CENSURE ᵗᵏᵏ

Chapitre 28

« Seuls les souvenirs échappent à l'usure du temps. »

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— Bonjour mon petit...

Le jeune homme torse nu assis autour de l'îlot central de l'immense cuisine ouverte dégustait un copieux petit déjeuner, regardant dans le vide à travers l'immense baie vitrée qui s'offrait à lui. Tant de pensées l'envahissaient, le tourmentaient et il se demandait comment Taehyung se sentait de son côté. Est-ce que comme lui, il se sentait vide ? Est-ce que comme lui, il avait essayé de se perdre dans les bras de quelqu'un pour oublier ce qu'ils avaient fait ensemble cette fameuse nuit ? Tout était si confus dans sa tête, dans son cœur. Et puis il avait été si bête de l'avoir suivi dans ces toilettes, pour tenter de s'excuser pour son père, alors qu'il lui avait fait bien pire en s'enfuyant et en lui écrivant ces mots qu'il avait pensé sur le coup et qui lui semblaient complètement inadéquate aujourd'hui. Pourquoi lui avait-il dit ça, pourquoi était-il toujours si impulsif, que lui devait-il après tout ? Il ne l'avait pas repoussé, il avait lui aussi profité de son corps et de sa faiblesse, alors quoi de plus...Une baise, ni plus ni moins, une expérience qui ne se reproduirait plus jamais, alors pourquoi se poser autant de questions ?

Il était très tôt et bien qu'il se soit couché tard, l'insomnie l'avait envahi toute la nuit et n'arrivant pas à se rendormir, c'est naturellement qu'il s'était précipité dans sa pièce favorite, la salle de sport, et qu'il y avait déversé toute sa frustration pendant plus de deux heures, se faisant saigner les phalanges contre son sac de frappe.

Il était rentré avant tout le monde après sa petite partie de jambe en l'air dans la limousine avec Lisa. Il n'y avait pris aucun plaisir et la jeune fille avait dû le stimuler plus qu'à l'habitude pour le faire un minimum bander.

Oui, il était tôt, très tôt et à cette heure-ci tous les autres dormaient encore. Aussi c'est avec bonheur que ce matin, il appréciait le calme qui régnait dans la maison.

— Bonjour mon petit, tu es déjà debout ? Répéta la vieille dame.

— Oh, bonjour Halmeoni, dit-il en relevant la tête, surpris par cette arrivée et un peu gêné d'être torse nu devant elle.

Aussitôt il se releva, et s'empressa d'aller récupérer son tee-shirt qui traînait au bout de l'îlot, l'enfila, puis reprit sa place.

— Ne sois pas si gêné mon petit, c'est pas comme si j'avais jamais vu d'homme torse nu dans ma vie, lui dit sa grand-mère un sourire tendre sur le visage.

— De toute façon j'avais un peu froid, lui dit-il en lui souriant tendrement.

La vieille femme lui rendit son sourire, le dévisageant à nouveau, puis elle se rapprocha de lui et lui déposa une caresse sur le visage. Elle le trouvait si beau, il lui ressemblait tellement.

— J'ai pu constater que tu avais de nombreux tatouages sur le corps, se reprit-elle.

— Oui, je sais que c'est pas bien vu ici, mais tu sais aux Etats-Unis c'est monnaie courante, c'est là-bas que je les ai faits. Ils sont très importants pour moi, c'est une partie de moi même.

— Ils ont l'air très joli.

— Vas dire ça à Appa, il bloque systématiquement dessus. C'est à croire qu'entre mes tatouages, mes cheveux et mes boucles d'oreille, je joue sa vie, c'est vraiment désespérant...