Chapitre 35: Jorge

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"C'est quoi cet endroit ?" chuchote Fry.

Je hausse les épaules en réponse.
Le hangar est éclairé par quelques guirlandes, des bougies, des feux. Il y a des tables créées à l'aide de planches et de bidons, des canapés défoncés, des bûches qui servent de sièges. Des cordes sur lesquelles sont accrochées de vieux habits traversent la pièce. Des bouteilles vides trainent partout.

Toutes les personnes présentes vaquent à leurs occupations. Elles portent toutes des vêtements déchirés, leurs cheveux sont gras et leur peau noire de crasse. Je vois un homme courrir après un rat, un couteau à la main. Fantastique. Certaines personnes se retournent et nous dévisagent lorsque nous passons près d'elles.

"- Allez ! On traine pas ! Jorge est impatient de vous rencontrer !
- C'est qui Jorge ?
- Tu verras !"

Nous la suivons toujours, bien que frustrés de ne pas obtenir de réponses. De toute façon, il est hors de question que je reste ici.
Nous arrivons à de nouveaux escaliers dans lesquels un chauve aux dents noires nous attend. La fille, dont on connaît toujours pas le nom, lui passe devant mais il se poste devant Minho et le scrute avec dédain.

"- Encore des vagabonds qui rapportent la Braise ?
- Ils ont traversé la Terre brûlée. Laisse-les."

Le Coureur continue de fixer l'homme droit dans les yeux sans se démonter. Ce dernier nous jette un regard noir avant de se décaler pour que l'on puisse passer.

Nous reprenons notre route et arrivons à l'étage qui est similaire au rez-de-chaussée. Les mêmes lumières, les mêmes tables, des mêmes sièges et presque les mêmes personnes qui nous dévisagent toujours.

"Il est rare de sortir de la Terre brûlée. Ça excite sa curiosité. Et la mienne aussi."

Elle dit cette dernière phrase en regardant Thomas de haut en bas, un sourire aux coins des lèvres. À ma gauche, Térésa se crispe et hausse un sourcil. C'est compréhensible. En plus, le brun regarde notre guide dont on connaît toujours pas le prénom avec un sourire aux lèvres. Je lui met un coup de pied dans le tibia et lui lance un regard noir. Quel crétin !

À ma gauche, Newt ricane avant de tourner la tête et de froncer les sourcils. Derrière nous, le chauve de tout à l'heure et quelques autres hommes nous suivent.

"Je suis le seul ou y'en a d'autres qui sentent pas cet endroit ?"

Je secoue la tête. Effectivement, c'était peut-être pas notre meilleure idée. Mais a-t'on le choix maintenant ?
Thomas nous lance un regard.

"Ça coûte rien d'écouter ce qu'il a à nous dire."

Nous traversons plusieurs passerelles en silence puis nous montons un énième escalier avant d'arriver dans une large pièce emplies de câbles, de livres et de toutes sortes d'objets. Un homme est dos à nous et manipule une radio.
La fille se laisse tomber dans un canapé.

"- Ils sont là.
- Chut chut...."

Il se concentre sur ce que disent des hommes à la radio. Je fais de même. Mais je ne comprends rien du tout. Et il non plus il faut croire parce qu'il éteint l'appareil violemment.

"Merde !"

Il soupire et se tourne vers nous. Avec sa peau foncée et sa barbe poivre et sel, il fait une cinquantaine d'années. Il nous dévisage un à un avant de déclarer :

"Vous ne vous êtes jamais dit que le monde était contre vous ?"

Je fronce les sourcils. Génial. Un nouveau taré.
Le dénommé Jorge soupire de nouveau et se sert un verre d'alcool.

À la recherche de la libertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant