15. Tueur à gage

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Diego

Vous savez quand on serre quelqu'un dans nos bras on ressent toute sa faiblesse et sa fragilité. On imprime chaque larmes qui finis sa chute contre notre corps, chaque main qui s'agrippe un peu plus à nous, chaque secousse de son corps contre le notre lorsqu'un sanglot surgit. On ressent absolument tout. Puis on se met à sentir notre poitrine se comprimer et souffrir avec cette personne sans même savoir pourquoi.

Quand deux corps sont liées, ils scellent leur union en partageant cette souffrance. Son âme veut que la notre absorbe une partie de son chagrin. Et vous savez quand vous-même vous cachez cette douleur, cela fait beaucoup à accumuler. Trop.

Mais vous vous devez de rester infaillible. Pour cette personne qui cherche du réconfort dans vos bras. Pour cette personne qui vous veut forte. Cette personne qui veut vous mettre une partie du poids de ses malheurs sur vos épaules. Fort et présent. C'est tout ce qu'on attend de vous dans ces moments.

A deux nous sommes plus fort. C'est ici que cette citation prend tout son sens. C'est ici que je vis pleinement ce que je voyais autrefois comme une simple phrase.

Mélanie

Je me redresse en sursaut en regardant autour de moi. Je n'ai pas rêvé. Tout ça s'est vraiment passé. Rien que d'y penser j'en ai la chaire de poule. Les rideaux sont encore fermé mais je vois la lumière du jour passer à travers. Puis je pose mon regard sur le torse sur lequel j'ai la main posée. Aussitôt je la retire comme si je m'étais brûlée. Bordel !

Je croyais qu'il dormait jamais, celui là !

Je l'observe dormir paisiblement, droit comme un piquet. Son arme toujours bien accrochée à sa main.

- Je ne dors pas.

Je sursaute en entendant sa voix grave. Un petit murmure mais ça suffit à me rappeler qui a le contrôle ici.

- Oui, si tu le dis.

Je sors du lit pour attraper le tee-shirt que je portais hier. Je lui jette un regard et vérifie qu'il ait toujours les yeux fermés. Comme c'est le cas, je retire le haut que je porte pour mettre celui d'hier. Quand je me retourne je pousse un petit crie en le voyant les yeux ouvert, un sourire en coin.

Quel connard !

- Arrête de me mater, ça en devient flippant, je marmonne.

- Je pourrais te dire pareil.

Je m'attache les cheveux toujours sous son regard analysant mes moindres faits et gestes.

- Faut qu'on y aille.

Il se lève en attrapant son briquet qu'il enfonce dans sa poche.

Et en attrapant son portable et ses clés de voiture.

- On va où ? Je demande.

- Voir un gars qui fait exactement tout ce que je lui dis.

- C'est-à-dire ?

Il me tend son sac à dos que j'attrape puis il ouvre la porte.

- Un hors la loi.

- Mais encore ?

Il me lance un regard par-dessus son épaule avant de me dire:

- Mon mercenaire. Mon tueur à gage si tu préfères.

Je m'arrête net. Dites moi que je rêve ? Je ne comprends pas vraiment pourquoi on a besoin d'un tueur à gage.

- Pour quoi faire ?

The monster (D.BANDEIRA)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant