Crise cardiaque.

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PDV SCELLIA

     Je me réveille et me lève en vitesse du lit. Je vais dans la salle de bains me brosser les dents, prendre une douche, et cours ensuite dans mon dressing pour m'habiller. Je choisis de porter un haut jaune à épaules dénudées mais à manches longues, une jupe taille haute évasée noire que je complète avec des ballerines noires également. Je ne me maquille que d'un trait d'eye-liner doré et c'est bon.

     C'est fou à quel point je me suis amusée ce week-end. Moi qui croyais que j'allais m'ennuyer.

     J'ai passé la journée de samedi avec Alice à me balader, à jouer aux jeux vidéos et à faire des gâteaux. Nous sommes aussi allez dans un parc d'attraction. C'était génial. Et le dimanche, je suis passée voir la mère de Steve en compagnie de ce dernier. Elle était ravie de me voir et nous avons beaucoup parlé autour d'un thé dont elle seule a le secret. Puis, nous sommes allés au zoo et nous avons pris des glaces. Nous avons continué ainsi jusqu'à ce qu'on soit fatigué et qu'on ne doive se séparer.

     Je finis par mettre le pendentif que m'a offert Steve hier pour nos deux ans de couple, et prends mon portable et mon sac avant de sortir de ma chambre que je ferme à clé. Et oui, hier c'était l'anniversaire de nos deux ans de couple que j'avais légèrement oublié jusqu'à ce qu'Alice ne me le rappelle.

     Je vais dans la cuisine et prends une pomme en saluant Bertha.

Bertha : pas de petit déjeuner aujourd'hui?

Moi : non, j'ai pas faim. Merci.

Bertha : qui t'a offert ce magnifique trésor?

     Elle me le demande en regardant le pendentif que j'ai au cou.

Moi : c'est Steve. Pour l'anniversaire de nos deux ans de couple. Je suis tellement heureuse!

Bertha : félicitations, Scellia.

Moi : merci!

     Après quelques minutes, je sors de chez moi et monte dans la voiture pour qu'elle m'amène à mon lycée.

     Arrivée sur place, je vois vite Steve entourée de lycéennes qui le draguent ouvertement et aucune sans gêne. Je m'approche, paraissant calme, et prends le bras de Steve.

Moi : on y va?

     Il opine et nous entrons dans l'établissement, moi, en fusillant la moindre fille qui lui lance un regard lourd de sens.

Zélie : salut Scellia.

Moi : salut Zélie. Où sont les filles? Vous êtes toujours ensemble d'habitude.

Soline : on est là! Salut!

Elsa et Noémie : salut.

Steve : bon, je vous laisse ici. On se voit après?

Moi : d'accord.

     Je lui donne un baiser rapide avant de suivre les filles vers la salle de chimie.

     Plusieurs heures passent ainsi que les cours. Il ne nous manque plus qu'un cours pour que la journée se termine et ce cours est celui... D'anglais. Le prof n'est pas encore là, alors je décide de rallumer mon téléphone. À peine l'ai-je fait qu'il sonne déjà. Je décroche.

Moi : qu'est-ce que tu veux, Sandra?

Sandra : dépêche toi de venir. Ton père a fait une crise cardiaque.

Moi : pardon? Mais... Dans quel hôpital?

     Je ne demande pas mon reste, et prends mes affaires puis cours hors de la salle d'anglais en l'écoutant me donner le nom de l'établissement médical. Je quitte le lycée et cours vers l'hôpital en question sans m'arrêter. Arrivée, je m'arrête pour reprendre mon souffle et vais à l'accueil.

Moi : s'il vous plaît, pouvez-vous me dire où se trouve le patient Jules Harper?

??? : il est en salle de réanimation.

     Je soupire et me passe une main dans les cheveux, inquiète. Ce n'est pas parce qu'il était odieux avec moi dans le passé que je veux qu'il meurt, loin de là. Il est et sera toujours mon père. Je ne veux pas qu'il meurt.

     Après des heures à attendre dans l'accueil, un homme à qui je donne vingt-six ans vient vers nous. Je me lève et lui demande alors si on peut aller voir notre père.

Médecin : il est hors de danger maintenant, mais nous avons détecté un cancer des poumons chez lui. Et... J'ai bien peur qu'il ne soit mortelle. Je suis désolé de vous l'annoncer comme ça, mais je lui donne encore environ trois mois de vie.

     J'ai l'impression que le monde tourne rapidement autour de moi tellement j'ai le vertige. Je me tiens au mur et essaie de reprendre mon souffle. J'appelle Steve, mais il ne décroche pas et je lui laisse un message vocal.

     Après quelques secondes, je finis par m'effondrer, terrorisée par le fait de devoir perdre mon père dans trois mois. Trois putains de mois.

     C'est tellement court comme temps.

     Les larmes se mettent à couler sur mes joues roses alors que je cherche désespérément une personne ou quelque chose à laquelle m'accrocher. Comme si l'on m'avait entendue, je sens deux bras me serrer contre un torse. Je m'accroche désespérément à la chemise de la personne, ne me préoccupant pas de qui ça peut être.

??? : hey, ça va. Je suis là.

     Dean...

     Mes pleurs redoublent intensément.

Médecin : je suis désolé.

     Je ne dis rien, trop bouleversée et encore en pleine crise de larmes dans les bras de Dean. J'entends des pas s'éloigner et suppose donc que c'est le médecin qui s'en va.

Alice : où vas-tu Sandra?

Sandra : je rentre, bien évidemment. Je ne vais pas dormir dans un hôpital sur une chaise ou veiller toute la nuit. Je tiens à ne pas avoir de cernes.

     Prise de colère, je repousse Dean et me relève.

Moi : tu es sa femme, je te rappelle! Tu es sensée être à ses côtés!

Sandra : rien ne m'y oblige. Tu peux bien rester, toi.

     Je serre les poings à m'en blanchir les phalanges.

Moi : tu n'es vraiment qu'une idiote, une hypocrite, un serpent. C'est pour ça que je t'ai toujours haïe. Tu n'as toujours été intéressée que par l'argent de mon père. Tu n'as jamais su comment il travaillait dur pour avoir tout ça. Tu n'as jamais rien fait dans ta misérable vie. Estime toi encore heureuse qu'il t'ait enlevé de cette pauvreté dans laquelle tu étais. Et au lieu de lui en être reconnaissante, tu l'abandonnes?

     Elle s'approche de moi et me donne une gifle. Bien décidée à ne pas me laisser faire, je le lui rends avec plus de force. Tellement qu'elle en est surprise et finie assise par terre.

Moi : tu n'es qu'une erreur de la nature. Je me demande comment tes parents ont pu te supporter, sérieusement. Et en passant, ne lève plus jamais la main sur moi, tu n'es personne pour le faire. Sinon, je te le jure, tu en subiras les conséquences. Et ça vaut aussi pour toi, Cindy.

     Je sens un torse se coller à mon dos, et des mains se poser sur mes hanches. Toujours pas vidée de mes larmes, elle se remettent à couler tandis que je me retourne pour être dans les bras de Dean.

     Ma vie est merdique, parfois.

Le Choix Compliqué De Mon Cœur. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant