19. Faible

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Mélanie

Quatre jours. Quatre jours que nous sommes enfermés ici. Avec un repas pour chacun par jour. J'arrive encore à avoir conscience du temps puisque l'homme qui nous apporte le repas à toujours une montre sur lui. 

J'ai tout le temps faim, mais je me tais parce que rien de ce que je pourrais dire ne changera les choses. Je dors dans le matelas en proposant chaque fois à Diego ne me rejoindre. Même si le matelas est une place on rentre à deux si on se serre. Mais à chaque fois il refuse et reste assis sur le sol, le dos contre le mur à fixer la porte comme si le temps aller passer plus vite.

On se parle peu. D'abord parce que je le sens très tendu et plus les jours passent, moins il semble rester calme. Mais aussi parce que je n'ai rien à dire.

J'attends notre sentence. Chaque fois que le bruit des clés résonne dans notre cellule, je me dis que c'est pour nous tuer une bonne fois pour toute. Mais jamais.

Ce n'est que la nourriture et l'eau.

Pourtant ils devraient l'avoir eu leur marchandises depuis le temps !

Je suis allongée sur le lit en train de me faire des tresses pour camoufler mon désastre capillaire. Une semaine que j'ai pas pris de douche, je commence vraiment à me sentir sale. Les bleues sur mon corps sont affreux à voir. Ils me font un mal de chien mais je commence à m'y habituer.

Diego m'a dit que Jack avait entendu le bruit des coups de feu quand on l'a enlevé. D'après lui, il prépare un plan pour nous sortir de là. Mais honnêtement plus les jours passent et moins j'y crois.

Il ne sait même pas où on est. On est seuls.

Le bruit des clés attire mon attention, je finis de tresser la dernière partie de mes cheveux rapidement avant de me lever.

J'attends ce moment toute la journée. Manger.

Diego, reste au sol à fixer la porte en jouant avec ses bagues.

- Le repas.

- Je...

En m'entendant parler le garde me fixe. Mais je dois dire que j'ai un peur de sa réaction. J'ai vraiment pas envie de me refaire frapper. Diego me fixe avec méfiance en se demandant ce que je fou.

- On va rester ici encore longtemps ?

Le garde reste de marbre, aucune émotions ne peint son visage.

- Mange.

Il fait glisser mon plateau jusqu'à mes pieds avant de refermer la porte. Je soupire de frustration avant d'attraper mon plateau et de m'assoir sur le lit.

 - Ils ne vont pas nous tuer.

Pour la première fois depuis un moment j'entends la voix de Diego combler le silence habituelle de la pièce.

- Quoi ?

- Ils l'auraient déjà fait sinon.

- Alors quoi ?

Je préférerais qu'ils nous tuent plutôt que de nous garder prisonnier. Diego hausse les épaules et croque dans son morceau de pain. Je n'aurais pas une discussion civilisé aujourd'hui. Pour montrer mon agacement je souffle d'exaspération ce qui me vaut un regard noir de sa part. On a la chance d'être enfermé à deux. On pourrait faire passer le temps en discutant.

 Mais non, il a fallut que Diego Bandeira soit mon Codétenue.

Diego

Le noir. Les murs.

The monster (D.BANDEIRA)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant