1️⃣7️⃣ ▪︎ Mar. 12 Octobre

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7h55

Comme prévu et malheureusement, aujourd'hui on commence par deux heures de sport.
Les nouveaux uniformes font l'unanimité, au fait.
On est dans les vestiaires en train de se changer, et personne n'a l'air très motivé... à part Nolan. Il sautille déjà partout en nous disant de nous dépêcher.
Heureusement le prof nous fait jouer dans le gymnase et pas dehors, sinon on l'aurait sûrement tous maudit, en raison de ce froid matinal.
Max essuie un peu ses lunettes, remet correctement ses gants et me fait signe "on peut y aller".
Il a opté pour le jogging aujourd'hui, tandis que j'en suis toujours au short de l'uniforme... mais il se pourrait que je passe bientôt au jogging aussi.
En arrivant sur le terrain du gymnase, on remarque le prof. Il est assis sur un des petits bancs en bois, et il a le nez plongé dans sa tablette.
- Monsieur, lance Nolan en le faisant vraisemblablement sursauter, on va chercher le matos ?
- Euh ouais, bonne idée.
Nolan part tout seul vu qu'on a la flemme de le suivre, et des pas proviennent des escaliers non-loin. C'est Harry et Ezio, qui arrivent. Harry croise ses bras avant d'aller sans un mot donner un coup de main à Nolan.
Je regarde Ezio et je lui souris :
- T'as envie de bouger toi aussi ? Comme Nono ?
Il hoche la tête silencieusement, en faisant tourner ses poignets pour les échauffer. Il a l'air de plus en plus fatigué ces derniers jours, en fait plus on se rapproche de samedi et pire c'est.
On a eu la confirmation d'Harry hier, Arthur compte parler à ses parents quand ils viendront à l'EFASP. Donc samedi. Et Ezio perd tous ses repères depuis qu'il sait ça.
Il a l'impression de ne pas être prêt à pardonner, il a peur que les parents d'Arthur l'incendient, et encore plein d'autres choses. On a beau essayer de le rassurer... Mais va essayer de contredire un Manccini quand il a une idée en tête.
La plupart des mecs restants arrivent des vestiaires, et ils commencent à faire semblant de s'échauffer, en attendant les filles et l'appel.
- Tu crois qu'il va encore me regarder ?
Je tourne la tête vers Ezio, pris au dépourvu dans mes pensées :
- Hein ?
- Rien... Laisse tomber.
- Oh euh, tu parles d'Arthur ? Désolé j'étais ailleurs.
- Tu veux que je parle de qui ??
- Désolé...
Il soupire, se frotte les yeux avant de regarder le sol :
- Ça me rend dingue, je retrouve enfin ses regards amoureux, et j'ai l'impression de plus y être réceptif. Enfin, si, mais comme si je pouvais juste pas me laisser attendrir après ce qu'il m'a fait. C'est compliqué, je vais encore tout gâcher...
- Mais non, tu vas rien gâcher du tout.
Kally arrive doucement en attachant ses cheveux noirs en queue-de-cheval. Elle laisse pendre ses deux mèches roses sur les côtés de son visage avant de regarder Ezio :
- T'as le droit de lui en vouloir, après tout il t'a fait du mal... T'es pas obligé de lui sauter dans les bras dès samedi, en plus il se doute sûrement qu'il te faudra du temps.
- Mais j'en peux plus d'attendre...
On s'est fait couper en pleine discussion par le puissant "Bon !" Suivi du sifflement du prof, pour faire taire la classe. Il reprend pour commencer l'appel, et je me permet de jeter un regard vers Arthur. Je croise involontairement celui de Gabin, qui me fait un petit sourire en coin en haussant un sourcil. Je rigole doucement et Gabin a l'air content de sa connerie.
Le prof finit l'appel et nous rappelle que c'est la dernière séance avant l'évaluation de handball, pour la rentrée. J'ai râlé, et pas parce que le contrôle arrivait, mais parce que le hand c'est pratiquement un des seuls sports que j'aime. Donc j'ai peur de quel sera le prochain.
On fait comme d'habitude pour les échauffements, c'est devenu presque mécanique et le prof n'a même pas besoin d'énoncer les exercices.
Il s'assoit à nouveau sur son petit banc tandis qu'on commence, par groupe de quatre, à faire les entraînements pour l'attaque.
Harry et Gabrielle vont automatiquement s'installer aux deux cages, sous le regard embêté de Gabin. Son meilleur pote et sa... crush ? Je pense qu'il ne doit pas savoir où tirer.
Après vingt bonnes minutes, le prof se décide à faire lui-même les équipes pour les matchs. Je me retrouve dans l'équipe des verts, et je suis refais quand Ezio est appelé dans mon équipe. On va chercher nos chasubles, et je le vois se figer quand on arrive au porte-manteau.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- "Arthur, vert".
Je me retourne lentement et je vois Arthur arriver vers nous, l'air bien embêté. Je lui sors un chasuble et lui tend.
- Merci...
- De rien.
Il jette un regard de détresse à Ezio qui l'évite encore une fois, j'entreprends de retourner sur le terrain et il me suit sans rechigner.
- Fais chier ! Fallait qu'il soit dans notre équipe ! C'est quoi mon karma ??
- C'est peut-être un signe...
Il enfile son chasuble avant de me faire un regard tellement soulé que j'ai cru avoir dit la plus grosse connerie de la planète.
- Quoi... ?
- Arrête ça. Me parle plus de lui. Je vais juste l'ignorer.
- Mais c'est toi qui-
Il me fait signe "tais-toi" et, encore une fois, j'ai lâché l'affaire face à un Manccini.
Arthur et les autres camarades qui composaient l'équipe verte sont venus nous rejoindre. Aucun des deux gars n'osait l'ouvrir, donc j'ai discuté placement sur le terrain avec les autres.
- Ezio, lançais-je quand le prof lançait notre premier match, tu v-
- Je vais aux cages.
On a froncé les sourcils, on sait tous pertinemment qu'Ezio déteste être gardien. Il a besoin de courir partout. Arthur s'est approché doucement à mes côtés pour lui lancer :
- J'y vais si tu veux..
- Ouais, soupire Ezio en se rendant compte de sa connerie, vas-y.
Ils échangent leurs places et je félicite Ezio avec un regard. Il a daigné lui adresser la parole, et à peu près gentiment. Ça faisait longtemps.

L'EFASP - Première partieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant