À la recherche de la liberté

Chapitre 32: Désert

"Eh ! Dégage de là toi !"

Je grogne contre la voix de Thomas qui vient de briser le silence. J'entrouve les yeux pour voir ce qu'il se passe. Le garçon est en train d'agiter ses bras pour faire fuir un corbeau. Je soupire, me tourne sur le côté et me recroqueville, souhaitant me rendormir au plus vite.
La voix de Newt s'élève à son tour.

"- Ils sont partis ?
- Ouai. Jusqu'à la prochaine fois... Faut qu'on y aille. On rembale !"

Je grogne et me recroqueville encore plus. Pas maintenant... Je suis fatiguée...

"Allez les gars ! On bouge !"

Non. Fatiguée. Mal partout. Veut dormir.
Un gémissement de douleur se fait entendre juste à côté de moi. Je me redresse d'un coup et me tourne vers lui.

"Ça va Winston ?"

Fry l'aide à se relever.

"- Tu peux marcher ?
- Ouai, ça va. Vous inquiétez pas."

Mais la douleur dans ses yeux et le sourire tordu qu'il nous adresse ne me rassure absolument pas.
J'ai envie de l'aider mais je sais qu'il se braquera donc je n'en fais rien. Mais je garde quand même un œil sur lui, prête à intervenir à tout moment.

Après avoir réparti le contenu de nos sac pour que chacun est à peu prêt la même chose, nous sommes prêts à repartir.
Avec Minho, Thomas et Newt, j'escalade le tas de dalles de béton qui nous ont servi d'abri cette nuit. Mon cœur se serre devant le paysage qui s'offre à nous. Un paysage détruit et désert. Des immeubles en ruine, un sol calciné par le soleil, pas un seul être humain...

Nous retournons avec les autres et nous mettons en route. Nous slalomons entre les carcasses de voitures et les morceaux de gratte-ciels effondrés. Au bout de quelques minutes, je remonte mon foulard de façon qu'il camoufle mon nez et ma bouche afin d'arrêter de respirer du sable. Je ne cède pas à la tentation de sortir ma gourde car on ne risque pas de trouver de l'eau avant un bon moment.

Au bout de longues minutes silencieuses, nous arrivons à un pont. J'espère que nous allons faire une pause à l'ombre. Térésa s'arrête et fixe les restes de voitures stationnées dessous. Thomas se retourne.

"- Térésa, ça va ?
- Oui... Je vais bien."

Elle se remet en marche. Je suppose que la pause n'est pas pour tout de suite... Térésa est bizarre depuis le WICKED. Elle ne me parle plus et reste souvent seule à fixer le vide, en pleine réflexion. J'aimerais qu'elle me dise ce qui lui arrive, ce qu'elle pense, ce qu'elle veut... Je soupire et recommence à marcher.

Quelques mètres après, Fry brise de nouveau le silence.

"- Putain... Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ?
- J'en sais rien mais à mon avis ça fait un moment que c'est inhabité...
- J'espère que toute la planète n'est pas comme ça..."

Je regarde Winston qui vient de parler, ce qui me vaut de trébucher sur un bout de fer à moitié enfoui dans le sol. Minho me retient par le bras, m'évitant ainsi une belle gamelle.
Thomas s'arrête brusquement, la main en l'air, le regard vers le sol.

"- Attendez une minute...
- Quoi ?
- Vous n'entendez rien ?"

Le silence se fait. On tend tous l'oreille.
Un grondement. De plus en plus puissant. Qui provient du ciel. Mais j'ai beau le scruter, je ne vois rien. Le brun se tourne brusquement vers nous.

"Planquez-vous vite !! Cachez-vous ! Là !"

On se précipite tous vers l'énorme dalle de béton posée sur deux gros rochet. Nous nous collons les uns aux autres pour que tout le monde passe et à peine Thomas arrive dessous que deux hélicoptères et une sorte de gigantesque vaisseau apparaissent. Les grondements emplissent tout l'espace si bien que je me bouche les oreilles. Je ne pense qu'un un seul mot: