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MEL
- Oui, je vais bien maman. Miguel est encore dans le coma mais je sais qu'il va se réveiller, il est fort.
- Et toi, tu ne souffres pas trop de le voir dans cet état ?
Je me mord la lèvre et essuie une larme qui roule lentement sur ma joue.
Miguel est bien plus qu'un coéquipier. Ma mère sait tout de lui, elle le connait comme si elle l'avait fait. J'ai longtemps était amoureuse de lui au début de ma carrière. Mais à cet époque il était fiancé à une superbe femme qui allait devenir avocate. Nous deux c'était impossible. Je le savais mais j'ai quand même tenté le coup. Jusqu'au jour où je suis officiellement devenu sa maitresse. Une année c'était écoulé, j'en ai eu marre d'être celle qui passait après. Je voulais être la seule et l'unique à ses yeux. Je lui ai posé un ultimatum.
« Elle ou moi ». Il n'a jamais pris de décision alors j'ai tout arrêté avant d'être complètement mordu. Je pensais l'oublier facilement, mais je le voyais chaque jour au boulot. Le pire dans tout ça c'est que nous devions faire des enquêtes ensemble. Alors le soir, je sortais et j'allais essayer de trouver un homme pour le faire sortir de mes pensées.
Un jour, il est venu et m'a annoncé qu'il avait quitté sa femme, mais ce jour là c'était trop tard. Je ne ressentais plus rien pour lui. Je ne voulais plus souffrir.
Il a compris ma décision et depuis nous sommes de très bon amis, toujours là l'un pour l'autre. Et je sais qu'il veillera toujours sur moi.
- Je vais bien, maman. Il me manque un peu mais j'ai d'autres problèmes à régler.
- Oui, j'imagine. Ton patron est une ordure, si je le vois, je fais un scandale !
Je souris en imaginant ma mère débarquer au poste de police et s'en prendre à mon patron. Un vrai carnage !
- Alors heureusement que tu ne le verras jamais.
- Quand est-ce que tu sauras si tu es officiellement viré ?
- J'en sais rien. Mais je ne me fais pas de fausse joie, je sais qu'il va faire le choix de me virer.
J'entends ma mère marmonner des jurons italien quand on frappe à ma porte. Je me ressaisis et me lève précipitamment de mon lit.
- Je dois te laisser maman, j'ai un double appelle.
Je raccroche avant qu'elle n'ait le temps de protester. Il est hors de question que ma mère apprenne que je vis chez des mafieux et que je suis pourchassée par un homme qui n'a qu'une envie: me faire la peau.
- Oui, entrez.
La porte s'ouvre sur Owen qui tient un plateau avec un jus d'orange et des tartines. Je souris, attendrie par cette attention.
- Je ne t'ai pas vu descendre prendre ton petit déjeuné ce matin. Alors le petit déjeuné vient à toi.
J'attrape le plateau et le dépose sur la commode à côté de la porte avant de prendre Owen dans mes bras. J'ai l'impression qu'ici il est le seul à être gentil avec moi. Qu'il est l'ange entouré de démons. Je l'entends rire et je le relâche.
- Merci, ça me touche beaucoup.
Il hausse les épaules.
- C'est rien...par contre je devais te prévenir que ton chien ne pourra pas être dans le jardin ce soir. Mes frères font une fête.
Je ne cache pas ma surprise face à cette nouvelle. Une fête ? Je trouve ça imprudent sachant que Hernandez est à nos trousses. Comme si il lisait dans mes pensées, Owen me rassure:
- Les invités sont tous vérifiés à l'entrée. Il n'y a aucun risque.
- Oh, d'accord.
- Tu pourras te joindre à nous si tu veux mais je suis pas sûr que ce soit le genre de soirée auquel tu as l'habitude d'aller.
J'hausse un sourcil dans sa direction.
- Je n'ai pas de genre de soirée. Je les aime toutes du moment qu'on peut s'amuser et oublier.
Il sourit avant de se passer la main dans les cheveux.
- Moi j'y serais pas, j'ai d'autres plans. Tu peux venir avec moi si tu veux...
Owen semble presque gêné de me demander ça. Je trouve ça adorable.
- D'autres plans ?
- Je sors en ville avec des potes.
J'aurais aimé ne pas me poser de question et y aller avec lui mais c'est beaucoup trop dangereux. Être ici, c'est avant tout pour une question de sécurité. Je trouve ça étrange qu'Owen ait quand même le courage de sortir en pleine rue, à la merci de tout le monde. Mais j'imagine qu'il a l'habitude d'être une cible. Dans son monde, c'est comme ça.
- Je préfère rester ici, je me sentirais plus en sécurité.
- Oui, tu as raison. Tu as encore mal ?
Il désigne mon bras et je secoue négativement la tête.
- Je vais mieux.
- Tant mieux, je te laisse déjeuner.
Il me sourit gentiment avant de refermer derrière lui. Il est si différent de ses frères, et pourtant on ne peut pas dire qu'il est grandit entouré de bon exemple. À moins que ses parents soit eux aussi de bonnes personnes.
Mais quelque chose me dit qu'il n'a pas pu grandir avec l'amour d'une mère et d'un père. Que la vie les lui a enlevé bien trop tôt. Sinon, lui et ses frères ne se serait jamais retrouvé dans ce milieu.
Dans ce cercle infernal qui leur permet de vivre.
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The monster (D.BANDEIRA)
RomantizmElle est une policière mise à pieds pour faute grave. Il est le chef d'un cartel. Elle veut une protection. Il veut son silence. Elle a peur de l'abandon. Il a peur de la trahison. Ils vont s'allier pour mettre fin à la série de crimes que commet...