The monster (D.BANDEIRA)

9. Les trois terreurs

Quand j'entre dans le grand salon je croise mes bras sur ma poitrine et observe de loin la scène qui se déroule sous mes yeux. Diego tenant les mains du type derrière son dos et lui plaquant la tête contre la table.

- Tu refais ça une fois, je te réserve une place dans le cimetière au fond du jardin.

Un cimetière dans le jardin ? Attendez mais...il a tué combien de personnes au juste ?

Cassie attrape un stylo et force l'homme à le tenir dans le creux de sa main en lui désignant la carte.

- Fait pas le malin.

Jack tape du poing sur la table et me fait sursauter.

- Oh ! On attend quoi là ! Il donne les réponses maintenant ou il crève ! C'est pas compliqué putain !

L'homme plonge son regard mort de trouille dans le mien. Je détourne les yeux en me mordant la lèvre inférieur. Je devrais pas avoir pitié de lui sachant qu'il m'a tiré dessus. Mais je ne peux m'empêcher de me dire qu'il n'est coupable de rien. On l'a forcé. Il avait pas le choix.

Diego resserre sa prise et arrive à faire crier de douleur le gars.

- Ne la regarde pas. Trace.

- Lâche le, bordel ! Comment tu veux qu'il arrive à faire quoi que ce soit dans la pression comme ça !

Je me rapproche en passant près de Cassie qui me dévisage. Elle ne doit pas avoir l'habitude de voir des gens tenir tête à son grand et brave patron.

Diego plisse les yeux dans ma direction en me défiant de continuer à lui donner des leçons. Et oui, c'est exactement ce que je vais faire.

- Tu le tueras pas celui là. Alors laisse lui de l'air et il nous montrera où se cache Enzo. Pas vrai ?

Je fixe l'homme en posant ma main à plat sur la table. Le regard du grand frère alterne entre sa victime et son frangin. Avant de s'ancrer au mien.

- Occupez vous de lui.

Il lâche brutalement le pauvre homme et me happe le bras. Je râle en tentant de lui faire lâcher sa prise.

- Tu fais quoi ?

Cette brute me traîne à travers toute la maison pour me pousser dans une pièce dont je ne connaissais même pas l'existence. Moi qui pensais avoir fait le tour, je suis loin de mes surprises.

J'observe la pièce attentivement et chaque détails aussi petit soit-il s'imprègne dans ma tête.

- Putain, tu ne me contredis pas devant Cassie, plus jamais !

Par terre, sous le lit je remarque une sorte de mallette qui attire mon attention plus que ce que me dis Diego.

- Mélanie !

Il attrape mon bras pour que je le fixe. Je grimace tellement il a serré fort. Je relève les yeux vers lui et le fusille du regard.

- Tu me fais mal. Lâche moi.

Comme si ma peau le brulais, soudainement il lâche mon bras.

- Je sais comment faire parler quelqu'un. J'ai vraiment pas besoin de tes conseils maternalismes.

J'éclate de rire ce qui tend tout ses muscles.

- Ça te fais rire ?

Mon rire redouble d'intensité sans que je puisse le contrôler. Alors jamais il n'arrêtera de se croire supérieur à tout le monde ?

- Putain Mel, tu rends dingue !

Il grogne et se passe sa main dans ses cheveux déjà en bataille et mal coiffé. Puis il se frotte ensuite le menton, là ou se trouve une légère barbe. Il est divinement beau. Mais là n'est pas le sujet.