L'inévitable.

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PDV SCELLIA

     Ça fait déjà une semaine que les congés ont été donnés, ce qui veut dire que les résultats du premier trimestre aussi. Et, tout naturellement, je suis la meilleure. Sans vouloir me vanter.

     Je n'ai parlé à aucun des deux hommes qui ont conquis mon cœur et depuis, je reçois des appels et des messages d'eux. Je les lis, mais ne réponds et ne décroche jamais. Ils viennent souvent, mais Bertha, ma sœur et ma mère leur disent que je ne suis pas là.

     Avec le deuil de mon père qui est après-demain et ce conflit intérieur que j'ai, c'est vraiment impossible pour moi de réfléchir correctement.

     Mais j'ai quand même réussi à mettre quelques idées dans ma tête et à avoir des réponses à certaines questions. Surtout sur mes sentiments pour Rayan.

     Comment ai-je pu l'aimer en si peu de temps?

     Mon cœur l'était, mais mon cerveau ne voulait pas l'accepter pour je ne sais quelle raison peut-être. Et l'attirance que j'ai fini par accepter ainsi que le temps passé avec lui m'ont fait voir les choses en face.

     Et maintenant, me voici à aimer deux garçons.

     Je me demande bien comment je pourrai choisir l'un d'entre eux sans faire de mal à l'autre.

     C'est impossible de ne pas faire souffrir l'un d'eux.

     Mais je veux quand même garder espoir.

     On dirait un film...

     En parlant de film, le nôtre est déjà terminé. Et ouais, on a été rapide, et très. Et ma nouvelle chanson a déjà été très vendue. Plus de cinq millions de disques sont vendus tous les jours. Si c'est pas génial, ça.

     Je soupire en revenant à mon principal problème, quand on frappe soudainement à ma porte. Je sursaute, sortant du lit, ayant peur que ça soit Dean ou Rayan.

??? : c'est moi, Alice.

     Je soupire de soulagement et vais lui ouvrir. Je sursaute et fais un bond en arrière en voyant...

Moi : Rayan? Que fais-tu là?

Rayan : quelle question. Je suis là pour toi.

Alice : désolée. Sur le moment, j'ai flippé et j'ai pas trop eu le choix. Encore désolée.

Moi : c'est pas... C'est pas grave...

     Elle s'incline légèrement avant de partir en courant.

     J'avale difficilement ma salive et porte mon regard sur Rayan. Je le laisse entrer dans ma chambre plus tard, et le fais assoir sur mon lit, moi-même dessus, derrière lui.

Rayan : pourquoi as-tu ignoré mes appels et mes messages en plus de demander à Bertha, ta mère et ta sœur de masquer ta présence?

Moi : je... En fait... Je voulais du temps pour réfléchir à tout. Je ne voulais voir personne et... Je suis désolée pour les appels manqués et les messages auxquels je n'ai pas répondu. J'avais besoin de temps... Et avec le deuil de mon père...

     Il soupire alors que je ramène mes genoux contre ma poitrine et les entoure de mes bras pour ensuite y déposer ma tête, les larmes aux yeux.

Rayan : je me suis inquiété, tu sais?

Moi : désolée...

     Il enlève sa veste et la pose sur le lit ainsi que son écharpe. Puis, il me rejoint, et me prend dans ses bras.

Rayan : tu sais que tu pourras toujours compter sur moi, n'est-ce pas?

Moi : o-oui...

Rayan : alors si tu veux pleurer, fais le. Je serai toujours là pour toi, peu importe où je suis et la distance qui nous sépare. Et si tu veux une épaule sur laquelle pleurer, tu sais comment me joindre.

     Ça me réchauffe le cœur de l'entendre dire cela. Savoir que je ne suis pas seule...

     Inconsciemment, je m'accroche à lui et l'embrasse passionnément. Sa main gauche passe en dessous de mon sweat, se posant sur la peau nue de ma hanche. Je suis parcourue de délicieux frissons à ce toucher et mon cœur commence à faire des siennes en la sentant monter de plus en plus.

     La porte s'ouvre violemment, nous faisant sursauter Rayan et moi, et nous nous séparons rapidement. La voix de ma sœur qui crie sur quelqu'un me fait froncer les sourcils et dès que mon regard est dirigé vers la porte, je pâlis.

Moi : Dean...

     Il a l'air très en colère. Et aussitôt, il se rue sur Rayan qui s'est relevé et lui donne un coup de poing assez violent à la mâchoire.

Moi : Rayan!

     Je me lève rapidement et m'agenouille à ses côtés. Je lui touche doucement la partie frappée, mais cela suffit à le faire gémir de douleur.

Moi : Alice, apporte de la glace, s'il te plaît.

     Je l'aide à se lever et à s'assoir sur le lit avant de me tourner vers Dean, en colère à mon tour.

Moi : non mais qu'est-ce qui t'a pris de le frapper?

Dean : il était en train de t'embrasser, Scellia.

Moi : mais c'est mon petit ami! Il en a parfaitement le droit!

Dean : mais c'est moi celui que tu aimes, oui ou non?

Moi : putain Dean, tu connais ma situation.

Dean : tu ne t'es toujours pas décidée, c'est ça?

Moi : tu crois que c'est facile, peut-être? Essaie de choisir entre deux choses que tu aimes et on verra après.

     Alice est de retour avec la glace, le souffle court, preuve qu'elle a couru.

Moi : merci Alice.

     Elle me donne la poche de glace et hoche la tête, choquée, alors que je m'assois sur le lit et applique doucement la glace sur la mâchoire de Rayan.

Moi : je suis désolée...

Rayan : c'est pas grave, c'est pas de ta faute.

Dean : tu préfères vraiment quelqu'un qui a six ans de plus que toi à moi?

Moi : ce n'est pas question d'âge, Dean.

     Rayan me prend la poche des mains et la presse contre sa mâchoire en disant :

Rayan : moi au moins, je suis mâture.

Dean : je ne suis pas attirée par de jeunes ados de six ans de moins que moi, au moins.

Moi : bon sang, arrêtez. C'est exactement pour cela que je ne voulais pas que vous vous rencontriez.

Dean : tu avais peur que je défigure le visage de ton sugar daddy?

Moi : faudrait déjà que tu apprennes à en reconnaître un. Il a 23 ans, Dean. Et on ne t'a jamais dit qu'en amour l'âge ne compte pas?

Dean : franchement, je ne vois pas ce que tu lui trouves.

Rayan : moi non plus je ne vois pas ce qu'elle trouve à un type impulsif comme toi.

     Mon Dieu, que vais-je faire?

Le Choix Compliqué De Mon Cœur. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant