moyen de m'échapper. Mes fans me manquent. Mes amis me manquent. Ma famille me manque. Dean me manque.

     Une idée me vient en tête, mais je ne sais pas si je devrai la tenter aujourd'hui. Je ne connais pas les lieux et je pourrai facilement soit me faire rattraper, soit me perdre si l'endroit est grand.

     Vaut mieux tenter sa chance. Après tout... Qui ne tente rien n'a rien.

     Je dois me montrer sensuel, toujours en donnant l'impression de dormir.

     Bon sang! J'arrive pas à croire que je dois faire ça!

     C'est pour me sauver, alors je ferai bien de me calmer.

     Maintenant, il ne manque plus qu'à attendre qu'il rentre dans la pièce. Il le fait toujours à 20h précise. Et il est 19h57.

     Je prends une grande inspiration pour me calmer et me donner un peu de courage avant de déboutonner ma chemise blanche, laissant un tout petit peu le haut de ma poitrine à découvert. Je me couche sur le lit et relève juste un peu ma jupe. Pervers comme le sont la plupart des hommes, il ne résistera pas, c'est sûr et certain.

     La porte s'ouvre sur un des employeurs de Yamada qui est chargé de surveiller la porte de la chambre dans laquelle je suis actuellement. Je ferme les yeux et fais semblant de dormir. Pour me donner plus de crédibilité, je bouge un peu, donnant l'impression que je fais un cauchemar. Après quelques minutes, ses pas s'arrêtent juste à côté de mon lit.

     Je fronce les sourcils, le cœur battant la chamade. Pour lui, c'est juste un cauchemar que je fais. Mais sérieusement, j'ai vraiment très peur, mais j'ai confiance en moi. Merci maman de m'avoir inscrite aux cours de karaté, de judo et d'escrime quand on était au Japon.

     Je sens sa main se poser sur une de mes cuisses et me fais violence pour ne pas frissonner de dégoût. Les côtés du matelas qui s'abaissent me font savoir qu'il est au dessus de moi, ainsi que son souffle au niveau de mon cou.

??? : il n'en saura rien, si j'en profite un peu.

     C'est maintenant ou jamais.

     Je lui donne un coup de coude avec une force que je ne me connaissais pas, lui brisant le nez. Je me lève en vitesse alors que son cri de douleur résonne dans la pièce. Pour ne pas que les autres soient alertés, je lui donne un autre coup à la nuque, le faisant s'évanouir. Je me dirige plus tard vers la porte et l'ouvre. Je regarde à gauche et à droite, et sors lorsque je suis sûre qu'il n'y a personne dans les alentours.

     Première étape, réussie.

Le Choix Compliqué De Mon Cœur. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant