Vous savez ce qui m'agace le plus le jour de la rentrée ? Le stress.
Ça a beau être ma huitième année dans cet établissement, une rentrée n'a jamais été semblable à la précédente. Toujours des imprévus dans les normes pourtant si bien cadrées d'ici.
Et ce n'est pas tant le réveil à 6h30 qui m'emmerde en fait, c'est de devoir prendre conscience, en devinant la chambre de l'internat dans la pénombre, qu'on est repartis pour une année scolaire atypique. Mention spéciale cette année : c'est la dernière. Ça me rendait presque triste, je connais cet établissement comme ma poche depuis que j'ai 11 ans. Je m'y suis attaché, mine de rien.
Mes quatre collègues de chambre, accessoirement mes meilleurs amis, ne sont pas encore réveillés. Dans mon coin tout à gauche de la chambre, je m'étire et lâche quelques jurons à voix basse avant d'éteindre l'alarme de mon téléphone. Je m'y reprends à plusieurs fois avant d'enfin réussir à le désactiver.
Je tourne la tête en soupirant vers le mur à ma gauche, où se trouvent les deux fenêtres de la chambre. La plus proche de moi est à peine un mètre au dessus de mon lit. Je perds mon regard sur les volets qui laissent passer un léger filet de lumière dans la chambre, me permettant de deviner les formes autour de moi. Nolan, qui est quasiment en face de moi, n'a pas l'air d'avoir été très perturbé par mon alarme. Je m'étire à nouveau les bras avant d'entendre un :
- Florian ? T'es réveillé ?
Je sens un petit sourire effacer mon expression peu aimable du matin. C'était la voix fatiguée et de bas volume de Max', mon meilleur pote. Par rapport à moi, il est en diagonale à droite, à côté de Nolan.
- Ouais. Répondis-je à voix basse.
- Toujours nous deux, dit-il en riant doucement, on allume la lumière ?
- Vas-y, si tu veux te faire insulter.
J'entends son lit craquer un peu et je regarde sa silhouette se déplacer jusqu'à la porte de la chambre, à ma droite, tout au fond. Il appuie sur l'interrupteur et, même en m'y attendant, j'ai retenu une insulte.
J'entends Max rire doucement, et je relève la tête vers celui que, maintenant, je vois clairement. Ses cheveux décolorés en blanc ne sont étrangement pas autant décoiffés que moi. Son pyjama est toujours aussi sobre, et il a évidemment ses gants de protection thermique, obligatoires dans sa section.
Il attrape ses lunettes sur sa table de nuit et les pose sur son nez avant de me dire, élevant un peu plus la voix :
- Faudrait réveiller les trois marmottes, ils ont même pas capté la lumière, c'est pas croyable.
Je hoche la tête et me mets sur mes pieds à contre cœur. On entend Harry râler d'une voix étouffée, la tête enfouie dans son coussin. Il finit par se réveiller en nous lançant un très aimable :
- Quelle heure il est ??
- 6h37, répond Max en ouvrant l'unique porte grinçante de son armoire.
Je ne vois pas vraiment Harry de là où je suis vu qu'il est enfoncé dans son lit et qu'Ezio, qui est entre nous deux, me le cache un peu. Ce dernier dort toujours paisiblement, d'ailleurs.
Je me charge d'ouvrir le volet mécanique de la fenêtre à côté de moi, puis je vais ouvrir celle à côté de Nolan. L'agitation naissante a l'air d'enfin le faire réagir, et ses petits yeux finissent par me scruter d'un air soulé et à peine réveillé :
- C'est l'heure... ?
Je hoche la tête et il lâche un soupir avant de mettre ses mains sur ses yeux d'un air exagérément désespéré.
Je regarde à nouveau vers l'entrée de la chambre, où Harry est sur ses pieds. Il nous dit en se frottant les yeux, ses cheveux bruns décidément bien en bordel :
- J'vais pisser...
Personne ne lui répond et il sort dans le couloir pour se rendre aux toilettes les plus proches.
Nolan finit par se lever d'un air vraiment blasé, il se frotte les yeux à son tour et jette un regard étonné vers Ezio :
- Mais il est pas possible, c'est quoi ce sommeil de plomb ?!
- C'est de pire en pire au fil des ans, répondis-je avant de faire le tour de mon lit pour aller devant mon armoire.
J'ouvre la porte grinçante et bâille avant d'attraper le cintre, marqué "Florian Dargos", qui supporte mon uniforme. J'attrape le bas qui est plié sur une des étagères, puis je prends un nouveau caleçon et de nouvelles chaussettes dans l'étagère d'en dessous.
Le temps de tout poser sur mon lit et de me retourner vers Max qu'il a déjà enfilé sa combinaison thermique. On pourrait croire à une combinaison de surf, mais elle sert en fait à contrer les effets néfastes de son pouvoir : la maîtrise de la glace.
Max fait partie de la section Elements, qui porte bien son nom. Alors qu'il enfile son pantalon orange, témoin de son uniforme aux couleurs de sa section, Harry revient dans la chambre. Il projette d'aller s'habiller aussi mais reste planté en regardant Ezio :
- Personne l'a réveillé ?
J'enfile mes bas en répondant sans grande conviction :
- T'as qu'à le faire.
Il s'exécute et s'avance à côté de l'Italien au sommeil de plomb. Il lui secoue l'épaule mais il n'y a aucune réaction. On pourrait presque le croire dans le coma si on n'avait pas l'habitude.
À force d'insister, on finit par entendre Ezio râler. Il est réveillé, mais encore loin d'être levé.
Mon pantalon rouge enfilé, je m'attaque à mettre la chemise rouge pâle.
De son côté, Nolan a enfin commencé à s'habiller. Comme on est dans la même section, la section Body, il a le même uniforme que moi. Harry finit par aller faire comme nous et enfiler son uniforme bleu foncé et blanc de la section Mental. J'enlève mon costard rouge et blanc du cintre et je me retourne vers Ezio :
- J'te rappelle que t'as une combinaison thermique à mettre, tu vas encore être en retard.
Il râle en inventant un dialecte type homme de néandertal, se couvre le visage avec ses mains gantées, comme Max. Il est aussi en Elements, et il est l'opposé de mon meilleur ami puisqu'il maîtrise le feu.
Je galère à mettre ma cravate rouge et c'est encore une fois Max qui vient m'aider, lui qui la noue sans problème depuis quasiment la 1ère Année.
VOUS LISEZ
L'EFASP - Première partie
Teen Fiction/!\ Histoire en réécriture /!\ 7/35 L'EFASP ? L'Ecole de Formation des Apprentis aux Super Pouvoirs. "C'est déjà compliqué de gérer les déboires amoureux, les embrouilles entre potes et autres problèmes d'ados. Alors quand, en plus de ça, les adole...