Chapitre 6: les Bâtisseurs

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Lorsque je me réveille, de bonne humeur, je me souviens que ma journée se passera avec les Bâtisseurs. Sous les ordres de Gally. Pour finir, tout ce que je souhaite, c'est disparaître sous la couette pour le restant de la journée. Mais malheureusement pour moi, je ne peux pas.

Après un rapide petit déjeuner en compagnie de Zart, je suis perdue. Les Bâtisseurs n'ont pas de lieu spécifiquement à eux et personne ne m'a dis où je devais aller.

Je me retrouve donc sur la tour, à les chercher du regard. Je les apperçois près de la cuisine avec deux Briquetons. Je cours les rejoindre.

Lors que j'apparais devant eux, Gally me regarde avec énervement et les quatre autres me détaillent du regard. Génial. Ça va être génial.

"- Ben alors la nouvelle, pourquoi t'es en retard ?
- Aline. Je m'appelle Aline.
- Je le sais toquarde. J'suis pas complétement con non plus.
- Donc tu avoue l'être un petit peu ?"

Merde. J'aurais pas dû dire ça. Ça m'a échappé. Je suis sûre que je suis blafarde à l'heure qu'il est. Le visage de Gally est déformé par la colère et tout ses muscles sont bandés, comme si il s'apprêtait à me balancer son poing au visage.

Je recule de quelques pas, les mains devant moi, comme pour me protéger.

"Je suis désolée. Ça m'a échappé. C'était pas voulu. Je suis désolée. Je voulais pas. Excuse moi. Pardon. Je voulais pas. Pardon. Pardon."

Gally expire doucement tout en tentant de détendre ses muscles. J'expire également. J'ai fait le seul truc à ne pas faire. Tocarde.

"Ok la toquarde, si tu arrives en retard encore une fois, tu crèveras sous le travail, compris ? Et si tu te fous encore de moi, c'est moi qui te crève, c'est clair ?"

J'acquiesce. Je m'en veux. Je comprends pas d'où est sortie cette phrase. Je dois vraiment pas être nette.

À ce moment-là, le dernier Briqueton arrive. Et personne ne lui dis rien. Un sentiment d'injustice enfle en moi mais je le bride. J'ai fait assez de bêtises pour aujourd'hui.

Gally nous explique que nous finirons le travail commencé il y a trois jours, c'est à dire l'annexe du garde-manger pour la cuisine.

Gally me met sous les ordres de Stephan. Je ne sais pas si c'est mieux ou pire. D'un côté, il y a le gars que je viens d'énerver et qui risque de me frapper n'importe quand et de l'autre il y a celui qui se lèche les lèvres en me regardant.

Je me donne à fond pendant la matinée. Je porte des planches tellement lourdes que je menace de m'effondrer sous leur poids à chaque pas. Je sue. À la fin de la matinée, ma vue se trouble de temps en temps.

La cloche sonne comme une délivrance. Lorsque Zart, Newt, Chuck, Winston, Tim et Louis me demande si ma matinée se passe bien, je suis sur le point de pleurer. Mais j'acquiesce. Pour ne pas les inquiéter. Pour que Newt n'aille pas voir Gally. Pour avoir la satisfaction d'avoir réussi à surmonter cette journée seule.

Lorsque j'y retourne, je ne me sens pas très bien, même si le repas m'a redonné des forces.

Je recommence à porter des planches. Puis Stephan, du haut de son échelle, me demande de l'aider à les accrocher avec lui. Je monte sur la deuxième et plante un premier clou grâce à ses explications, pendant qu'il tient la planche. Une fois la première bien accrochée, nous descendons de trois barreaux et nous recommençons.

À un moment, je sens quelque chose me frôler la côte droite puis monter vers ma poitrine. Je baisse les yeux. C'est une main. La main d'un pervers dégueulasse qui essaie de me peloter.

À la recherche de la libertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant