Chapitre 4: Les Sarcleurs

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Je suis réveillée par le chant des oiseaux et un rayon de soleil. J'entends quelques voix à l'extérieur. Je ferme les yeux, respire profondément et me lève.

J'enfile mon pantalon. Je découvre alors qu'il est en toile noire et assez large, ce qui le rend confortable. Je remets la clé autour de mon cou. Je me couvre également de ma veste marron en coton car il fait un peu frais. Je lace mes bottines en cuir.

Mes cheveux font des noeuds devant mes yeux. J'espère que les Blocards ont de quoi se coiffer... Et qu'ils vont enfin me donner un miroir.

Quelqu'un toque discrètement à l'entrée de ma chambre qui est séparée de l'extérieur par un tissu.

"- Euhm... Tu es réveillée ?
- Oh Chuck, c'est toi ? J'arrive ! Salut ! Comment tu vas ?
- Plutôt bien.. On m'a demandé de venir te chercher.. Tu as bien dormi ?
- Très bien ! Qu'est-ce qu'on fait ?
- On va manger puis je t'amènerai voir Alby, ok ?
- Ok. Mais avant, tu n'aurais pas une brosse, un peigne ou un truc du genre ?
- Euh non... J'y ai pas pensé.. Désolé..
- T'inquiète pas. Je vais me faire un chignon pour l'instant. Puis on verra après."

J'accroche rapidement mes cheveux dans un chignon désordonné puis nous descendons vers la cuisine.

Poêle-à-frire me tend des tartines de pain, deux carrés de chocolat, un abricot et un verre de lait. Nous nous dirigeons vers une table vide où se trouvent du beurre et deux pots de confiture, framboise et abricot.

Après ce petit déjeuner, Chuck m'amène dans la salle du conseil où se trouve Alby.

"Salut. Tu vas bien ?"

J'acquiesce. Je n'ai toujours pas digéré son abandon d'hier. Il me tend un miroir et je me découvre enfin.

J'ai de longs cheveux blonds et lisses, des yeux bleus assez petits, des cils très courts, un nez un peu épais, quelques tâches de rousseur ici et là, deux ou trois boutons et la peau pâle.

Les deux garçons me regardent me détailler. La situation est plutôt bizarre. Je rends le miroir à Alby avec un petit sourire.

Il m'explique que je testerai tous les travaux pendant deux semaines. Puis que les Matons décideraient duquel j'aurai. Il m'annonce également que je commence avec les Sarcleurs sur demande de Zart et me conseille de me dépêcher car les autres ont commencé depuis presque une demi-heure.

Chuck m'accompagne donc jusqu'au jardin, où je suis rejointe par Zart, avant de se diriger vers les douches afin de les nettoyer.

Le Maton des Sarcleurs m'explique que je serai chargée de ramasser les framboises. Il y en a trois rangées d'à peu près vingt mètres ! Il me montre comment savoir si la framboise est mûre ou pas. Il me dit de venir le voir quand j'aurai fini.

Je soupire. J'en ai pour toute la matinée ! Je suis fatiguée d'avance...

Je décide de faire mon travail le mieux possible. Je soulève les feuilles, regarde partout, jette celles qui sont déjà pourries.

Le soleil tape de plus en plus fort. J'enlève ma veste et l'accroche à ma taille. Je transpire. Je me baisse souvent afin de profiter au maximum du peu d'ombre.

Quand j'arrive enfin à la fin de la troisième rangée, mon visage dégouline, quelques cheveux se sont échappés de mon chignon et sont collés par la transpiration. J'ai mal partout. Aux jambes. Aux bras. Au dos. Au cou. Et j'ai rempli deux gros paniers.

Je m'assois à l'ombre afin de récupérer un peu. Une cloche sonne. Newt se dirige vers moi.

"Alors la nouvelle, cette première matinée ?"

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