Une nuit chez Rayan.

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PDV SCELLIA

     Que ça finisse vite, s'il vous plaît. Je suis épuisée et je veux rentrer.

     Le témoignage écrit de Dean a déjà été lu depuis longtemps et tout le monde est déjà passé. Évidemment, comme vous devez vous en doutez, les accusés ont plaidé non-coupables sauf Steve qui a tenu à dire la vérité. À ce moment, j'étais heureuse qu'il ait fait le bon choix. Mais, impulsif comme il est, Yamada a menacé de le tuer et des choses encore horribles qui tournent dans ma tête.

     Enfin bref.

Juge : nous nous arrêterons là pour aujourd'hui. Les sentences seront données demain à 10h. La séance est levée.

     Tout le monde se lève, moi la première, et je cours à l'extérieur de la salle comme si l'oxygène était oppressé dans cette dernière.

Rayan : tu vois que ce n'était pas si difficile.

     Ouais... C'est sûr. Mais parler de mon père a fini de me briser.

     Je me jette dans ses bras, plongeant mon visage dans son cou et versant les larmes que je retiens depuis un moment.

Moi : je ne... Je ne voulais pas parler de mon père. Sa mort est trop récente et dure pour moi.

     Il me caresse le dos pour essayer de me calmer alors que la foule autour de nous est rapatriée vers l'extérieur.

Moi : pourquoi on nous laisse?

Rayan : petite faveur du juge. On sait à quel point c'est difficile pour vous de reparler de ça. Et avec les journalistes, c'est pas gagné.

     Plus tard, la voix d'Alice qui lance des injures à l'encontre de Sandra, Cindy et Yamada se fait entendre.

Rayan : pour être en colère...

     Lorsque ces derniers passent devant nous, Cindy et sa mère me lancent des regards meurtriers alors que celui de ce pervers obsédé se balade sur mon corps. Le remarquant, Rayan m'enveloppe dans sa grande veste kaki.

Moi : on dirait la veste d'un détective privé. Ou d'un agent secret. Avoue, t'es un des deux.

Rayan : peut-être que non, peut-être que si.

     Son sourire en coin est charmeur, et, pour une fois, je me mets sûr la pointe des pieds et l'embrasse.

Rayan : pour une fois que tu fais le premier pas.

     Je ne réponds pas et pose ma tête sur son torse, essayant de calmer les battements effrénés de mon cœur. Inconsciemment, je ferme les yeux, prête à m'endormir.

Rayan : hey. Attends qu'on soit rentré.

Moi : on ira chez toi?

Rayan : si tu veux.

Moi : d'accord. Alors on y va.

     Je me sépare de lui et me dirige vers ma mère, puis récupère mon écharpe, mon bonnet et mes lunettes et les enfile.

Moi : rentrez sans moi, d'accord? Je serai de retour à la maison ce soir ou demain.

Maman : où vas-tu?

Moi : chez Rayan.

Alice : ne faites pas de cachotteries, surtout. Et moi qui croyais que Dean serait mon beau-frère.

Moi : arrête un peu, Alice.

     Elle rigole, essayant de détendre l'atmosphère alors que je leur dis au revoir en m'avançant vers mon petit ami.

Moi : c'est bon, on peut y aller.

     Nous sortons du palais de justice et nous dirigeons vers sa voiture avant que des journalistes ne nous repèrent.

     C'est seulement une fois que nous sommes à l'abri des regards que je me permets d'enlever mes lunettes et mon écharpe ainsi que mon bonnet tandis que Rayan est déjà en route vers chez lui.

     Une fois arrivés, je sors de son véhicule et lui aussi. Je m'approche de lui et lui prends la main alors que nous avançons vers le portail qu'il ouvre, puis vers la porte de la maison. Le jardin est grand, la pelouse est bien taillée. Et la maison est très grande et entièrement moderne. Il ouvre la porte et me laisse entrer la première.

     Le salon est magnifique. Spacieux et avec une décoration originale... La cuisine, grande elle aussi, est ouverte sur le salon, sur la partie qui est constituée des canapés, de la télévision et tout. Derrière tout ça, il y a une grande porte en baie vitrée qui laisse l'accès à la cour arrière qui a une piscine. Je suppose donc que la cuisine a une porte vitrée qui mène aussi vers là.

Moi : c'est très joli. C'est toi qui as fait la déco?

Rayan : oui, un peu. Viens, je vais te montrer ma chambre pour que tu puisses t'y reposer.

     Il me conduit donc à sa chambre qui est rangée et nettoyée et qui a, elle aussi, une porte-fenêtre vitrée qui mène à un balcon sur lequel se trouvent une table ronde et deux chaises. Elle doit donner une vue sur la piscine. La pièce a une odeur très masculine, le parfum de Rayan. Doux et agréable.

     La tête de son lit king size est contre le mur à ma droite et un écran plat est en face, sur une étagère, entouré de livres et de CD. L'espace télé a été séparé de l'espace dédié aux livres et aux CD. L'étagère est incrustée dans le mur et est séparée du lit d'au moins trois mètres. Un peu plus à droite de l'écran, quand on est en face de lui, se trouvent deux portes séparées de trois ou quatre mètres. L'un doit mener à la salle de bains et l'autre au dressing. Ensuite, il y a un bureau avec un ordinateur et plusieurs formats, des stylos et autres. Et enfin, une moquette circulaire en dessous du lit.

Moi : je peux?

Rayan : fais comme chez toi.

Moi : merci.

     Je m'affale sur le lit, prenant un oreiller dans mes bras, et je ferme les yeux.

Rayan : tu étais vraiment épuisée.

     Ah ça oui.

***

     Je me réveille et constate que le soleil se couche presque. Je me lève à moitié, restant assise sur le lit, et m'étire. Mon Dieu! Qu'est-ce que j'ai dormi. Nous avons quitté le palais de justice à 13h et voilà qu'il est 18h40.

     La porte de la salle de bains s'ouvre et Rayan en sort uniquement vêtu d'une serviette. Je rougis et détourne le regard.

Rayan : enfin réveillée.

Moi : va t'habiller.

     Je remarque un sac contenant des vêtements à mes pieds.

Rayan : ta sœur est passée pour te donner des vêtements au cas où.

Moi : elle est tellement gentille...

     Je souris et prends mon portable pour lui envoyer un message la remerciant tandis que Rayan va se vêtir.

Le Choix Compliqué De Mon Cœur. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant