20. Seule

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Mélanie

Il m'a fait peur. Son corps avait pris possession de lui. Il ne contrôlait plus rien. Je savais qu'il se retenait. Ça faisait des jours que je le voyais de mauvais poils, toujours renfermé sur lui-même. Il fallait bien que ça explose.

Et encore, aussi surprenant soit-il, les dégâts n'ont pas était énorme. Je m'attends à ce qu'il devienne complètement hors de lui.

Ma respiration se coupe quand je sens le matelas s'affaisser derrière moi. Puis sa peau entre en contact avec la mienne et alors je frissonne. Bon sang de bonsoir!

Il vient réellement de se coucher ?

Je ne bouge pas d'un centimètre ayant peur de le faire fuir. Le savoir à côté de moi me rassure. De toute façon plus il est près de moi, plus je me sens en sécurité. C'est un sentiment inexplicable.

Sa main se pose un instant sur ma hanche et presque directement après il la retire. Mine de rien, Diego à un petit côté timide. Je souris et attrape son bras, toujours dos à lui avant de me coller un peu plus. Cette fois il pose pour de bon sa main sur ma hanche.

Il me réchauffe. Nous avons beau être froid tout les deux, nos corps ensemble se réchauffe. Je ferme les yeux avec un sentiment de sécurité qui m'avait quitté depuis que nous sommes enfermés ici.

Contre ma nuque, je sens son souffle chaud qui m'empêche de dormir. Ça ne me dérange pas au contraire. Mais ça me donne plus envie de faire des choses que je me suis interdite que de laisser le marchand de sable passer. Alors je bouge un peu pour trouver une meilleur position où je n'aurais pas cette furieuse envie de me retourner et de l'embrasser.

- T'as finis de bouger ! Râle l'objet de mon désir.

Je m'immobilise instantanément. Pas de problème. Je ne ferais plus un geste du moment qu'il reste dans ce lit avec moi.

- Désolé.

Il soupire avant me dire:

- Tu flippes ?

- Quoi ? Non. C'est...toi. Tu m'empêches de dormir.

J'entends son rire résonner dans mon âme toute entière. Bordel !

Comment on peut me faire cet effet là, rien qu'avec un rire ?

- Il faut savoir ce que tu veux, ma jolie.

- Tourne toi de l'autre côté.

- Je ne tourne jamais le dos à personne.

Je me retourne pour lui faire face et je suis vraiment surprise de notre proximité. Je le voyais pas si près. Son nez est presque collé au mien.

- Respire moins fort alors.

- Tu te plains pour des subtilités, c'est assez drôle. 

Je grogne avant de le repousser en posant mes mains sur son torse.

- Tais toi, tu parles trop.

- Je me tais, j'arrête de respirer fort...t'as d'autres ordre à me donner?

Je souris en baissant les yeux sur sa chaine en or sur laquelle pend une croix.

- Je crois que c'est tout.

De son doigt il redresse mon menton pour que je plonge mes yeux dans les siens.

- Tu crois ?

Mes yeux alterne entre ses lèvres qui attire aux baisers et ses yeux qui me font tant d'effets. Diego fixe mes lèvres à son tour.

Pour répondre à sa question je hausse les épaules.

- Je crois.

- Je peux te donner un ordre ?

Son regard remonte jusqu'à mes iris qui n'ont d'yeux que pour lui. Je hoche la tête, n'ayant plus la force de parler. Sa mâchoire se contracte, son doigt quitte mon menton avant qu'il ne se laisse tomber sur le dos.

- Dors.

Quelle conne !

Bon sang, comment j'ai pu croire qu'il allait m'embrasser ?

Comment j'ai pu en avoir envie ?

Pauvre idiote !

On était à deux doigts. À deux doigts de refaire cette erreur. Et heureusement qu'il a fait le choix de ne rien faire. Parce que je sais d'avance que moi, je ne me serais pas arrêter. Je déglutis avant de lui tourner à nouveau le dos.

Mon attirance pour lui va finir par me perdre.

Deux semaines après l'enlèvement.

- Non !

Je m'agrippe au bras de Diego tandis que les deux autres gardes le poussent à sortir de la cellule.

- Je vais revenir Mél !

Je secoue la tête folle de peur en lui griffant le bras tant je m'accroche désespérément à lui. Ils veulent me le prendre. 

M'abandonne pas...

- Attendez putain ! Deux secondes !

Diego se débat et arrive à sortir de leur emprise. Aussitôt je me jette dans ses bras en le serrant aussi fort que je peux.

M'abandonne pas...

- Grouille toi, Bandeira !

Je ne cesse de secouer négativement la tête, ma vue est brouillée à cause de mes larmes. Je suis si faible depuis quelques jours que je n'ai plus aucun contrôle sur mes émotions.

Diego remet mes cheveux derrière mes oreilles avant de poser ses mains sur mes joues en redressant ma tête, de sorte à ce que je puisse plonger dans ses yeux.

- Je te laisse pas. Je vais revenir, d'accord ?

- Aller c'est bon, on a pas que ça à faire !

Un des gardes attrape Diego tandis que l'autre me repousse en arrière. Je ne le lâche pas du regard, la lèvre tremblante je le vois disparaitre derrière cette porte métallique qui nous retiens pris au piège depuis deux semaines.

Et ce que je redoute le plus finis par arriver. 

Je suis maintenant seule. 

The monster (D.BANDEIRA)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant