1️⃣1️⃣ ▪︎ Mar. 21 Septembre

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13h02

Après une matinée chargée en cours, on avait tous super faim. Assis à notre table favorite, dans les places habituelles, on dégustait nos pâtes carbo.
- Hé, lance Nolan d'un coup, on fait encore du hand' en sport ?
- J'imagine, répond Harry en haussant les épaules.
Il se penche pour récupérer son sac et l'ouvre en disant :
- Et merde, j'ai oublié mes chaussures de sport à l'internat.
- Moi j'ai même pas pris mes affaires, reprend Nolan, donc on ira ensemble si tu veux.
- Ouais, ça marche.
Ezio est silencieux depuis ce matin, du moins dans les cours où il était avec moi. Même en Option, il ne m'a quasiment pas adressé la parole. Les jours de bad arrivent, me diriez-vous.
J'espère que le sport lui remontera le moral, lui qui a toujours besoin de se dépenser car il frôle l'hyperactivité.
Je mord dans ma pomme et regarde Max, qui pèle son orange avant de commenter :
- J'ai pas franchement envie de courir, je vous avoue. En plus je dois enlever mes lunettes pour jouer et j'y vois que dalle.
- Tu peux pas les garder ?
Lui demande Kally en mangeant tranquillement son yaourt.
- Je peux oui, mais comme les gars sont tous des bourrins... et surtout au hand, on va encore me les péter. Puis le prof demande toujours à ce que je les enlève, donc bon.
Harry s'essuie avec sa serviette et se sert de l'eau en regardant Max :
- Mais t'y vois vraiment rien ?
- Bah disons que j'y vois à un mètre, après c'est flou.
- Ce qui est moyen pratique pour courir du coup. Tu peux pas prendre les lentilles ?
Max hausse les épaules, en galérant toujours avec son orange :
- Ça dépend. Si c'est que pour le sport, ça me servirait à rien, ça me ferait plus chier qu'autre chose de devoir les enlever et les remettre. Et si c'est pour remplacer les lunettes... Ouais non. Déjà que j'aime pas ma gueule sans lunettes, non ce serait trop galère.
Harry fait une tête signifiant "ça peut se comprendre" et boit enfin son verre d'eau.

13h35

De retour dans la cour, Ezio est toujours aussi silencieux. J'essaie de le faire parler mais il ne me répond qu'avec des faux sourires et des "mais si ça va" qui ne me prouvent rien de bon. Après avoir forcé un peu, il soupire et me dit à voix haute :
- Arthur ne me regarde même plus, en fait.
Tout le monde s'arrête de parler, et tous ceux qui n'étaient pas au courant de la situation regardent Ezio d'un air étonné.
- Comment ça ? Demande Harry en se préparant à partir vers l'internat.
- Rien, t'inquiète, ça va passer.
- Si tu le dis.
Ils partent vers l'internat et je sens qu'Ezio tremble. Il ne reste plus que Kally, Max et moi avec lui. On est tous les trois au courant, et Kally lui lance doucement :
- Ça va s'arranger, hein ?
- Je sais pas, reprend t-il d'une voix tremblante, il y a deux semaines il était collé à moi et là il m'évite... Je comprend plus rien, je sais pas quel genre de lavage de cerveau lui font ses parents mais... C'est pas le Arthur que je connais...
- Je comprend que c'est dur, reprend Kally, et pour lui ça l'est sûrement aussi...
Max enchaîne, en remettant correctement sa cravate :
- Les parents peuvent t'influencer dans tes choix persos si tu t'entends bien avec, moi je vais couper les ponts avec les miens... Mais Arthur doit sûrement favoriser l'entente familiale...
- J'aimerais bien au moins qu'il m'en parle, là il fait tout dans mon dos et s'éloigne de plus en plus... J'ai vraiment peur qu'il me quitte.
- Mais non, répondis-je pas vraiment sûr de moi, t'inquiète il fera pas ça.
- J'aimerais que vous ayez raison...
Je soupire et Kally le regarde quelques secondes avant de me faire signe "ça va pas du tout". Je hoche la tête et elle lui frotte doucement le dos, alors qu'il plonge sa tête dans ses mains. Sa respiration s'accélère et Kally lui dit doucement :
- T'as le droit de pleurer, t'inquiète, ça va aller...
- J'en peux plus... Je veux pas le perdre...
- On te comprend, nous, t'inquiète pas, je sais que c'est difficile mais essaie de penser à autre chose...
Il renifle et relève la tête, les yeux rouges et la mâchoire tremblant doucement.
- Par...pardon...
Max le regarde en souriant doucement :
- Y'a pas de soucis, ça arrive à tout le monde.

L'EFASP - Première partieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant