1️⃣5️⃣ ▪︎ Sam. 2 Octobre

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8h09

Ça fait maintenant une heure qu'on est réveillés, et cette heure a été très speed puisqu'il a fallu tout installer. Il est déjà 8h, et les premiers visiteurs arrivent.
La moitié des 8èmes années sont occupés avec les installations en tout genre, tandis que je me contente d'attendre ma famille.
Ezio est au stand des boissons, par exemple, qui est juste devant l'internat garçon.

Je reçois un message de mon père, et j'ai à peine le temps de cliquer dessus que Max soupire :
- Tes parents vont encore me poser des questions sur les miens ?
- Non, dis-je en tournant la tête vers lui, je leur ai dis d'arrêter de faire ça. J'ai dû leur expliquer mais bon, au moins, ils savent.
- Ah, merde, maintenant je vais leur faire pitié...
- Mais non.
Je lis le message de mon père, avant de reprendre à voix haute :
- Ils arrivent à la gare, donc le temps d'arriver... ouais, d'ici 20 minutes.
Il hoche la tête, sort ses lunettes de son nez et frotte un verre avec sa manche. J'entend des pas derrière nous et j'aperçois Ezio, deux canettes de Coca dans les mains :
- Les gars, elles sont invendables, vous les voulez ?
- Pourquoi invendables ?
- Sarangos nous a dit que si elles avaient un défaut, c'était invendable. Elles sont tombées donc elles ont un bon shoot, et sont sûrement bien secouées. Mais bon, vous allez pas vous empoisonner.
Max remet ses lunettes avant de regarder l'italien d'un air blasé :
- Tu bois souvent du Coca à 8h du mat' ?
- Pas trop, mais je me disais que peut-être... Bon tant pis, ça me faisait chier de les jeter.
- Propose à d'autres, peut-être.
- Ouais. Vos parents arrivent ?... Enfin, tes parents, désolé Max.
Je hoche la tête, il répond "moi aussi" et repart vers son stand de snacks, digne d'une fête foraine. En temps normal, Gabin aurait été son coéquipier, mais il est actuellement occupé avec ses répétitions pour la scène de ce soir.
Max pousse un long soupir en voyant des parents et des jeunes élèves se retrouver. C'est tristement qu'il me lance :
- Tu te rends compte, ils seront pas venu une seule année. Ils en ont rien à foutre de moi, je suis sûr qu'ils seraient venus pour Antoine.
- De toute façon, tu peux pas y faire grand chose, j'pense que tu vas devoir vivre sans eux pour éviter de souffrir encore plus.
- C'est sûr. Et comme je t'ai dis, je coupe les ponts dès que j'ai trouvé un appart' l'été prochain. J'espère que...
Il soupire, puis reprend la voix tremblante :
- J'espère juste que vous serez encore là pour moi, enfin au moins toi. Je supporterai pas d'être seul au monde.
- Mais bien sûr qu'on sera là pour toi, même si on se verra plus autant, j'suis pas du genre à laisser tomber les gens.
Il hausse les épaules et continue à regarder les arrivées.
Soudain, on me tapote l'épaule. Je tourne la tête et croise le regard d'Erwan :
- Salut Flo. Je peux te demander un service ?
- Carrément.
- Nickel. Tu pourrais me donner le nouveau numéro de Nolan ? On a besoin de lui pour les chaises, dans la salle de spectacle.
Je sors mon téléphone, et cherche Nolan avant de demander :
- Il a le droit d'utiliser son pouvoir ?
- Ouais, on a demandé, juste aujourd'hui.
Je lui dicte le numéro et il me remercie. C'est vrai que Nolan a changé de téléphone en août, et qu'il n'a pas forcément prévenu tout le monde.

8h39

- Je crois que y'a tes parents.
Je redresse la tête de mon téléphone et essaie de balayer la petite foule du regard. Je ne sais pourquoi, mais je stresse.
Comme ils venaient vers nous en faisant de grands signes de bras, j'ai pas mis beaucoup de temps avant de les remarquer. Mon petit frère s'est mis à courir en ma direction avant de me faire un câlin sans freiner. Il m'a fait reculer de quelques centimètres, mais j'ai rigolé. Ce petit blond est toujours aussi discret.
J'ai relevé la tête et ma mère s'est exclamée avec l'engouement d'un enfant à Noël :
- Bonjour les garçons !
- Salut m'man !
- Bonjour..
Elle m'a fait la bise, tout en tapotant sur la tête de Samuel pour qu'il me laisse respirer. Mon père, beaucoup plus neutre, m'a aussi dit bonjour avant de saluer Max.
Ma mère a tapoté sur mes épaules, avant de tirer un peu sur ma cravate. J'ai râlé et elle a rigolé :
- Mais tu mets tout de travers !
- Mais on s'en fout... D'ailleurs c'est Max qui met ma cravate.
- Ouais, répond ironiquement celui-ci, d'ailleurs va falloir que t'apprenne à le faire.
Je lui fous un coup dans l'épaule et un petit sourire se dessine sur ses lèvres. Samuel prend ma main avant de pointer l'autre vers le jeu de chamboule-tout, qu'Harry et Ugo étaient en train d'ouvrir.
- Tu m'y emmènes dis ?
- Euh, ouais, dis-je en jetant un regard à mon meilleur pote.
Mes parents me disent qu'ils vont dire bonjour aux autres parents, et que du coup ils nous laissent mon frère. Ça faisait longtemps que j'avais pas fait baby-sitter de cette pile électrique.
Max n'a pas l'air super à l'aise avec les enfants, mais il supporte à peu près mon frère. Enfin, comme s'il en avait le choix, puisque Sam est fan de lui comme de moi.

L'EFASP - Première partieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant