Wendy tome 2 : La cité volante

Chapitre 16

Trois jours s'étaient écoulés depuis l'accident fâcheux qui avait failli coûter très cher à Clara. La jeune femme n'avait pas quitté la chambre de soin depuis son opération et, avec tous les sorts en action à l'intérieur pour qu'elle se remette plus facilement sans ressentir de douleurs, aucune visite n'était autorisé.

Lig ne voulait malgré tout pas l'abandonner et était resté dans le couloir, dormant sur la banquette installée devant la porte et ne s'absentant qu'en raison de besoins naturels. Wendy avait voulu faire la même chose que lui, mais s'était heurtée à un refus catégorique de la part de George.

Sa sœur était tirée d'affaire et devait juste se reposer. Même s'il comprenait son inquiétude et son envie de la voir au plus tôt, elle n'avait pas à s'imposer une telle chose. L'ancien mage lui prescrit d'ailleurs de se changer les idées.

Pour le soutenir dans cette idée, il pouvait compter sur Fréone. Le jeune mage ne la quitta pas et mit tout en œuvre pour lui faire penser à autre chose. Tous deux devaient cependant reprendre leur apprentissage, mais Wendy n'avait pas la tête à ça. Zuria comprenait parfaitement et accepta qu'elle se soustraie aux enseignements de son mentor, jusqu'à ce que sa sœur soit totalement remise, à condition que celui-ci l'accepte.

Convaincre Garada n'avait pas été bien difficile. Pour lui c'était une opportunité de continuer tranquillement son alchimie. Il fit cependant une demande à laquelle la jeune fille ne s'attendait pas. L'alchimiste voulait qu'elle lui confie ses livres de magie continentale.

Ne sachant pas ce qu'il voulait en faire, surtout en sachant qu'ils n'étaient pas écrits dans sa langue, l'apprentie mage voulut en savoir plus. A son grand étonnement, c'est dans une langue approximative du continent qu'il lui répondit qu'il voulait consulter les chapitres sur l'alchimie.

Là encore, elle se posa plusieurs questions auquelles il répondit simplement en posant un livre sur le plan de travail. Elle en avait déjà vu des similaires dans les mains des membres de sa famille. Il s'agissait de l'ouvrage rédigé par Zuria pour qu'ils puissent apprendre la langue des premiers mages. Visiblement, il était tout aussi efficace dans l'autre sens.

Ne voyant pas d'objection à lui prêter ses livres, Wendy les lui apporta mais lui demanda tout de même de faire particulièrement attention à celui qui était le plus ancien. Ce qui y était écrit était peut-être dépassé en termes de méthodes, mais il avait une forte valeur sentimentale pour elle.

Étrangement, il ne trouva rien à dire sur ça et se contenta de hausser les épaules en disant qu'il prenait toujours soin des livres, surtout lorsqu'ils étaient rares. En cela, elle ne pouvait le contredire. Sans elle son laboratoire tombait rapidement dans un état déplorable, la partie habitation de sa maison était loin d'être propre, mais la partie bibliothèque était toujours bien rangée et protégée. Ces étagères remplies de livres donnaient d'ailleurs l'impression qu'elles avaient été installées là récemment tellement leur état tranchait avec le reste des meubles.

Ainsi dispensée de son apprentissage, Wendy se demanda ce qu'elle pourrait bien faire vu que ça n'était pas le cas pour son ami. Du moins, c'est ce qu'elle pensait. Fréone n'avait pas tardé à la retrouver. Il s'était rendu chez Malami comme à son habitude et l'avait trouvé encore endormie. Avec une voix cassée, elle lui avait alors dit qu'elle n'était pas en état de lui apprendre quoi que ce soit.

Cette révélation avait inquiété la jeune fille, mais c'était apparemment quelque chose de normal. Les sorts complexes qu'elle avait lancés tout au long de l'opération l'avaient totalement vidée de son énergie et elle avait même dû user d'artifices pour pouvoir continuer à prodiguer ses soins sans s'évanouir. À part Zuria dont les pouvoirs étaient incommensurables, tous les mages qui avaient participé à cette opération étaient dans le même état. Ils étaient conscients qu'ils finiraient ainsi et savaient qu'il leur faudrait au moins une semaine de repos pour retrouver une forme convenable. Ainsi, si ça n'était pas pour les mêmes raisons, Fréone était lui aussi dispensé de son apprentissage.