Wendy tome 2 : La cité volante

Chapitre 17

 Sur le dos de Zuria qui avait repris sa forme draconnique réduite, Wendy, toujours accompagné par son ami, survolait la ville en direction du bâtiment réservé aux soins. Savara aurait bien voulu les accompagner, mais elle ne voulait pas quitter son hippogriffe qui, depuis qu'elle avait compris que son fils avait disparu, refusait de sortir de son box.

La dirigeante se voulait cependant rassurante. Le sort qu'elle avait lancé sur l'une des plumes de Liberté n'avait qu'un rayon de détection limité et ne fonctionnait qu'à condition que l'être pointé soit encore vivant.

Les deux enfants trouvaient que c'était un très bon sort et essayèrent d'en savoir plus à son sujet auprès de celle qui était incontestablement la plus puissante et savante de la ville. Zuria leur apprit qu'il n'était pas aussi parfait qu'ils le pensaient. En plus de son champ de détection dont elle avait déjà parlé, ce sort ne demandait pas un objet ayant appartenu à une créature, mais ayant fait partie d'elle. Il devait aussi être assez gros pour être utilisable. Ainsi, dans la plupart des cas, il était inutilisable sur les humains vu que ce qu'ils perdaient naturellement était trop fin.

Sur ce point, Wendy avait relevé le terme presque. D'après la dragonne, il n'était pas nécessaire que l'objet utilisé soit tombé naturellement, ainsi, il fonctionnait avec un doigt coupé ou tout autre partie du corps de même taille ou plus grande.

Vu qu'ils n'étaient pas encore arrivés, Wendy se permit de demander si un sort similaire pouvait exister avec des objets appartenant à une personne sans pour autant qu'il soit une partie de son corps. Pour Zuria, un tel sort était possible en théorie, mais inutilisable dans la pratique.

Tout objet porté par quelqu'un s'imprégnait lentement de son énergie et, même porté constamment, le temps pour qu'elle soit exploitable pour une quelconque détection était élevé. La dirigeante avait remarqué qu' Wendy portait constamment un collier et que sa sœur arborait un ruban de soie autour du cou pour cacher les marques laissées par son collier d'esclave. Même après plusieurs mois à les porter comme elles le faisaient, le sort de détection ne fonctionnerait pas.

En contre-exemple, la jeune fille parla de l'alliance qui ne quittait jamais son doigt. L'anneau doré était le symbole de son mariage et le vieil homme lui avait raconté qu'il ne l'avait jamais enlevé depuis leur union.

Ce cas illustrait cependant parfaitement ce qu'elle voulait dire lorsqu'elle supposait que le sort fonctionnait mais était inutilisable en condition réelle, car si George disparaissait, il y avait de très grandes chances que la bague soit avec lui.

Fréone, quant à lui, réfléchissait à un autre moyen de retrouver la personne et se dit que l'enchantement des livres d'apprentissage de la magie qui revenaient toujours à leur propriétaire pouvait être une bonne piste. Ce sort était malheureusement complexe à mettre en place et pouvait prendre le long chemin pour arriver jusqu'à la personne recherchée. Si le cas de Wendy qui avait attendu huit ans pour avoir le sien était à part vu qu'elle se trouvait sur le continent, rien qu'au sein de Lutalica il était arrivé que le livre ne retrouve son propriétaire qu'après plusieurs mois. Dans une situation d'urgence où la personne devait être retrouvée rapidement, user d'un tel sort était inconcevable.

Enfin, pour en terminer avec cette discussion, Zuria évoqua le sort de détection des âmes. Chaque être vivant en avait une et distinct des autres. La salle qui permettait de voir tous les êtres vivants sur les îles flottantes utilisait d'ailleurs ce principe. Le problème ici était la mise en place de ce sort. Même pour Zuria, il s'agissait de le créer sur la base de quelque chose qu'elle ne voyait pas. Seuls les dieux et certains de leurs prétendants en étaient capables. La salle de recherche était d'ailleurs l'œuvre du prédécesseur de Siguir, la déesse de la magie et la dragonne n'avait que les facultés pour l'utiliser, non pour y apporter des modifications.