L'EFASP - Première partie

8️⃣ ▪︎ Lun. 13 Septembre

6h30

Ma première réaction en entendant le réveil, ce matin, ça a été de soupirer. Me lever si tôt pour un cours de Théorie, qui plus est un Lundi matin, oof que j'avais pas envie.
J'ai coupé l'alarme et me suis redressé sur mon lit pour ouvrir doucement les volets de ma fenêtre. Harry a râlé et Max était déjà au bord de son lit, en train de mettre ses lunettes.
J'ai étiré mes bras en adressant un salut à Max, déjà sur ses pieds. Il sort pour aller aux toilettes et j'entend Harry pousser un long soupir, sans bouger d'un orteil de sous sa couette :
- Qui c'est qui réveille l'italien ?
- Toi, répondis-je en baillant.
Il souffle d'agacement et se redresse lentement pour s'asseoir.
- Hé, lance-t-il à Ezio, réveille toi ou je t'en fous une.
Je rigole doucement et me lève pour ouvrir mon armoire, où j'ai rangé mon uniforme hier. J'entend Nolan bouger derrière moi puis se décrocher la mâchoire en baillant.
- Hé, lançais-je, va bientôt falloir qu'on aille chercher nos changes d'uniformes.
- Mhh, me répond Harry sans conviction.
Max revient, salue Harry et Nolan, avant d'enlever son pyjama pour enfiler sa combinaison thermique.
J'enfile ma chemise rouge pâle face à mon armoire, galère à fermer les boutons, puis je regarde Ezio à ma gauche. Comme Harry n'a pas l'air de vouloir jouer les réveils ce matin, je met doucement ma main sur son épaule et le secoue :
- Eh, Zozio, c'est l'heure...
Comme d'habitude, il y a tellement peu de réaction qu'on pourrait le croire dans le coma profond. Je le secoue un peu plus, puis abandonne pour enfiler mon pantalon rouge.
- Il est 45, commente Max en enfilant aussi son uniforme, faudrait que Zozio se grouille.
Alors je repose sur mon lit le costard que je venais de prendre et secoue franchement l'épaule d'Ezio.
Il râle doucement et je lui dis qu'il est en retard. Ses yeux s'ouvrent doucement, se referment en voyant la lumière du jour, puis il pousse un long soupir.
- Grouille toi, lance amèrement Harry qui commence lui aussi à s'habiller, sinon tu vas pas déjeuner.
- Mais j'm'en fouuuus...
- Non, non, après tu vas nous faire chier jusqu'à midi parce que t'auras faim ! Donc tu te bouges, et m'oblige pas à venir te bouger moi-même.
Décidément, la mauvaise humeur d'Harry est toujours aussi présente au réveil. Ezio réouvre les yeux et me regarde, dépité. Je rigole en enfilant mon costard :
- Me regarde pas comme ça, met ta combinaison plutôt.
Il se redresse en se recoiffant, et évidemment toujours en râlant.
Il s'assoit au bord de son lit et enlève son short de pyjama. À en voir les traces de drap sur son torse, il a l'air d'avoir bien dormi.
Il enfile le bas de sa combinaison en restant assis sur son lit, mais est bien obligé de se lever pour mettre le haut. Il me demande de l'aide car c'est vrai que c'est vraiment une galère pas possible, leur truc. Surtout qu'avec un pouvoir de feu, elle est vraiment épaisse et pas très élastique.
Il bouge un peu les bras et me dit :
- Ça fera l'affaire, merci.
- De rien.
Je commence à galérer pour ma cravate rouge alors qu'Harry lance, fin prêt :
- Je descend pour déjeuner !
- Vas-y, commente Max.
Ce-dernier est assis sur son lit, prêt depuis des lustres, et nous attend sagement.
Nolan, quant à lui, s'habille tranquillement et en silence. Sûrement le temps de se réveiller et de connecter les neurones.
- Eh, lançais-je à mon meilleur pote, j'arrive pas à-
- J'arrive.
Il se lève et vient nouer ma cravate, sous le petit rire moqueur d'Ezio.

8h28

La Théorie SP c'était bien les premières années. Maintenant c'est redondant, surtout que les règles de l'établissement et des pouvoirs, moi je les vois déjà assez en option RACC...
Nolan, à côté de moi, n'écoute absolument pas le cours. Le prof parle dans le vide depuis une demie-heure, pour dire la vérité. À croire qu'il en a l'habitude puisqu'il fait son cours l'air de rien.
Je suis posé dos contre le mur et en équilibre sur ma chaise. Je pars dans mes pensées, avant d'entendre malgré moi Manon et Amandine discuter, derrière nous.
- Elle va dormir chez lui ce week-end, commence Manon.
- Ah oui ? Ses parents sont d'accord ?
- À lui ?
- Non, à Olga.
Je manque de me casser la gueule de ma chaise, même le prof s'arrête de parler pour me regarder, alors qu'un gros blanc s'installe dans la salle.
- Pardon, balbutiais-je.
J'entend Enzo, Anthony et Mathieu rigoler doucement, et le prof les fait taire avant de reprendre. On est que dix élèves par Section en même temps, donc c'est compliqué de passer inaperçu quand tu fais une connerie.
Nolan me regarde, l'air de dire "qu'est ce que t'as foutu ?". Je lui fais signe de laisser tomber et il hausse les épaules, avant de se remettre à mordiller son capuchon de stylo.
Olga va dormir chez Tommy.. Ce week-end... Ils auront pas perdu de temps... Mais quel connard.
Ça me rendait fou, plus j'essaie de ne pas y penser et plus je me faisais des scénarios. Le genre de choses que, honnêtement, j'aurais préféré ne jamais imaginer.
Ça sonne la fin de la première heure à 9h00 pétantes, et le prof nous accorde cinq minutes de pause. Nolan me lance :
- L'équilibre, c'est vraiment pas ton point fort.
- Arrête, j'me suis encore tapé la honte...
- Ça va, t'abuses, ça aurait pu être pire. Olga aurait pu se foutre de ta-
- Tais toi, j't'en supplie. Arrête de me parler d'elle.
- Oh euh, d'accord. Tu veux parler de qui alors ?
- De personne.
Il reste silencieux quelques secondes avant de tenter un nouveau sujet de discussion :
- On a SVT ou Physique après ?
- Cette semaine c'est SVT.
- Oh cool. On se met à côté ?
Je secoue la tête négativement :
- Désolé, je vais me mettre à côté de Max, on est rarement en cours ensemble. T'as qu'à te mettre à côté de ta copine.
- Ouais. C'est pas faux. Mais elle va peut-être vouloir se mettre avec les filles...
- Tu verras avec les gars alors, j'imagine qu'Ezio voudra bien.
- Oulah, dit-il en riant, nous deux à côté ? C'est pas un bon combo ça !
- Vous allez rien foutre, c'est indéniable. Mais vous aurez de quoi parler, au moins.
- Vu comme ça...
Le prof fait rentrer ceux qui étaient partis dans le couloir, puis reprend son cours là où il s'était arrêté. Le long soupir de désespoir venant de Nolan m'a fait rire.