3️⃣3️⃣ ▪︎ Jeu. 30 Décembre

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14h06

On sort à peine de table, chez moi, à cette heure-ci. C'est déjà la fin de la deuxième semaine des vacances et à part Noël, j'ai pas foutu grand chose.
Max arrive bientôt à la maison et il dort ici jusqu'à demain matin, quand ma mère nous emmènera tous les deux à la gare. C'est un sacré bordel à base de 9h de train, avec deux correspondances, puis on rejoindra Raphaël et Gabin à Aix-en-Provence pour aller en voiture jusqu'à chez Ezio... Mais j'ai si hâte que le trajet me ferait presque plaisir !
Pendant que ma mère panique pour que la maison soit propre dans chaque centimètre carré comme si Max en avait quelque chose à foutre, mon père débarque dans ma chambre sans toquer :
- Eh Florian. On installe le lit ?
Je me lève en acquiescant alors qu'il part chercher le matelas gonflable dans le garage. Samuel passe la porte de ma chambre avec un petit air curieux :
- Vous faites quoi avec papa ?
- On va installer le lit pour Max.
- Aaaah...
Il s'assoit donc sur le mien et quand notre père revient avec le carton du matelas gonflable, il relève les yeux vers moi :
- Ce serait possible que tu viennes m'aider ? Bordel Florian, je te demande pas grand chose.
- Pardon, pardon...
Je viens donc pour déplier le matelas avec lui, avant de m'accroupir pour attraper le gonfleur dans le carton. Je le branche et le bordel que ça fait était franchement chiant.
Une fois le matelas a priori gonflé, Samuel s'est jeté dessus sans une once d'hésitation. Il s'est pris une réflexion de la part de notre père avant de partir bouder.
- Bon voilà, tu fais le lit ?
Je hoche la tête en partant chercher des draps et un coussin dans la buanderie, et j'entendais en même temps ma mère râler que la maison ne sera jamais propre à temps.
Mon père passe dans le couloir et s'arrête devant la porte entrouverte de la buanderie pour me regarder. Il tapote sur sa montre et me lance :
- Allez grouille, c'est bientôt l'heure.
Je me dépêche donc de retourner dans ma chambre et d'aller mettre les draps, la couverture et le coussin sur le matelas gonflable.
J'ai à peine le temps d'aller prendre mon téléphone sur mon lit que ma mère crie depuis la cuisine :
- Oh lala, Florian ils sont là !! Florian ! FLOR-
- OUI j'ai entendu, râlais-je en sortant dans le couloir.
Je frotte la saleté que j'ai sur mon sweat avant de sortir du couloir, de traverser le salon et d'aller ouvrir la porte d'entrée.
La voiture blanche garée à côté des deux de mes parents m'a fait réaliser qu'en effet, ils étaient arrivés.
Max est descendu du côté passager avec un sac à dos dans la main. Il m'a fait un geste en guise de bonjour, que je lui ai rendu avant de lever les yeux vers le blond qui sortait du côté conducteur. Antoine, le grand frère, ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu.
Il ferme sa voiture et regarde Max, puis moi :
- Oh salut Florian ! On est à l'heure ?
- Salut, ouais nickel.
Il hoche la tête et laisse son petit frère s'avancer en premier. Max me serre la main et je me décale pour qu'il entre dire bonjour à ma mère qui l'attend.
Antoine me tend la main, je le salue et il remonte ses lunettes de soleil sur sa tête en me disant :
- Bah dis-donc, on s'est pas vus depuis un bail.
- Ça c'est sûr.
Il salue ma mère derrière moi, mais celle-ci lui lance :
- Mais entre Antoine, entre !
Je me pousse donc pour qu'il entre en premier, puis je referme la porte derrière moi. Quand les deux enlèvent leurs chaussures, mon père débarque dans l'entrée et leur lance :
- Oh mais non, pas besoin de les enlever. Et bonjour !
Il leur serre la main à tour de rôle avant de dire à Max de poser son sac dans ma chambre. Ce dernier me jette donc un regard signifiant "Je te suis".
C'est vrai que depuis le début, à cause de ses parents et des 3h de route nous séparant, il a dû venir trois fois ici grand maximum.
Il me suit donc dans ma chambre avant de poser son sac sur le matelas en soupirant :
- Sache que j'ai failli ne pas venir.
- Quoi ? Pourquoi ?
- Au dernier moment ma mère a décidé que finalement j'allais plus chez Ezio et que je restais avec eux.
- Hein ??
- Bon heureusement Antoine était là, il s'est un peu pris la tête avec elle, et finalement elle a plus eu trop le choix mais...
Je lève les yeux au ciel :
- En plus c'est débile, vu que c'était prévu qu'Antoine t'emmenait, ça leur changeait rien.
- Bah ouais je sais, mais selon ce que j'ai entendu elle voulait pas qu'il fasse le trajet juste pour moi, en gros.
- Sympa.
- Du coup il lui a dit qu'il faisait ce qu'il voulait, que de toute façon c'était lui qui payait son gazole, que c'est sa voiture enfin tu vois. Mais si tu veux mon avis, c'était surtout qu'elle voulait me faire chier et m'empêcher de venir, parce que tout le monde y va.
- C'est pas possible putain, vivement que tu coupes les ponts.
Il hoche la tête et remet ses lunettes en place sur son nez. Il fouille dans son sac et me dit en même temps :
- Au fait j'ai ça pour tes parents.
- Ah bah viens, on va aller leur donner.
Il sort une boîte de chocolats d'un petit sac isotherme et me suit à nouveau dans le couloir.
En revenant dans le salon-salle à manger, Antoine était assis à boire un café et discuter avec mes parents. J'ai tenté d'interrompre ma mère, qui regardait Antoine d'un air hyper intéressée par sa vie parfaite :
- Eh maman, euh y'a...
- Qu'est ce qu'il y a ?
- Max a un truc pour vous.
- Oh mais c'est adorable, fallait pas...
Elle lui refait la bise et il sourit doucement en lui donnant la boîte.
Ma mère pose la boîte sur la table et l'ouvre doucement en proposant des chocolats à tout le monde. C'est sans trop hésiter que je me suis avancé pour en piocher un ou deux.
Max n'a pas osé faire de même, puis nous avons tourné la tête vers le couloir quand mon frère est sorti de sa chambre. Il avait visiblement enfin fini de bouder, mais vu sa tête en aperçevant Max et Antoine, il avait déjà oublié que des invités devaient venir.
Il est donc venu timidement dans le salon et a salué les deux frères avant de venir piquer des chocolats.

L'EFASP - Première partieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant