18. Ne dors pas

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Mélanie

Je frappe contre la porte métallique de ce qui ressemble à une cellule. Je hurle comme une dingue, folle de rage. J'ai mal à la tête.

Lorsque j'ai eu la mauvaise idée d'en faire qu'à ma tête et de quitter cet immeuble, un homme roux, aux yeux très clair, plus bleu que la glace m'a assommé avec une batte de baseball. J'ai eu le temps de le voir lever son arme vers moi et puis après plus rien.

Je me suis réveillée ici. Dans ce trou à rat. Il fait noir. Il y a une ampoule au dessus de ma tête mais aucun interrupteur dans la pièce. Alors j'imagine que c'est mes agresseurs qui ont le contrôle sur la lumière. Le sol sous mes pieds est froid. Il fait froid.

Par chance, ils ne m'ont pas attachés. Cependant, une chose m'échappe. Pourquoi me garder en vie ?

Alors que je me posais cette question j'entends des voix. Je me remets à hurler en frappant contre la porte.

- Mél !

Mon cœur rate un battement en entendant la voix inquiète de Diego. 

Bordel ! Ils l'ont eu lui aussi ! La panique me gagne. Personne ne sait ce qui nous arrive. Personne ne pourra nous retrouver.

- Mél ! Réponds !

- Ta gueule ! Lui crie une autre voix.

Je continue de frapper contre la porte comme si sous mes coups elle allait s'effondrer.

- Diego ! Je suis là !

Mais rien. Aucune réponse.

- Diego ?

Mes coups contre la porte se font de moins en moins intense.

- Diego...je murmure avant de m'écrouler sur le sol. 

Puis en passant ma main sur mon front, je tremble en voyant le sang sur mes doigts.

Non...non, non, non...

Pas encore...

Que l'enfoiré qui m'a assommé aille en enfer ! Je passe plusieurs fois ma main sur ma blessure pour enlever à chaque fois le sang qui dégouline. Je jure entre mes dents et ferme les yeux en appuyant ma tête contre la porte métallique. Réfléchis, réfléchis...

- Et merde !

Je me relève et recommence à frapper en attendant qu'on m'accorde de l'attention. Ils vont bien finir pas en avoir ras le bol, non ?

Encore une fois, je me fatigue pour rien puisque personne n'est venu. Je continue de frapper contre la porte en appuyant mon front contre cette dernière. Des larmes roulent sur mes joues sans que je puisse les contrôler. Des larmes de fatigue, de peur, de colère, de douleur sur mes poings qui sont gonflés et rouge à force de taper.

J'entends le bruit des clés. Les clés se cogne entre elles. J'ouvre les yeux en sursaut et recule loin de la porte en rampant sur le sol. Plus le bruit dure, plus la peur grandit en moi. Ils vont rentrer ? Ils cherchent à me provoquer ?

Soudain, la porte s'ouvre dans un fracas et la lumière s'allume, je ferme les yeux en entendant le bruit du métal qui frappe contre les briques.

- Mél...

Je les rouvres et un crie d'effroi sort de mes tripes en voyant Diego s'écrouler sur le sol.

- Tu la ferme, maintenant, me hurle le garde.

Je hoche la tête frénétiquement en attendant qu'il parte. Puis quand la porte se referme je me précipite vers Diego. Je regarde son corps comme si je le redécouvrais. Du sang, du sang de partout. Il pose sa main sur mon avant bras. Je m'étais pas rendu compte que je tremblais.

The monster (D.BANDEIRA)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant