The monster (D.BANDEIRA)

10. Perte de contrôle

Je sors mon portable pour bien visualiser la carte et savoir où nous sommes par rapport à sa planque. Diego regarde autour de nous avant de se rapprocher. Je sens son souffle chaud contre ma nuque et je dois dire que ça ne m'aide pas à me concentrer. Il me désigne le lieu avec son doigt.

- On doit pas être loin. De toute façon, il y a pas l'air d'avoir beaucoup d'habitation ici.

- Il y a pas de réseau, Diego.

Je lui lance un regard inquiet mais comme à son habitude il garde son calme éternel.

- T'avais prévu de prendre des nouvelles de ton chien ?

- C'est pas drôle. Si il arrive un truc, on peut contacter...

- Hé ! Je me demande pourquoi t'es si sûr de toi. Avec un peu de chance il n'est pas là.

Je me mords les joues. Il ne peut pas ressentir ce que je ressens. Mais je suis certaine qu'il est ici. Mon intuition me le dit.

Je range mon portable et affiche un sourire de façade pour le rassurer. Il ne peut pas savoir à quel point cet homme qui se cache dans une de ses maisons en pleine campagne m'effraie.

Et pourtant j'ai une folle envie de l'arrêter.

Diego passe devant moi et emprunte un chemin déjà marqué par plusieurs personnes passé avant nous. Je le suis en observant autour de moi. Il a toujours un coup d'avance, mais cette fois je le laisserais pas me piéger. Pas encore une fois.

Il fait nuit et froid. On ne voit rien.

Je nous éclaire à l'aide de mon portable. Rien ne va. En ne voyant pas une pierre je manque de m'écrouler sur le sol. Je me rattrape de justesse en m'agrippant à la veste de Diego. Il se retourne pour vérifier que j'aille bien.

On a pas le choix, on doit se faire confiance et bien s'entendre. Si il y en a un qui faute, on meurt à deux.

Au bout de plusieurs minutes une maison, seule, loin de tout attire notre attention. J'éteins la lampe torche de mon portable et le range au fond de ma porte avant de mettre la main sur mon arme. Aucun signe de vie à l'intérieur de cette maison. Aucune voiture garé devant. Rien. Je le sens vraiment pas.

En passant devant la boîte au lettre je m'arrête pour lire le nom de famille. Mitchell. Le nom de sa mère.

Je retiens Diego par le bras pour lui montrer.

- Sa mère vivait là.

- Ok, donc il y a de forte chance que ton intuition sois la bonne.

Une fois devant la porte il me lance un regard et je hoche la tête. Il appuie sur la poignet mais rien ne s'ouvre. Mon cœur bat encore plus fort. Il a un gros avantage sur nous. Il connait cette maison par cœur.

- Police ! Ouvrez Hernandez où...

Sans me laisser finir Diego donne un gros coup d'épaule et réussi à déverrouiller la porte.

Aussitôt il enlève la sécurité et tend son arme face à lui.

En entrant j'allume la lumière. Tout est poussiéreux dans cette maison. Les meubles sont encore là mais plus entretenus du tout. Je passe mon doigt sur l'un d'eux. C'est si triste.

Diego avance dans la cuisine et ouvre les tiroirs pour en sortir un couteau pour couper les viandes. Il met la protection et le range dans sa ceinture. Je vérifie les ouvertures des bais vitrées pour être sûr que tout soit fermé. Et c'est le cas.

- Mel.

Je me retourne et jette un coup d'œil à la boîte de chocolat sur la table que me désigne Diego. Elle n'est pas poussiéreuse. Je m'en rapproche et l'ouvre sans hésiter. Il y reste quelques chocolats. Je m'empresse de regarder la date de péremption. Dans un an.