Enterrement et dispute.

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Dimanche, 13 Décembre.

PDV SCELLIA

     Je suis assise sur le lit de ma chambre, vêtue de noir. C'est aujourd'hui que mon défunt père se fait enterrer. Honnêtement, je n'ai pas le courage de sortir d'ici. D'aller voir le corps inanimé et terne de mon paternel et encore moins de voir les larmes que verseront Bertha, ma mère et ma sœur.

     Je sors de mes pensées en entendant un coup à ma porte. Cette dernière s'ouvre légèrement et la personne responsable du coup passe sa tête dans l'espace qu'elle a créé.

Alice : Scellia, tu ne viens pas? Ça va bientôt commencer. Tu auras sûrement quelque chose à dire...

     Je lui tends une lettre. Elle entre et la prends.

Moi : lis la pour moi une fois là-bas. Je n'ai pas vraiment la force d'y aller. Pas pour le moment.

     Elle me regarde avec une certaine tristesse avant de hocher la tête et de s'en aller.

     Je retombe sur mon lit, les larmes coulant à flot.

     Putain... Ça fait mal. En même temps, c'est normal, pas vrai?

     Je ne me suis jamais bien entendue avec lui avant mais... Il restait quand même mon père.

     Après plusieurs minutes ou heures, je ne sais pas, un autre coup se fait entendre. Je relève la tête de mes draps et nettoie mes larmes avant de me relever.

     La porte s'ouvre sur Rayan, et je ne dis même pas un mot que je suis déjà dans ses bras. Je n'ai d'autres choix que de fondre à nouveau en sachant que mon père est déjà six pieds sous terre.

Rayan : ça va aller. Je suis là, d'accord?

     Je hoche la tête, puis nous nous asseyons sur le lit en silence.

Rayan : pourquoi tu n'étais pas là?

Moi : je pouvais pas. C'était trop difficile...

     Je pose ma tête sur son épaule, les larmes roulant toujours sur mes joues.

Rayan : il a dû être triste de ne pas te voir à son dernier jour sur cette terre.

Moi : arrête.

     Il passe un bras autour de ma taille et la porte s'ouvre soudainement.

??? : j'aurai dû m'en douter.

     Dean...

Rayan : ce n'est pas le moment de nous disputer.

     Merci Rayan.

     Je n'entends plus rien, et sens le matelas s'affaisser à ma gauche.

Dean : désolé. Mais j'aime pas vous voir ensemble.

Rayan : tu n'as qu'à t'en aller.

Dean : toi, va-t-en. Monsieur je sais tout.

     Je me sépare en vitesse de
Rayan en criant :

Moi : arrêtez! Respectez un peu ce jour au lieu de vous disputer.

     Je les fusille du regard et tous les deux baissent la tête, désolés.

     Je me calme après quelques minutes et souffle.

Moi : vous m'énervez parfois.

Dean : c'est lui qui commence.

Moi : c'est faux. C'est toujours toi qui le provoques.

Dean : il n'a qu'à rester éloigné de toi.

Moi : il aurait bien pu te dire la même chose.

Dean : tu le défends, n'est-ce pas?

Moi : je ne défends personne. Je fais un constat. C'est différent.

     Il semble vraiment en colère, puisqu'il se lève, furieux, et s'en va.

Rayan : désolé. C'est à cause de moi, tout ça.

Moi : arrête de te sentir coupable. C'est pas la première fois qu'on se dispute.

Rayan : je ne parle pas de ça. Si je n'étais pas revenu vers toi, ta vie aurait été plus simple.

Moi : Rayan... Ce n'est pas à cause de toi. Tu n'as pas à te sentir coupable de quoi que ce soit. Je t'aime autant que lui, point. Personne n'est la cause d'une quelconque chose.

     Je l'embrasse après lui avoir dit ça, mais me sépare rapidement de lui.

Moi : j'ai un peu sommeil. Tu rentres à quelle heure? J'espère au moins me réveiller quand tu seras encore là.

Rayan : j'ai réussi à me libérer pour toute la journée d'aujourd'hui. Je risque même de dormir ici.

Moi : avec moi, hein?

Rayan : si ta mère accepte.

Moi : pourquoi elle devrait dire si tu peux dormir avec moi ou pas?

Rayan : c'est ta mère, Scellia.

Moi : mais c'est pas la première fois qu'on dort ensemble.

Rayan : c'était chez moi.

Moi : et alors? C'est pareil.

Rayan : pas complètement. Tu étais sous ma responsabilité. Et s'il t'arrivait quelque chose, j'en aurais été tenu responsable.

     Hm?

     Je souris mystérieusement et demande d'une manière sensuelle :

Moi : comme quoi? Un exemple, s'il te plaît.

     Sa respiration se coupe momentanément et ses yeux vert empire se braquer sur mes lèvres en même temps que ses pupilles se dilatent.

     J'adore jouer avec lui. Et j'adore aussi la couleur de ses yeux.

Rayan : ne tente pas le diable, Scellia.

Moi : pourquoi? Je pensais que j'étais ta diablesse.

     Il capture mes lèvres dans un baiser tendre et passionné. Je décide de mener la danse cette fois et c'est moi qui demande l'accès à sa bouche. Il me l'offre et j'y infiltre ma langue pour un baiser langoureux et sauvage. Je le force à se coucher, et lui monte dessus alors que je sens ses mains se poser sur mes hanches.

     À ce rythme, n'importe quel couple déraperait. Sauf nous. Il sait parfaitement que je ne suis pas prête pour ce genre de chose et moi je sais qu'il tient trop à moi, pouvant parfois être pire qu'un papa poule, pour aller plus loin en plus de me considérer encore comme trop jeune.

     Lui, c'est un petit ami parfait.

     Je sais que je peux aveuglément lui faire confiance. Je sais qu'il me restera fidèle, peu importe ce qu'il se passe. Du moins, je l'espère.

     Nous nous séparons par manque de souffle et nous regardons dans les yeux.

     Malgré qu'il préfère me préserver des choses qui ne sont pas encore de mon âge, une flamme très ardente brille dans son regard. Il se retient vraiment beaucoup, lui.

     Il ferme les yeux, et souffle.

Rayan : je vais y aller, je crois.

Moi : déjà?

Rayan : je ne pars pas. J'aide juste ta mère avec les invités.

Moi : d'accord... Mais as-tu des vêtements pour demain?

Rayan : oui, ne t'en fais pas. Je te laisse te reposer maintenant.

     Je descends d'au dessus de lui, et il m'embrasse le front avant de se lever et de sortir de la chambre.

    Je me couche correctement et ne tarde pas à trouver le sommeil, des larmes naissant à nouveau en pensant à mon père.

Le Choix Compliqué De Mon Cœur. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant