Non pas à cause de sa prestation, mais plutôt de ce qu'elle avait fait par la suite avec l'illusion tangible qu'elle avait fait apparaître, Wendy avait l'impression d'avoir créé une émeute. La moitié des mages entouraient Zuria en la suppliant de la confier à eux pour son apprentissage tandis que le reste entourait la jeune fille et lui posaient tellement de question en même temps qu'elle n'en comprenait aucune.
Au départ, certains touchaient le lapin pour voir si c'était réellement possible et se demandaient s'il s'agissait bien d'une illusion ou qu'elle en avait finalement invoqué un. Se retrouver ainsi entourée lui avait fait perdre toute concentration pour maintenir son sort et l'animal disparut, confirmant la première hypothèse.
On lui parlait de concepts de magie qui ne lui disaient rien avec des termes étrangers qui lui donnaient l'impression qu'ils parlaient une autre langue. D'autres voulaient voir son grimoire pour le consulter et vérifier qu'il ne soit pas différent des autres.
Ce sont ces derniers qui avaient réussi à percer le mystère de cette illusion si différente des autres. Sur le continent, son grimoire était passé dans plusieurs mains de mages expérimentés avant de lui parvenir. Il semblait aussi que cette page avait bien plus été consultée que les autres, comme si elle était celle qui pouvait être la clé de la traduction de cette langue. Le fait est que l'un des caractères de la formule avait été modifié par l'usure.
Malgré tout, en s'essayant à cette nouvelle formule, aucun n'arrivait à faire apparaître le petit animal. Au mieux, ils se retrouvaient avec une forme floue ou bien transparente, loin du résultat qu'elle avait présenté.
Par-dessus la cacophonie, Wendy entendait Lig et Clara qui l'appelaient. La foule les bloquait et ils n'arrivaient pas à la rejoindre. La réaction des mages avait peut-être changé à son égard, mais ils n'avaient faits que se transformer en un autre des cauchemars de la jeune fille en la plaçant encore plus comme étant le centre d'attention de tout le monde.
Plus les questions incompréhensibles s'enchaînaient et plus leur cercle se refermait sur elle. Elle avait l'impression d'étouffer et de ne rien pouvoir faire pour qu'ils la laissent tranquille. Ceux qui pouvaient lui venir en aide étaient tout aussi bloqués. Que pouvait-elle faire ?
Soudain, la jeune fille sentit quelqu'un lui prendre la main. En se retournant, elle vit que l'enfant avec qui elle avait pu commencer à sympathiser avait réussi à se frayer un chemin entre les adultes.
— Suis-moi ! s'exclama-t-il avec un large sourire.
Se faufilant entre les mage comme s'il n'y avait personne, le garçon réussit à extirper Wendy de la foule qui l'encerclait. Il ne s'arrêta cependant pas là et, toujours en lui tenant la main, courut vers la sortie où il dévala les escaliers. Les autres habitants, eux, se massaient en haut des escaliers et créèrent rapidement un bouchon qui empêcha quiconque de passer.
— Ils sont un peu bêtes parfois les adultes, s'esclaffa l'enfant. Ils connaissent tous la téléportation, mais aucun n'a pensé à l'utiliser.
Une fois sorti de la tour, le garçon arpenta quelques ruelles et arriva finalement à un parc au beau milieu des habitations. Si lui semblait aller très bien, Wendy était totalement à bout de souffle après cette course et arrivait à continuer uniquement parce qu'il l'entraînait avec lui. Finalement, tous deux s'arrêtèrent au niveau d'un banc où, toujours avec un large sourire, le jeune habitant de la ville s'assit.
— Merci, haleta-t-elle en reprenant son souffle.
— De rien. Ils sont toujours comme ça quand quelqu'un leur présente quelque chose de nouveau. D'habitude ça n'attire pas autant de monde, mais vu que le sort a été fait par une enfant, ils ont un peu surréagi... Même mes parents... Je suis désolé, ils faisaient partie de ceux qui n'arrêtaient pas de te poser des questions.
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Wendy tome 2 : La cité volante
FantasyLibérée de ses chaînes d'esclave et arrivée à destination dans la ville des premiers mage, Wendy peut enfin se poser et vivre pleinement sa liberté sans craindre d'être rattrapée par celle qui avait fait d'elle sa propriété. Tout n'est pas entièreme...