Togachaco

Chapitre 12

⚠️flash back de Toga⚠️

Pourquoi le reflet dans le miroir ne lui correspondait pas ?
À qui appartenait ces cheveux lâchés, savement coiffés ?
Cette uniforme parfaitement repassé ?
Ce sourire calme et heureux ?
"Heureux", la bonne blague...
Cette image flou dans la glace n'était définitivement pas elle.
Un mirage.
Un masque construit de toutes pièces par tous ces gens qui voulait toujours voir ce à quoi ils s'attendaient :
Son père, pour qui elle n'était qu'un bibelot acheté à contre cœur. Pour qui elle devait être discrète et silencieuse.
Sa mère qui voulait absolument sa fille "normal".
Les professeurs qui demandaient à se trouver devant une élève modèle.
Les autres élèves et leurs lois d'adolescents débiles. Rejoignaient les "populaires" seulement ceux qui étaient drôles, bien habillés, intéressés par les garçons, par la mode, par le tout nouveau modèle de téléphone...
Dans ce monde parfait la normalité était synonyme de réussite. Syndrome de la conformité.

Toga prit de l'eau dans ses mains. Des gouttes de sueur coulaient de son front au lavabo.
Pourquoi elle n'y arrivait plus ?
À faire semblant d'être comme les autres ?
Pourquoi n'était elle pas normale ?

Elle regarda l'eau dans ses mains, dans cette petite vasque se reflétait encore ce faux reflet.
Elle cligna des yeux.
L'eau était passé au pourpre et était maintenant un liquide visqueux dont l'odeur prenait à la gorge.
L'hémoglobine vermeille coulait entre l'interstice de ses doigts.
Elle s'écarta d'un coup des lavabos, lâchant le liquide de ses mains tachées. Elle s'effondra sur le sol carrelé des toilettes du collège.
Quand elle rouvrit les yeux, ses mains étaient à nouveau vierges de toutes traces. Encore à peine mouillées de l'eau qu'elles avaient abritées.

Elle se releva avec difficulté.
Remplie de peur à l'idée des visions qui l'attendaient la prochaine fois qu'elle clignerait des yeux.
Elle n'osait par réouvrir le robinet pour se rincer le visage, terrifié que ce ne soit pas de l'eau qui en sorte.
Elle aurait aimé vomir.

Dire que de base elle était venue ici pour fuir ses (ex) amis...
Elle ne s'en rappelait même plus : qu'avait elle fait de mal pour devenir la risée de ces filles ?
Oh.
Oui.
Elle avait oublié qu'être normal sous-entendait toujours aimer ceux à qui on s'attendait.
Les garçons aiment les filles.
Les filles aiment les garçons.
Les petites filles modèles n'aiment pas les autres filles.
Les petites filles modèles ne peuvent pas aimer d'une façon si contre nature.
Pourquoi n'était elle pas cette petite fille modèle ?
Pourquoi son coeur et ses pensées n'en faisaient qu'à leur tête ?
Pourquoi ?
Elle eut un léger goût de sang dans la bouche qu'elle éloigna aussitôt.

  Une petite fille modèle ne devrait                 pas aimer l'odeur du sang.

Toga massa sa joue endolorie par les coups. Elle aurait pleure si elle ne s'était pas sentie aussi vide.
Elle se regarda à nouveau dans le miroir ( Tatakae Tatakae) (désolé) et pendant quelques secondes ce ne fût pas son faux sourire qu'elle vit mais un vrai. Un qui laissait entrevoir ses canines tandis que du sang qui ne lui appartenait pas coulait du coin de sa lèvre.
Le reflet fut à nouveau remplacé par cette inconnu au masque souriant
Mais, à présent...
Le masque avait commencé à se fendre.
Première brisure.

⚠️Fin du flash back si vous aviez pas deviné ⚠️

Toga se réveilla en sursaut, les larmes aux yeux.
Dabi la secouait pour la réveiller.
Il avait l'air franchement inquiet mais dès qu'elle ouvrit les yeux son visage redevint de marbre.

- Tu hurlais dans ton sommeil.

Elle ne parvenait toujours pas à ce calmer.
Sa vision passait au rouge.
Non !
Depuis qu'elle était avec Ocha elle n'avait plus ressenti ce désir pour le sang mais les mauvais souvenirs venaient de réouvrir une vanne pendant quelques secondes.
Elle continuait à tressauter, à trembler et Dabi regardait impuissant sa sœur de substitution faire une crise de panique.
Twice et Spinner surgir dans l'encadrement de la porte.
(Spinner jouait probablement aux jeux vidéos à 2 h du mat' mais la n'est pas le sujet.)

-Tout va bien ? J'ai entendu quelqu'un crier ! Qu'est ce que vous foutez comme boucan à 2 h du mât' !?

-C'est Toga ! Je ne sais pas ce qu'elle a !

Toga continuait à s'enfoncer dans le tourbillon noir de ses souvenirs.
Plus elle ouvrait la bouche moins elle arrivait à inspirer.
Sa gorge lui donnait l'impression d'être remplie de ses remords. Elle entendit son cou pour chercher l'air qui lui manquait tant. Son esprit lui laissait entrevoir des tâches qui polluaient sa vision, des tâches rouges à l'odeur TROP reconnaissables.
Elle revit le visage dégouté de sa mère, le seul visage qu'elle ne lui avait jamais montré depuis la découverte de son alter.

- Excuse moi, maman ! S'il te plaît, aime-moi ! Pourquoi tu ne peux pas m'aimer !?

C'est à peine si elle sentit Twice qui la prenait dans ses bras.
Dabi qui tentait de réchauffer ses membres grelottants avec son alter.
Spinner qui lui chuchotait des histoires drôles à l'oreille, tentant de couvrir sa propre panique.
Compress qui lui tenait fermement la main.
Kurogiri qui courait d'un coin à l'autre de la pièce comme une maman affolée.
Même Shigaraki finit par se montrer. Il resta dans son coin, ne sachant pas comment aider la jeune et ayant peur d'empirer la situation. Les yeux fixés sur ses propres souvenirs.

Il fallut 2h et plusieurs mentions d'Ochaco par Twice pour qu'elle se calme. Fatiguée et heurtée par cette nuit d'enfer elle s'endormit finalement, emportant le visage bienveillant d'Ochaco pour éloigner les cauchemars.
Les autres membres de la ligue ne dirent pas un mot, ici, chacun avait son bagage de traumas.
Pourtant, les grands tueurs, crains par le Japon tout entier, restèrent près de la jeunette et s'endormirent les un sur les autres dans son lit.

-Tu ne vas pas dormir avec eux, toi aussi ?

Demanda Kurogiri à Tomura. Celui-ci lui jeta un regard noir.

-Je ne me mélange pas aux pions !

Kurogiri acquiesça mais ne put s'empêcher de sourire en partant dans son portail. Son jeune maître ne faisait aucun signe de rejoindre sa chambre et restait, assis, à veiller sur les autres en silence.

-Bon ce n'est pas tout ça, mais j'ai des pancakes à faire.

Pensa l'homme fumé.

(Oui il fait des pancakes à 4h le matin, un problème)

L'image qui m'a inspiré la première partie du chapitre

Et juste mamagiri ✨