Juillet 2021
Chose qui ne m'était pas arrivé depuis un certain temps, voire même depuis jamais, j'ai fait une nuit de près de treize heures. Il est neuf heures lorsque j'émerge. La fatigue engourdit encore tous mes membres. Mes joues me tirent, me laissant un souvenir des larmes qui se sont taries pendant la nuit. Mes yeux me semblent gonflés. Vous savez, cette sensation désagréable d'avoir les yeux gonflés lorsque vous avez trop pleuré ? C'est exactement de cette façon que je me sens actuellement. Je m'étire pendant quelques minutes et réfléchis quelques instants. Je n'entends pas de bruit dans la maison. Même si je ne pense pas être le seul réveillé et malgré le sommeil me tend ses bras attirants, je me redresse doucement dans mon lit, me laisse quelques secondes pour cligner des yeux et m'habituer correctement à la lumière qui passe à travers les volets à moitié fermés.
Je soulève la couette, attrape un pull tombé au sol pendant la nuit, j'ai sûrement trop bougé lorsque je dormais. Je le pose sur mes épaules, m'étire une nouvelle fois, et me laisse quelques secondes, me concentrant sur mon équilibre. J'ai régulièrement des vertiges après m'être étiré donc j'ai l'habitude de prendre le temps de ne plus avoir une vision peu stable avant de bouger à nouveau.
J'ouvre discrètement la porte de ma chambre et la referme toujours dans un moindre bruit. Le carrelage au sol m'aide à être silencieux pour me rendre dans la cuisine. Je n'ai pas faim, mais je n'ai pas mangé hier. Il faut que je mange quelque chose. Je pourrais facilement m'en passer, mais je veux me forcer à manger quelque chose au moins en petite quantité, aux heures de repas, sinon je serais capable de sauter de nombreux repas. Je fais glisser quelques céréales dans un bol, remplis un verre d'eau au robinet puis rejoins le salon pour sortir dans le jardin. La table est installée au milieu de la terrasse, entourée de chaises. Je m'assois sur l'une d'elles éclairée par le soleil et ferme les yeux, profitant de la douce chaleur qui vient se coller à ma peau, me réchauffant lentement. Les températures, bien que supérieures à quinze, ne dépassent que rarement vingt degrés à neuf heures, ce qui peut être paradoxal lorsqu'on sait qu'à dix heures, on peut facilement atteindre les trente.
Une brindille qui craque me sort de mes pensées dans un sursaut. En me tournant, j'aperçois Charlotte qui s'approche doucement. Dans un sourire, je l'encourage à se rapprocher.
« Bien dormi ? » me demande-t-elle doucement, semblant un peu sur ses gardes.
« J'ai connu mieux. Et toi ? » je la questionne en continuant de grignoter les quelques céréales qui restent au fond de mon bol.
« Hm... Que s'est-il passé hier soir ?.. » m'interroge-t-elle en m'observant, paraissant appréhender mes réactions.
« J'étais un peu sur les nerfs, j'avais besoin d'être seul et ne pas pouvoir trouver le calme dont j'avais besoin dans ma chambre m'a agacé donc je suis sorti. » je lui explique, ne donnant qu'une partie de la vérité.
« Félicité t'a entendu pleurer. » me confie Charlotte.Je hausse les épaules sans développer, laissant mon regard retomber au fond du bol que j'ai toujours entre les mains. Ma sœur n'insiste pas et me demande plutôt si je veux aller faire des longueurs avec elle à l'heure d'ouverture de la piscine, puisqu'il n'y a jamais personne à neuf heures et demi.
J'y réfléchis un instant avant de hocher la tête. J'espère que ça me changera les idées. J'adore nager, s'il y avait une chose à améliorer, ce serait de pouvoir écouter de la musique. Mais avec la tête sous l'eau, pas très pratique. Je lui propose de déjeuner puis que nous partions, une fois nos maillots enfilés.
Je vais poser mon bol dans le lave-vaisselle et file me changer. Pendant que ma sœur se change, je trouve un morceau de papier que je pose en évidence sur le plan de travail pour expliquer que nous sommes à la piscine, afin de ne pas affoler tout le monde. Nous partons ensuite en direction de la piscine. Je ne suis pas encore très bien réveillé, ce qui explique mon silence, et je suppose que Charlotte doit encore être dans le même état de fatigue que moi. En arrivant, comme prévu, personne, sauf le maître nageur, installé sur sa chaise, sous son parasol. Nous le saluons, ma sœur discute avec lui quelques secondes pendant que je pose ma serviette au sol je mets de l'eau dans ma nuque et plonge. Il faudrait passer par la douche en principe. Mais c'est la meilleure façon de me décourager. Alors je saute directement. En remettant mes cheveux en arrière, je chercher la jeune fille blonde qui m'accompagne du regard. Je la découvre assise au bord de l'eau, sa robe toujours posée finement sur son corps fin.
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Le temps d'avancer [L.S]
FanfictionLorsque Harry part en 2019 à l'étranger dans le but de faire ses études, Louis est dévasté. Mais il se console en se disant qu'il le verra l'été suivant. Cependant, l'été arrive, les jours défilent et tout le monde s'inquiète. Harry ne rentre pas. S...