40 - Paradis

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- Oui, souriais je.

Sanemi me lâcha et se mit a mes côtés.
Il doit regarder son frère.
Quand à Himejima, il pleure, et prie.

Je caressa la petite tête du garçon, ne sentant même pas la douceur de ses cheveux.
De grosses larmes roulaient sur mes joues.
Mes yeux étaient en sang, je ne sais pas pourquoi.

- Tu as... des éclats de lames...sur...le visage... me dit Muichiro.

- C'est pas grave. Je t'entend encore. C'est le principal...

Je souriais malgré mon mal.

- Tu as encore mal ? Demandais je.

- Non... je me sens... léger...

- C'est bien... ça va aller...

Je le serra un peu plus contre moi, me mordant là lèvre du bas.

- Tu sais... que... pour moi, c'est toi... ma famille...

- Oui Tokito. Tu es mon petit frère aussi, rigolais je en sanglotant.

- Il ne faut pas que vous mourriez...

- Toi non plus, ne meurs pas alors, dit Sanemi d'une voix brisée.

Je peina à ouvrir les yeux.
Tout était flou.
Mais je crois voir Tokito sourire.

- J'aurai jamais été plus heureux que pendant... les moments passés avec... toi... (t/p)...

Je sentais son cœur ralentir.
Il n'avait pas mal, mais mourrait à petit feu.

- Tu... m'aura... donné... la meilleure mort inimaginable... mer..ci...

Je sentis toute la pression qui était présente en lui s'envoler et je posa mon front sur le siens.

- Il est mort... murmurais je.

Je le posa sur mes genoux et l'enlaça longtemps.
Jusqu'au moment où son corps était glacé, et que sa peau était grisée.

Mes sens étaient coupés du monde.
Je ne voyais plus, n'entendais plus, ne sentais plus.
Quel malheur.
Je mourrai avant même de venger mes amis.

Je sentis quelqu'un me porter.
Mes bras étaient encore accrochés au jeune noiraud, donc la personne me portant du le soulever avec moi.

C'était sans doute Gyomei.

Je ne sais pas.
J'ai l'impression d'être dans le coma.
Mais je suis toujours consciente, enfin... assez pour pouvoir sentir qu'on me porte.

J'ai lentement sombré vers les ténèbres.
J'entendais des phrases incomplètes, je sentais qu'on me prenait, me secouait.

Puis plus rien.
Ça a été le trou noir.
Je ne sentais plus mon cœur battre.

Je me sentais bien.
J'avais l'impression de me réveiller après une longue nuit d'été.
Il faisait chaud...
La brise caressait mon visage et le soleil me chatouillait le nez.

Est-ce mon cerveau qui veut me donner une bonne image de la mort ?

Où suis-je ?

J'ai la sensation d'être endormie sur Giyuu.
Je sens sa respiration dans mon cou.
Le bruit des vagues non loin de moi me berce.
Je sens la main du noiraud sur mon dos.
Il fait des petits ronds avec son pouce.

J'entend au loin les rires de Kyojuro, qui s'accompagnent de ceux de son petit frère.

Si je me concentre vers ma droite, j'entends parler Shinobu et les femmes d'Uzui.
Elles se disputent sur le choix de la nappe pour le pique-nique.

Je sens la présence de Tokito.
Il est a l'ombre en train de débattre avec Tanjiro.

Ils prédisent les points du match de foot qu'Inosuke, Zenitsu, Nezuko, Kanroji et Iguro disputent.

Je me demande qui va gagner.

Est-ce cela, le paradis ?
Sont-ils tous morts après que je sois tombée ?

Mon père discute avec Sabito et Makomo.
Le roux est jaloux de Giyuu, il dit qu'il a de la chance de toucher une fille comme cela.

J'entend également des enfants jouer plus loin, vers la rive. Je reconnais leurs rires.

C'est les enfants de l'orphelinat.

Où suis-je ?
Pourquoi personne ne me demande qu'est-ce que je fais là ?
Pourquoi tout est parfait...C'est ça, le paradis ?

La lumière s'intensifia. Je venais d'ouvrir les yeux.

Je n'étais plus sur Giyuu, auprès de mes amis sur cette plage.
J'étais dans le néant.
Des corps partout autours de moi.
Giyuu était devant moi, et souriait.

Son bras droit n'était plus, et son haori qui était jusqu'à l'or même pas froissé était déchiqueté.

"Réveille toi"

...

J'ouvris les yeux brusquement, retrouvant mes sens et ma douleur d'un seul coup.
Je toussota et cracha du sang, mes yeux sortais de mes orbites tellement j'avais mal.

Ma vue était revenue.
Mon cœur était relancé à pleine puissance.
Mon sang giclait de partout.

Tokito était toujours appuyé sur moi.
J'entendais au loin le combat faire rage.

Nous étions plus dans la forteresse de Muzan.

On était en pleine rue.
Tout était détruit, mais pas de signe d'humain.
Ils ont dus évacuer.

On m'a prise pour morte.
J'avais un drap sur le corps.

J'ai du mourrir un instant.
Comment se fait-il que je sois en vie ?

Je n'ai pas le temps de réfléchir.
Je dois agir, et vite.

Je posa le noiraud a côté de moi et embrassa son front tendrement avant de récupérer ma lame qui avait soigneusement été posée sur moi.

C'est l'œuvre de Giyuu.
Mon dieu, j'ai du lui briser le cœur.

Je me leva et m'écroula l'instant d'après.
Mes jambes étaient réduites en charpies.

Je ferma les yeux et pensa fort à mes amis décédés.
Ça me donna la force de me relever, oubliant la douleur.

Je tituba jusqu'à arriver à un carrefour.
L'attaque prenait beaucoup de terrain.

Je m'accrocha au mur et continua à marcher jusqu'à arriver au niveau où étaient tout les pourfendeurs.

Zenitsu était en vie. Mais il était métamorphosé.
Inosuke hurlait plus que d'habitude, et tentait de tuer Muzan qui était malgré tout nos efforts, toujours aussi puissant.
Sanemi et Gyomei pleuraient en combattant.
Tanjiro a un truc qui lui ronge l'œil.
Et Kanao est aveugle d'un œil elle aussi.

Mitsuri et Obainai...

Ils sont dans les bras l'un de l'autres.
Ils sont gravement blessés eux aussi.

Non... non non non !

Je regarda Giyuu, qui était encore plus mal au point que les autres.
Il avait perdu un bras, mais combattait toujours.

Putain, j'ai dormis pendant combien de temps ?!

Je dégaina mon sabre et marcha jusqu'à Muzan.
Il m'aperçus et avec ses tentacules, tenta de me trancher.

Je contrais toutes ses attaques, ne bougeant que le bras. Je marchais lentement, et malgré le sang qui me sortait de partout, j'étais encore debout.

Giyuu x reader [Deaply] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant