Wendy tome 2 : La cité volante

Chapitre 4

 Les jours qui suivirent leur visite des écuries à Hippogriffes, Wendy accompagna Clara qui passait ses journées là-bas avec Liberté. Assise sur un banc à l'extérieur, elle avait reçu l'autorisation de la part de Savara pour s'entraîner ici. Les Hippogriffes étaient habitués à la magie et ça n'était pas les sorts contenus dans son grimoire qui allaient les effrayer.

En réalité, cela avait plutôt l'effet inverse. Lorsqu'elle s'entraînait, il arrivait souvent que les bêtes, curieuses, s'approchent d'elle pour voir de plus près ce qu'elle faisait. Ce cadre n'était pas vraiment idéal pour travailler, mais la jeune fille suivait les conseils d'Agabir et essayait de ne pas s'en faire pour la cérémonie qui approchait.

Elle s'accordait d'ailleurs des pauses pour observer Clara qui s'occupait de son petit hippogriffe. Pour le moment, il était encore trop jeune pour prendre son envol et l'entraînement se traduisait par des jeux qu'elle faisait avec lui. S'il lui arrivait de ne pas comprendre ce qu'elle voulait de lui, Clara ne perdait jamais patience et finissait toujours par obtenir le résultat escompté.

L'apprentie chevaucheuse pouvait aussi compter sur Savara et la mère du petit. En ce sens, Wendy comprenait pourquoi la tradition voulait que ce soit le chevaucheur de l'un des parents de l'hippogriffe qui forme la personne qui voulait s'y essayer. Ainsi, lorsque Liberté ne comprenait vraiment pas un exercice sous forme de jeu, sa mère pouvait montrer l'exemple.

Leur présence était aussi utile pour le canaliser. Comme l'avait dit la chevaucheuse, les hippogriffes blancs avaient un fort caractère et s'il était timide avec les humains, il n'hésitait pas à aller embêter les adultes de son espèce qui étaient tranquillement allongés dans l'herbe.

Ça n'était jamais méchant, il s'agissait plus d'une invitation à aller jouer un peu trop insistante de sa part. Lorsque cela arrivait, la mère intervenait pour qu'il arrête et retourne auprès de Clara. La jeune femme le réprimandait alors sans pour autant élever la voix, puis passait à autre chose.

Dans certains exercices, Clara mettait aussi sa famille à contribution pour qu'il s'habitue à d'autres présences humaines et n'ait pas peur. Au premier jour, c'était avec Lig qu'elle l'avait entraîné, toujours sous forme de jeu. Celui-ci consistait à cacher une pomme dans le dos de quelqu'un. Il devait alors retrouver cette personne et aller la chercher. Si ses sens étaient déjà assez aiguisés pour trouver qui portait le fruit, il montrait une grande hésitation à aller vers le dragon.

Même lorsqu'il lui montrait qu'il était celui qui avait la récompense, Liberté regardait Clara avec un air plaintif, comme si ce qu'elle lui demandait était trop pour lui. Au bout d'un certain temps, Lig avait alors sourit et annoncé que s'il n'en voulait pas, il pouvait donc la manger. Alors qu'il la portait lentement à sa bouche, le petit hippogriffe s'était presque jeté sur lui. En vérité, il n'avait fait que parier sur cette particularité des hippogriffes blancs. Cette pomme était sa récompense et il n'était pas question qu'un autre que lui la mange !

Si cette méthode avait eu le mérite de fonctionner, Clara ne la cautionnait pas. En agissant ainsi, Lig se plaçait en voleur de récompense et non en ami, ce qu'ils eurent du mal à rectifier par la suite. Au final, grâce à beaucoup de patience, Liberté avait fini par comprendre que le dragon ne voulait pas le voler et qu'il pouvait l'approcher sans aucune crainte.

Un autre problème, plus difficile à traiter, était survenu au soir. Lorsque Lig s'était approché de Clara pour la prendre dans ses bras et l'embrasser, le petit hippogriffe s'était placé entre eux deux et les avait séparés. Visiblement, en plus d'avoir un fort caractère, il était jaloux et possessif. Clara avait tout de suite compris qu'il allait falloir l'éduquer pour changer cela plutôt que d'en rire. S'il continuait sur cette voie en grandissant, il pourrait très bien s'en prendre à quiconque approchait sa chevaucheuse. Ce trait de caractère était heureusement aussi connu et Savara savait comment gérer ce genre de situation.