10h29
J'ai passé la matinée, jusqu'ici, en mode pilote automatique tellement j'étais fatigué. Bon comme prévu ça n'a pas loupé, j'ai dormi durant le premier trajet de train entre Limoges et Toulouse.
Là, on attend notre deuxième TGV avec Max, celui qui nous emmènera jusqu'à Narbonne. Et j'ai hâte parce que c'est là-bas qu'on mange !
- On est sur la bonne voie au moins ?
- Voie 2. C'est bien là ?
Il lève les yeux vers le panneau et hoche la tête avant de dire :
- Narbonne, retard estimé, 5 minutes. Super.
- Ah, ça commence !
Je remets mon sac à dos à mes pieds pour étirer mes bras, et Max me regarde en riant :
- T'as bien dormi non ?
- En vrai ouais, je me suis endormi à Limoges et je me suis réveillé quand y'a eu l'annonce pour Toulouse.. C'était parfait. Et toi ?
- Ouais, j'ai dû dormir une petite heure au début jusqu'à 8h. Après y'a un bébé qui a pleuré donc j'ai traîné sur YouTube avec mes écouteurs.
- J'ai même pas entendu le petit, bon en même temps je mets mes écouteurs en guise de boules quies.
Le haut-parleur annonce que notre train va entrer en gare, qu'on doit donc s'écarter du bord du quai. Max sort son téléphone pour regarder nos places :
- Voiture 3. Places 50 et 51. Tu te mets côté fenêtre ?
- Oh moi je m'en fous, de toute façon on a qu'une heure et quart là.
- Ouais c'est vrai.
Quand le TGV s'arrête devant nous, on marche jusqu'à rejoindre la porte coulissante de la 3ème voiture. En entrant, on cherche nos places et il me laisse passer côté fenêtre avant de s'asseoir.
- J'ai faim en vrai, dis-je en posant mon sac sur mes genoux.
- Ouais moi aussi. Mais dis-toi qu'on mange dans, grand max, une heure et demie.
Le train part quelques minutes après et je pose mon coude contre le rebord de la vitre, avant de tourner la tête vers Max :
- Au fait, t'as des nouvelles de Raphaël ?
- Ah non, attend, je lui envoie un message pour lui dire où on en est.
- Ouais, fais ça !
L'annonce du commandant de bord dans les haut-parleurs a retenti dans le wagon, il souhaitait la bienvenue aux voyageurs étant montés à Toulouse comme nous. J'allais remettre mes écouteurs, mais j'ai stoppé mon geste quand Max m'a lancé :
- Raph' vient de se lever, il m'a dit qu'il avait confirmé 16h à la gare d'Aix, qu'il nous attendra devant. Donc faut qu'on rejoigne Gabin avant de sortir ou sinon il va nous chercher et on va perdre du temps...
- Bah écoute je lui envoie un message.
- Ouais vas-y. Je vais regarder où on peut manger vers la gare de Narbonne. Enfin, si ma 4G tient.
Je rigole doucement et ouvre mon application de messages, défile quasiment tous les 8èmes Années avant d'enfin trouver "Gabin Dorin". Je lui écris donc qu'on est censés se rejoindre tous les trois avant de rejoindre Raphaël à l'extérieur de la gare.
Je regarde l'heure et commente à voix haute :
- 10h45, il a pas dû partir encore, je crois qu'il part à midi.
- Ouais, me répond Max en remettant ses gants noirs correctement, il a 4h de train.
Je pose mon téléphone sur la petite tablette dans le dos du siège de devant, avant de mettre un de mes écouteurs dans mon oreille pour lancer ma musique.11h56
On descend enfin à Narbonne, et une fois la voie du train pour Aix repérée, Max m'a indiqué la cafétéria de la gare. Il l'avait trouvée en cherchant sur Google.
On est entré avant d'aller regarder au dessus du comptoir ce qu'ils proposaient. À vrai dire on n'avait que trop le choix : paninis, burgers, sandwichs...
J'ai fini par opter pour un sandwich crudités avec un soda en accompagnement, et j'ai passé ma commande pendant que Max réfléchissait encore.
- Et voici, me lance la vendeuse en me tendant mon sandwich et ma canette.
Je les prends en la remerciant, puis je les pose sur la petite table à côté de moi pour sortir ma carte bancaire.
- Vous payez par carte ?
- C'est ça.
- Allez-y, c'est ici.
Je pose ma carte sur la machine pour payer en sans contact, puis la vendeuse me tend le ticket que je n'ose pas refuser.
Je range donc ma carte et le ticket dans mon portefeuille, celui-ci dans mon sac, avant de récupérer ma canette et mon sandwich.
- T'as choisi ?
- Ouais, dit-il en se tournant vers la vendeuse qui l'attendait, je vais vous prendre un panini jambon-fromage avec une canette d'Ice Tea.
- Très bien.
Il est intelligent puisqu'il sort sa carte bancaire en avance, pendant que la vendeuse semble faire cuire le panini juste derrière le comptoir.
- Et voici.
Il prend son repas, paye, ose refuser le ticket puis on sort pour aller nous installer sur un banc dans la gare.
- C'est tout chaud, j'ai faim..
- Tu le sens avec tes gants ?
- Un peu oui, après c'est surtout que je suis sensible à la chaleur, donc..
Je sors le sandwich de sa pochette en papier avant de mordre dedans sans une once de retenue.
- Bon app Flo !
- Ouais 'on app, répondis-je la bouche pleine.
Max m'imite en commençant son panini, puis on ne parle plus durant cinq minutes, le temps de manger comme deux affamés.
- C'était bon ?
Je fini les crudités qui sont tombées au fond du sachet en papier en hochant la tête :
- Super bon et toi ?
- Ouais ça va, j'en ai mangé des meilleurs mais j'avais faim donc je me plaindrai pas.
J'ouvre ma canette et commence à boire en regardant la grande horloge en face de nous. Le train pour Aix part à 13h30. On a encore une heure.
Je repose ma canette à moitié vide sur le banc avant de regarder Max :
- Un nouvel an à 28, bordel. Je suis pas prêt.
- C'est clair, je pensais clairement pas qu'on réussirait un jour à faire une soirée avec toute la classe. Enfin, en dehors de l'EFASP. Ceux qui viennent de Bretagne ou du Nord vont mettre dix plombes à venir, même pire que nous je pense !
- Ah ça c'est sûr, Anthony va sûrement arriver bien plus tard. Depuis la Bretagne c'est hyper long en train, c'est ce qu'il avait dit dans le groupe de classe. Ezio avait fait une liste des gens du plus près au plus loin de chez lui, pour globalement voir qui arrive dans quel ordre tu vois.
- Ouais je m'en rappelle de cette liste. Bah il avait mis Antho et Matthieu comme les plus loin, donc on va pas les voir à 18h.
Je hoche la tête avant de demander :
- Matthieu il est du Nord c'est ça ?
- Lille je crois.
- Ah oui, voilà. Lui aussi il va traverser littéralement toute la France...
- Y'en a qui sont motivés pour se bourrer la gueule, faut croire.
Je rigole avant de finir ma canette puis de reprendre :
- En vrai c'est surtout de se dire "toute la classe est invitée", donc pas venir ça fait sûrement un peu tâche.
- Ouais sûrement. C'est vrai que je me serai senti comme le plus gros des lâcheurs si ma mère m'avait interdit de venir...
- Mais ça aurait pas été ta faute... Ta mère est.. spéciale.
Il hoche la tête en buvant dans sa canette, avant de me répondre :
- Le pire c'est qu'elle aurait été capable de me dire "Tu m'agaces à rien faire et rester dans nos pattes" si j'étais resté à la maison ce soir. Puis elle aurait aussi pu m'engueuler de pas vouloir faire le nouvel an avec eux, et avec leurs potes dont je me fous royalement.
- Ouais je vois, c'est bien mieux pour toi de venir chez Ezio, c'est triste à dire mais... Heureusement qu'il y avait Antoine pour gueuler contre ta mère.
- Ah mais c'est sûr. Il me défend rarement par peur de froisser ses relations avec nos parents, mais là il m'a dit dans la voiture qu'il voulait pas laisser passer ça...
- Ouais c'est rare, mais on va dire que c'est ça de pris...
Il hoche à nouveau la tête avant de soupirer, poser sa canette vide sur le banc, puis enlever doucement ses lunettes. Je m'attendais à ce qu'il se mette à les nettoyer comme d'habitude, mais non. À la place, il a passé doucement ses doigts gantés sous ses yeux avant de mettre sa tête dans ses mains.
- Ça va ?
- T'inquiète... ça.. ça va passer..
Comme d'habitude je ne sais pas gérer ça, et je me contente de le regarder en ayant l'impression d'être une plante verte. C'est fou d'être aussi inutile.
- Désolé, reprend t-il en reniflant, après ce Noël de merde...
- Ah... il s'est passé quoi ?
- Ma mère m'a lancé un "toi ta gueule" devant toute ma famille, ça a fait rire tout le monde... Je me suis retenu de pleurer et ma grand-mère a rajouté une couche en demandant si j'allais vraiment pleurer "pour ça"...
- Si ta grand-mère s'y met...
- Je pense pas que c'était méchant, ou du moins voulu, la connaissant.
Il renifle et relève la tête vers moi, les yeux rougis :
- Mes cousins ont passé la soirée avec mon frère sans vouloir me voir, parce que ma mère leur a dit que je maîtrisais plus mon pouvoir...
- Pourquoi tu leur a pas dit que c'était faux ?
- Je l'ai su qu'après...
- Putain c'est pas croyable, vivement que tu te casses de c'te famille.
- Je te le fais pas dire. Là Noël est passé, on va dire que j'ai fait le plus dur...
- Mais T'AS fait le plus dur. Tu te casses en juillet, allez grand max en août, donc t'inquiète. Même si tu les revois qu'à Noël, ce sera sûrement pas la même.
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L'EFASP - Première partie
Teen Fiction/!\ Histoire en réécriture /!\ 7/35 L'EFASP ? L'Ecole de Formation des Apprentis aux Super Pouvoirs. "C'est déjà compliqué de gérer les déboires amoureux, les embrouilles entre potes et autres problèmes d'ados. Alors quand, en plus de ça, les adole...